Voilà, je viens de m’en apercevoir. C’est terrible mais je leur ressemble.
Puisque j’ai, d’une certaine façon, adhéré à leurs convictions tout comme j’ai pu, par le passé, dupliquer certaines de leurs méthodes.
Je m’explique, en commençant par l’écologie. Pour avoir été agriculteur pendant de longues années, j’ai apporté ma modeste contribution à l’entretien du territoire, en luttant contre la déprise, en éloignant le ravageur, la mauvaise herbe, l’incendie, l’inondation, la maladie qui menace les cultures, en jugulant la friche qui ferme les chemins et le no man’s land qui abrite décharges sauvages et menus ou gros larcins. Bien sûr je ne produisais pas de coquelicots, mais des fruits et des légumes, je ne semais pas de plantes invasives, je me contentais de celles qui servent à nous alimenter.
Ensuite, parce que je n’arrivais plus à vivre de mon métier, je suis devenu un activiste. Non pas en saccageant gratuitement l’outil ou le travail de mon voisin, mais en défendant notre profession contre vents et préfets. Comme les activistes, mais pour des raisons diamétralement opposées, j’ai échangé avec les gardes du Cardinal de service et les archers du Roy quelques projectiles respectifs, bloqué des routes, utilisé la pyrotechnie lorsque les marchandises en provenance d’Espagne ou du Maghreb venaient usurper nos marchés, vider nos champs et, dans le Midi, ruiner nos paysans.
Donc à bien y regarder, j’étais un zadiste. Puisque j’avais moi aussi une Zone à défendre : l’agriculture. Depuis, ce métier est presque devenu un gros mot, une profession systématiquement décriée qui symbolise la pollution, l’empoisonnement, le profit, l’esclavagisme, l’accaparement foncier, le vol de l’eau !
Pour procéder, nous nous retrouvions (si l’orthographe n’est pas correcte demander à Sandrine Rousseau) sur le marché quand les mercuriales dégringolaient. Et nous nous transportions là où d’autres acheminaient des marchandises importées. Avec méthode nous procédions alors à visage découvert, aucun de nous ne s’appelait Camille, nos parents n’étaient ni notables, ni hauts fonctionnaires, ni éminents avocats, nous ne construisions pas de cabanons, nous ne fumions pas n’importe quoi.
Nous n’avons jamais collé nos doigts au goudron ou balancé nos productions sur des tableaux, nous préférions déverser les invendus devant la permanence des élus ou sur le parvis des administrations, à notre façon … là encore sur le goudron !
Enfin, après la manif, chacun rentrait chez soi pour travailler. Travailler, voilà autre chose ! Autrement dit, se baisser pour planter, tailler, cultiver, récolter, passer des heures sur un tracteur, dans une serre, dans une étable, dans une grange, dans un verger, une vigne, un pré… Oui des heures, dans la lumière pulvérulente de juillet comme dans le froid de janvier, toute une vie parfois pour pouvoir investir, développer une activité, transmettre à ses enfants ce que nos parents et nos grands-parents nous avaient enseigné.
Travailler, un truc devenu surréaliste, pour quelques politicien(e)s qui réclament le droit à la paresse et certain(e)s éditorialistes qui vivent au royaume des enfants gâtés par un système contre lequel il faut, désormais, soi-disant lutter. Lutter contre ce qui fait la richesse d’un pays, lutter contre ceux qui nous nourrissent en les empêchant de travailler, lutter contre ce qui nous permet de garder un semblant d’autonomie. Se tirer une balle dans le pied pour, demain, dépendre à 100 % des marchandises venues de Chine, d’Inde, des Etats unis, du Brésil, de Russie… Ces pays lointains où les activistes-écolos-zadistes Français, qu’ils soient punks à chien ou simples militants engagés, devraient se rendre pour dresser leurs barricades, coloniser les terrains, construire des cabanes dans les arbres et expliquer aux agriculteurs comment ils doivent produire et arroser.
Oui, c’est là-bas qu’ils doivent aller scier les canalisations, vider les retenues d’eau, piétiner les cultures, dénoncer la mondialisation avec Jadot, avec Rousseau, avec Biteau, Arthus Bertrand, Mélenchon et autres Caron ou Duflot. Parce que c’est là-bas que nos concurrents se frottent les mains en observant ce qu’une poignée d’idéalistes est en train d’infliger aux agriculteurs français. Là-bas où d’autres regardent tout ce que nous sommes en train de perdre et tout ce qu’ils ont à gagner sur le dos de la connerie et de l’impunité.
