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mardi 26 février 2019

Un ex-djihadiste assigné à résidence dans un hôtel d’Aurillac sans que le maire soit consulté

 
 


Le plus ancien assigné à résidence de France, une CEDH complaisante, un maire très remonté, un ministre de l’Intérieur sans égards, des habitants angoissés : mélangez le tout et vous obtenez une situation intenable voire, si elle se multiplie, explosive.


Membre d’un groupe terroriste affilié à Al-Qaïda, Kamel Daoudi est interpellé à Londres en 2001, déchu de sa nationalité française en 2002, interdit de territoire en même temps que condamné à six ans de prison en 2006 pour, finalement, être assigné à résidence en 2008.
Bientôt onze ans qu’il est logé aux frais de la princesse !

Mais pourquoi ne pas l’expédier dans son pays d’origine, l’Algérie, cet ex-citoyen français de 45 ans ?
Parce que, en 2009, la Cour européenne des droits de l’homme (CDEH) l’a interdit.
Au motif qu’il risque d’y subir des « traitements inhumains et dégradants », comme il disait lui-même dans un communiqué, publié par Mediapart, en octobre 2018.
Communiqué dans lequel il demandait à ladite Cour… de condamner la France !
Mais qu’est-ce qu’ils commettent, les djihadistes ?
Des traitement humains et respectueux, peut-être ?
Ainsi, depuis bientôt onze ans, – onze ans ! -, par décisions de l’État, il est trimbalé de bourgs en villages (sept, au total) où il loge à l’hôtel avec obligation de se présenter au commissariat ou à la gendarmerie trois fois par jour – obligations tellement rasoir qu’il a fini par ne plus les respecter en arrivant en retard…
Mais bon, le ministère de l’Intérieur le transfère maintenant du Couett’Hôtel de Saint-Jean-d’Angély (17) – tarif moyen : 50 euros – à un autre hôtel, à Aurillac (15).
Dont le maire, Pierre Mathonier, est très remonté : « Face à une décision d’une telle importance et sur un sujet aussi sensible que le terrorisme, il me semble que le maire de la commune aurait pu être consulté » en amont et non mis « devant le fait accompli ».
Tout comme de nombreux maires le sont face aux placements de migrants, en fait.
Et, justement, il en accueille, apparemment sans rechigner, déjà beaucoup dans sa ville, le maire d’Aurillac…
Passons.
« Si, deux jours avant son arrivée, madame le préfet du Cantal n’avait pas eu la délicatesse de m’informer de sa venue, j’aurais appris celle-ci par un article du quotidien régional La Montagne« , déplore-t-il.
La CDEH fait la loi.
L’Algérie, en ne cherchant pas à rapatrier ses ressortissants, fait la sienne.
Et nous ?
Nous, on a un Castaner qui justifie le retour des revenants au motif qu’« ils sont français avant d’être djihadistes », sauf que, quand ils ne le sont plus depuis dix-sept ans, l’État les héberge quand même : les déchoir de leur nationalité ne sert donc à rien !
Alors, combien d’assignés à résidence, déjà – français, plus français, binationaux -, le tout aux frais du contribuable ?
Combien, demain ?
Alors, combien de temps avant que la cocotte minute n’explose ?
C’est que, maintenant, les Aurillacois se rebiffent !
Des migrants, passait encore, mais un djihadiste !
Et on les comprend, les gens d’Aurillac !
Hormis deux pointages par jour au commissariat, Daoudi sera, le reste du temps, libre de ses mouvements !
Le maire, qui doit « gérer une anxiété compréhensible de la population aurillacoise », s’est fendu d’une lettre à Christophe Castaner.
« L’attitude qui consiste d’un côté à solliciter les maires pour organiser le Grand Débat National, afin d’aider à canaliser la colère qui gronde dans le pays, et de l’autre à les mépriser sur certains autres sujets est dangereuse », souligne-t-il.

Ce n’est pas faux, d’autant plus que ce ne sont pas seulement les maires mais tous les Français qui sont ainsi méprisés.

Caroline Artus

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