Il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre.
Alexis Corbière était l'invité politique de la chaîne Public Sénat, le 10 novembre.
En cette fin d’année, donc, où l’on s’attend, comme de coutume, à voir nos traditions de Noël bafouées au nom de la laïcité, le député de la Seine-Saint-Denis semble, à l’inverse, ne pas voir le problème avec le port du qamis et de l’abaya, « de plus en plus courant », selon le Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR). Ils ont beau manifester très clairement la présence visible, affirmée et assumée de l’islam ou symboliser le communautarisme, le vice-président du groupe parlementaire France insoumise, aveuglé dans son idéologie islamo-gauchiste, est formel. Légiférer sur une tenue reviendrait à « rentrer dans la police du vêtement » et, bien sûr, « on ne peut pas aller là-dessus ».
Laïcité : "Comment légiférer sur une tenue ? Je ne parle pas des signes religieux. Vous rentrez là dans la police du vêtement [...] L'habileté des couturiers sera toujours à même d'exprimer une proximité confessionnelle. On ne peut pas aller là-dessus", estime @alexiscorbiere pic.twitter.com/mLA1ZOxH3W
— Public Sénat (@publicsenat) November 10, 2022
Comme à chaque fois, ce n’est pas l’exemple du qamis ou de l’abaya qu’Alexis Corbière évoquera, mais plutôt, devinez quoi ? Le port de la soutane, cela ne s’invente pas ! Dans quel monde vit l’élu NUPES préférant se retrancher derrière l’argument culturel pour rester dans le déni du réel ?
Alexis Corbière s’interroge : « Un vêtement culturel, est-ce un signe religieux ? » mais oublie que ce sont les plus rigoristes qui encouragent ces tenues pour contourner la loi sur le port du voile. Nous évoquions dans ces colonnes les influenceuses rivalisant de bons conseils pour « mettre un lacet ou une ceinture, avec un pantalon en dessous pour couvrir vos jambes, comme ça, ils ne peuvent pas vous demander d'enlever votre abaya ». Pourquoi donc le Conseil des mosquées du Rhône dénoncerait ces « comportements provocateurs et irresponsables » s’il n’y avait aucun lien avec le fait religieux ? Pourquoi donc le CIPDR aurait rédigé deux notes dénonçant « la stratégie d'entrisme salafo-frériste visant à faire entrer des pratiques et rites religieux au sein de l'école républicaine » ?En plus d’une laïcité à deux vitesses, M. Corbière aurait-il une autre vision des principes républicains ? Rappelons que le qamis et l'abaya sont des vêtements issus de la culture islamique, et que si les cellules « valeurs de la République » du ministère de l'Éducation nationale distinguent les signes ostensiblement religieux de ceux « qui ne sont pas par nature des signes d'appartenance religieuse » mais qui peuvent le devenir « au regard du comportement », qamis et abayas sont rangés dans cette deuxième catégorie (Le Monde).
S’il fallait une autre preuve de sa mauvaise foi, en voici une. Selon le ministère de l’Éducation nationale, les signalements d’atteinte au principe de la laïcité ont plus que doublé en un mois, passant de 313, en septembre, à 720, en octobre. Mais rien d’inquiétant, ce ne sont pas les faits qui sont troublants, les chiffres ne traduiraient pas une augmentation du contournement de la loi de 2004 mais simplement « une demande de plus en plus importante de la part du rectorat vis-à-vis des chefs d’établissement de faire remonter tout ce qui se passe ». Circulez, il n'y a rien à voir ! Dans le monde merveilleux d’Alexis Corbière, l’évocation des chiffres est comparée à du « sensationnalisme ». Vivement, donc, que le député, en cohérence avec sa pensée, prenne la défense des crèches dans l’espace public au nom de notre Histoire et notre culture !
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