Quand la solidarité religieuse prime sur toute autre appartenance.
Les récentes émeutes de Trappes ont révélé au grand jour l’existence, dans certains territoires, d’une solidarité basée sur la religion, qui prévaut sur toutes les autres. Même Le Monde doit admettre, au terme d’une enquête sur les « événements des 19 et 20 juillet », que le « facteur religieux a beaucoup pesé » 1.
Pourtant, si la presse semble découvrir la lune, Trappes ne constitue pas une première en la matière. Simplement, les événements de Trappes sont si limpides qu’il devient impossible de travestir la réalité ou de la taire aux Français.
Dans les deux livres2qu’il a consacrés, début 2012, aux « banlieues », à l’emprise grandissante de l’islam en France et à son hégémonie dans un certain nombre des quartiers bénéficiant de la « politique de la ville », le politologue Gilles Kepel souligne que le principal ressort des émeutes de 2005 était, déjà, la solidarité religieuse.
Il insiste sur le fait que ce n’est pas la mort de deux adolescents entrés dans un transformateur EDF qui avait déclenché les émeutes, mais la rumeur selon laquelle des policiers avaient lancé une bombe lacrymogène dans la mosquée Bilal de Clichy-sous-Bois.
C’est donc sur la base d’une rumeur infondée que des populations se sont dressées comme un seul homme contre les institutions de la République.
Chaque jour ou presque, et ce depuis des années, une forme de solidarité religieuse s’exprime par un discours de rejet d’une partie des principes et valeurs qui incarnent la France, jugés avilissants.
Il suffisait de recenser ses multiples manifestations pour prendre la pleine mesure du phénomène.
Aujourd’hui, les regards se tournent vers l’Égypte ou la Syrie comme ils se sont tournés vers l’Algérie lors de la guerre civile qui en fragmenta, il n’y a pas si longtemps, le corps social, dressant les Algériens les uns contre les autres.
C’est la religion, et plus précisément le degré de respect des rites et commandements religieux exigés des citoyens qui fut le ferment de la division.
La question centrale était bien l’assujettissement du temporel au spirituel, ou plutôt la volonté des uns de la respecter et plus encore de l’imposer à leur voisinage.
Les vecteurs du malheur furent une cohorte d’enseignants arabisants, arrivés d’Égypte et du Moyen-Orient du jour au lendemain pour remplacer, au sein du corps professoral, les coopérants techniques français – anticipant de plusieurs années la loi d’arabisation votée en décembre 1990.
Dans la foulée, l’administration recruta en masse des agents qui possédaient souvent pour seule compétence la maîtrise de la langue arabe.
Comme le souligne une nouvelle fois Gilles Kepel, en France, la stratégie de ré-enracinement culturel et religieux des jeunes générations de l’immigration musulmane s’opère par la transmission de la langue arabe.[...]
*Photo : noodlepie.
http://www.causeur.fr/la-preuve-par-trappes,24178
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