La nuit dernière a laissé des traces à L a Filature.Photo C.C.
C’est au centre-ville, mercredi vers 22 h, qu’ont eu lieu les premières échauffourées. Six hommes en état d’ébriété avancé, contrariés de se voir refuser l’entrée aux bars, se sont mis à invectiver les passants et consommateurs en terrasses.
Puis, ils s’en sont pris aux policiers dépêchés sur les lieux en les insultant, les menaçant de mort et en leur jetant des cannettes
.
Usant de gaz lacrymogènes, les agents ont interpellé deux d’entre eux. Les quatre autres l’ont été plus tard, dans le quartier de la Filature. C’est là également que des menaces ont été échangées et qu’un homme a planté un coup de couteau dans le flanc d’un autre, lequel a dû être transporté à l’hôpital.
Du tapage tous les soirs
« Après, ça a démarré, avec des rodéos en voiture et à motos , s’émeuvent des riverains. Au début, ils étaient une quinzaine de jeunes, puis une quarantaine. On était encerclés. Ils avaient bloqué la rue de la Filature avec des conteneurs. Ils disaient qu’ils allaient cramer le quartier et criaient des insultes ».Comme eux, nombre d’habitants ont appelé les secours. « La police est venue et a attendu des renforts qui sont venus de Strasbourg avec des chiens. Une poubelle était en feu, mais les pompiers n’ont pas non plus pu intervenir tout de suite. Ça a duré jusqu’à 2 ou 3 h du matin ».
Et de désigner, avec dépit, les restes de cette nuit agitée, des bris de verre autour d’une cabine téléphonique, rue de la Filature, une bouche d’incendie démontée, des pierres sur le trottoir, « qui ont volé dans tous les sens, sur les terrasses et jusque sur les toits ». « La rue a toujours été calme, mais depuis mi-mai on signale qu’ils font de ce quartier un ghetto.
Il y a du tapage tous les soirs, certains mangent dehors, jouent au foot. On est allés gueuler et ça s’est calmé pendant huit jours. Ça n’était jamais à ce point. Ça a monté en puissance et le sang a coulé » , déplorent-ils, plusieurs se plaignant de ne plus fermer l’œil.
Travailler au mieux-vivre ensemble
Ces riverains s’accordent pour dénoncer « une sensation de peur, un sentiment d’insécurité », et prévoient de faire circuler une pétition à ce sujet dans le quartier. Tout en considérant que la mairie « a tout nettoyé dans la nuit pour qu’on n’en parle pas » , ils apprécient de savoir qu’elle est « au courant et en train d’y travailler ».De fait, un comité technique du Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD) s’est réuni hier, rassemblant la municipalité, les forces de police et le bailleur social Domial. « Cela fait une quinzaine de jours que nous sommes alertés sur l’agacement des riverains , confirme-t-on à la mairie. Nos animateurs prévention sillonnent le quartier tous les soirs ».
Plus largement, la Ville accompagne un projet de réhabilitation des habitations par le propriétaire, prévu à l’horizon du troisième trimestre 2013, en mettant l’accent sur le « mieux-vivre ensemble ».
Quant aux différents événements de la nuit écoulée, la police admet « un lien probable entre eux » , tout en précisant qu’il est « trop tôt pour conclure ».
« L’enquête est en cours, on ne sait pas encore exactement ce qui s’est produit à la Filature » , indique-t-on.
La certitude est que cinq hommes ont été placés en garde à vue et comparaîtront prochainement devant la Justice pour répondre de violences en bande organisées, violences sur agent, outrages et menaces.
http://www.lalsace.fr/bas-rhin/2013/08/02/nuit-agitee-au-centre-ville-puis-dans-le-quartier-de-la-filature
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