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mercredi 27 mars 2019

«Le rapport qui va permettre de virer 30 000 fonctionnaires en les faisant passer pour des feignasses!! » L’édito de Charles SANNAT

 

 
Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,
 
Les ficelles sont grosses, mais que voulez-vous, cela fonctionne !
 
Public ou privé, les méthodes sont toujours les mêmes.

Appelez cela « audit » ou « rapport » éventuellement même « enquête », l’idée est de pondre un document dont la conclusion sera en tout point conforme à la prochaine évolution que souhaitent mettre en place ceux qui dirigent.
Ces évolutions porteront le nom de « réformes » ou de « réorganisation ».
Dites-moi donc ce que vous voulez faire et je vous écrirai le rapport qui vous va bien !
Ces études alibis sont devenues un incontournable de la manipulation et de la propagande appelées pudiquement ou plus justement d’ailleurs « fabrication du consentement ».
Tout commence par les titres !
 
« Exclusif: le rapport choc sur le vrai temps de travail des fonctionnaires »

C’est le titre par exemple de cet article du Figaro.
Haaa…. Enfoirés de fonctionnaires qui ne fichent rien !
En plus avec mon argent de contribuable !
Ca y est je me sens « haineux » !!!
Voilà j’ai bon ? Et bien c’était exactement le but recherché.
Créer de l’animosité et justifier la suppression de certains postes.
Sauf, que dans une véritable démocratie et dans un pays où les relations devraient être apaisées nous devrions pouvoir parler de la suppression de certains postes sans avoir à prouver qu’il faut les supprimer parce que ceux qui les tiennent ne fichent rien ou pas grand-chose.
De vous à moi, dans le privé, les entreprises sont également pleines de gens qui passent beaucoup de temps à la machine à café et en pause cigarette.
Le temps de présence de façon générale n’a pas grand-chose à voir avec le temps productif et c’est valable partout et tout temps.
 
30% des fonctionnaires ne fichent rien !

Ils semblent trouver en haut lieu que c’est beaucoup, moi, je trouve cela miraculeux d’avoir 70% de gens qui travaillent encore alors qu’ils ne sont même pas sanctionnés quand ils tirent au flanc.
C’est donc un résultat assez admirable.
D’autant plus que quand on regarde dans le détail sur 1.1 million de postes regardés c’est 310 000 qui sont concernés mais que sur les 310 000 il n’y en a que 190 000 pour lesquels il n’y a aucune justification liée à leur poste permettant d’expliquer qu’ils ne fassent pas leur 35 heures du genre conditions de travail, ou spécificité de la fonction etc…
Cela fait tomber le taux à 20% ce qui me semble de manière certes empirique être le taux général de tire-aux-flancs dans la société
 
Et le mobile du crime apparaît…

Cette étude a été « commandée par le ministre et son secrétaire d’État, Olivier Dussopt » et elle, tombe à point nommé alors que le projet de loi de transformation de la fonction publique va arriver sur la table.
Macron s’était engagé à supprimer 50 000 postes de fonctionnaires et là grâce à ce rapport on peut en supprimer 30 000 directement qui ne servent à rien puisqu’ils ne font déjà rien !
Fort pratique.
Dans un pays qui a presque 100% de dette sur PIB il est normal de parler de la dépense publique. Il est normale et plus que souhaitable également de la faire baisser.
Il est parfaitement légitime de faire la chasse aux dépenses et que chacun à son poste travaille comme il se doit.
Ce qui n’est pas normal, c’est ce genre de méthodes qui relève (et c’est une désastreuse habitude française, et généralisée à toutes les sphères de la société) plus de la manipulation et de la propagande de bas étage que de la définition d’un projet commun établi dans un cadre démocratique où on laisse choisir au peuple ce qu’il souhaite voir croître et décroître, car c’est face aux complexités de notre monde et de notre économie que notre peuple doit être remis.
 
C’est dans ce sens que le RIC, que la démocratie participative sont essentiels.

Nous ne pourrons pas aller toujours plus loin dans l’endettement, et quand vient le moment de payer l’addition, il ne faut pas se leurrer, soit nous essayons de définir collectivement comment nous allons le faire ensemble, soit nous finirons dans les émeutes en prenant un risque important d’une perte de contrôle significative de la situation.
Quand les choses deviennent trop grave, c’est au peuple de trancher, or, nos mamamouchis ont décidé de décider pour nous ce qui serait le mieux pour nous faire payer sans nous demander notre avis.
 
Et dire que certains se demandent encore pourquoi les Gilets Jaunes sont encore dans la rue… décidément, « quand ça veut pas comprendre, ça veut pas »…
 
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !
 
Charles SANNAT

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