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vendredi 15 novembre 2013

La France est comme un volcan.

Yves de Kerdrel

image libre du web

Un an et demi après l’entrée de Hollande à l’Élysée, jamais le pays n’a été aussi divisé et fracturé. Jamais il n’y a eu autant de ressentiment, de nervosité et de rancœur.
 
La France se délite petit à petit.
 En témoigne ce mouvement passé inaperçu.
 Il y a une semaine, plusieurs milliers de sages-femmes ont manifesté dans Paris.
 Elles ont défilé en blouses blanches devant des CRS armés jusqu’aux dents car ces professionnelles de la santé qui, chaque jour, donnent la vie, n’en peuvent plus.
 Elles travaillent en moyenne douze heures par jour et sont payées 1 621 euros par mois.
 C’est-à-dire moins qu’un bénéficiaire du RSA qui cumulerait les allocations familiales et diverses autres prestations pour rester chez lui à regarder la télévision toute la journée.

 Ces sages-femmes sont tellement admirables qu’elles sont en grève depuis maintenant près d’un mois, mais en grève virtuelle.
 Elles continuent toutes à aider chaque jour une dizaine d’enfants à naître, se contentant de porter un brassard avec écrit au feutre noir “en grève”.
 Mais elles n’en peuvent plus de voir que leur travail, incroyablement stressant, n’est reconnu ni financièrement, ni statutairement, en dépit des cinq années d’études supérieures qu’elles doivent accomplir.
Si les agriculteurs se font entendre, de manière plus bruyante et plus spectaculaire, depuis quelques semaines, ce n’est pas seulement parce que d’immondes portails “écotaxe” — sortes d’octrois de l’ère postindustrielle — ont été dressés sur les routes nationales pour taxer les camions qui transporteront leurs choux-fleurs, leurs blancs de poulet ou leurs hecto-litres de lait.
 C’est aussi parce qu’ils n’en peuvent plus de ne pas être écoutés, considérés, et reconnus, alors qu’ils assurent l’indépendance alimentaire de tous les Français, en travaillant sans compter leurs heures et sans jamais prendre de congés.
 Et ces paysans se satisfont de 2 000 euros de rémunération mensuelle moyenne par exploitation.
 Après quarante ou quarante-cinq années de travail harassant dans des conditions que peu de Français accepteraient, ces forçats de la terre ont le droit à une généreuse retraite de 680 euros par mois.
 C’est-à-dire à peine plus que ce que 100 000 jeunes de 18 à 25 ans, qui ne se sont jamais donné la peine de travailler, vont recevoir dès 2014 grâce à une “garantie jeunes” mise en oeuvre par Jean-Marc Ayrault.
Il ne faut pas s’étonner, dans ces conditions, que la révolte gronde aux quatre coins du pays, et dans toutes les catégories socioprofessionnelles.
 Qu’il s’agisse des pêcheurs, des routiers, des ouvriers d’abattoirs que l’on remplace par des intérimaires venus d’Europe centrale, mais aussi des urgentistes, des cadres surfiscalisés ou des entrepreneurs qui ont la possibilité de s’expatrier en attendant le retour de jours meilleurs.
 Avec sa balourdise habituelle Ségolène Royal a cru bon de déclarer « plutôt réconfortante la révolte citoyenne » illustrée par le mouvement des “bonnets rouges”. C’est ne rien comprendre au cortège de souffrances, de désillusions et d’amertume que conduisent ces nouveaux sans-culottes.
 Seul, à gauche, Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de Force ouvrière, a pris la mesure de ce qui se passe actuellement dans le pays en déclarant : « C’est comme un volcan : il y a de la fumée, la terre ne tremble pas mais en dessous, ça bouillonne. »
 
Et dire que François Hollande s’est fait élire en promettant d’apaiser la France et de rassembler ses citoyens !
 Un an et demi après son entrée à l’Élysée, jamais le pays n’a été aussi divisé et fracturé.
Jamais il n’y a eu autant de ressentiment, de nervosité et de rancoeur, y compris parmi les électeurs socialistes.
 Il ne reste plus rien au pouvoir actuel pour faire croire qu’il existe encore.
 À part crier au renouveau du racisme et porter en héroïne nationale Christiane Taubira, pourtant à l’initiative d’un insupportable laxisme pénal.
 
Quand Napoléon a fait fusiller le duc d’Enghien, Talleyrand avait eu cette phrase très juste : « C’est pire qu’un crime, c’est une faute. »
 Tout ce qui touche, fragilise et affaiblit la cohésion nationale constitue une faute terrible de la part d’un chef d’État.
Encore plus lorsque ce même président a mis au sommet de ses engagements de campagne le rassemblement de tous les Français.
 Depuis, chaque catégorie professionnelle a été stigmatisée et transformée en bouc émissaire : les patrons, les riches, les investisseurs, les médecins, les footballeurs, les classes moyennes, les artisans, les auto-entrepreneurs…
 
Seuls les professionnels de l’assistanat, les clandestins et les délinquants ont trouvé avec nos gouvernants et tous les bien-pensants de la gauche caviar des défenseurs à la hauteur de leur mérite.
 
C’est pourquoi les Français qui travaillent sont de plus en plus nombreux et décidés à ce que l’on remette enfin l’église au milieu du village et la pendule de son clocher à la bonne heure.

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