Je m’explique, en commençant par l’écologie. Pour avoir été agriculteur pendant de longues années, j’ai apporté ma modeste contribution à l’entretien du territoire, en luttant contre la déprise, en éloignant le ravageur, la mauvaise herbe, l’incendie, l’inondation, la maladie qui menace les cultures, en jugulant la friche qui ferme les chemins et le no man’s land qui abrite décharges sauvages et menus ou gros larcins. Bien sûr je ne produisais pas de coquelicots, mais des fruits et des légumes, je ne semais pas de plantes invasives, je me contentais de celles qui servent à nous alimenter.
Ensuite, parce que je n’arrivais plus à vivre de mon métier, je suis devenu un activiste. Non pas en saccageant gratuitement l’outil ou le travail de mon voisin, mais en défendant notre profession contre vents et préfets. Comme les activistes, mais pour des raisons diamétralement opposées, j’ai échangé avec les gardes du Cardinal de service et les archers du Roy quelques projectiles respectifs, bloqué des routes, utilisé la pyrotechnie lorsque les marchandises en provenance d’Espagne ou du Maghreb venaient usurper nos marchés, vider nos champs et, dans le Midi, ruiner nos paysans.
Donc à bien y regarder, j’étais un zadiste. Puisque j’avais moi aussi une Zone à défendre : l’agriculture. Depuis, ce métier est presque devenu un gros mot, une profession systématiquement décriée qui symbolise la pollution, l’empoisonnement, le profit, l’esclavagisme, l’accaparement foncier, le vol de l’eau !
Pour procéder, nous nous retrouvions (si l’orthographe n’est pas correcte demander à Sandrine Rousseau) sur le marché quand les mercuriales dégringolaient. Et nous nous transportions là où d’autres acheminaient des marchandises importées. Avec méthode nous procédions alors à visage découvert, aucun de nous ne s’appelait Camille, nos parents n’étaient ni notables, ni hauts fonctionnaires, ni éminents avocats, nous ne construisions pas de cabanons, nous ne fumions pas n’importe quoi.
Nous n’avons jamais collé nos doigts au goudron ou balancé nos productions sur des tableaux, nous préférions déverser les invendus devant la permanence des élus ou sur le parvis des administrations, à notre façon … là encore sur le goudron !
Enfin, après la manif, chacun rentrait chez soi pour travailler. Travailler, voilà autre chose ! Autrement dit, se baisser pour planter, tailler, cultiver, récolter, passer des heures sur un tracteur, dans une serre, dans une étable, dans une grange, dans un verger, une vigne, un pré… Oui des heures, dans la lumière pulvérulente de juillet comme dans le froid de janvier, toute une vie parfois pour pouvoir investir, développer une activité, transmettre à ses enfants ce que nos parents et nos grands-parents nous avaient enseigné.
Travailler, un truc devenu surréaliste, pour quelques politicien(e)s qui réclament le droit à la paresse et certain(e)s éditorialistes qui vivent au royaume des enfants gâtés par un système contre lequel il faut, désormais, soi-disant lutter. Lutter contre ce qui fait la richesse d’un pays, lutter contre ceux qui nous nourrissent en les empêchant de travailler, lutter contre ce qui nous permet de garder un semblant d’autonomie. Se tirer une balle dans le pied pour, demain, dépendre à 100 % des marchandises venues de Chine, d’Inde, des Etats unis, du Brésil, de Russie… Ces pays lointains où les activistes-écolos-zadistes Français, qu’ils soient punks à chien ou simples militants engagés, devraient se rendre pour dresser leurs barricades, coloniser les terrains, construire des cabanes dans les arbres et expliquer aux agriculteurs comment ils doivent produire et arroser.
Oui, c’est là-bas qu’ils doivent aller scier les canalisations, vider les retenues d’eau, piétiner les cultures, dénoncer la mondialisation avec Jadot, avec Rousseau, avec Biteau, Arthus Bertrand, Mélenchon et autres Caron ou Duflot. Parce que c’est là-bas que nos concurrents se frottent les mains en observant ce qu’une poignée d’idéalistes est en train d’infliger aux agriculteurs français. Là-bas où d’autres regardent tout ce que nous sommes en train de perdre et tout ce qu’ils ont à gagner sur le dos de la connerie et de l’impunité.
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