Un des faits remarquables, dans cette crise, est l’effacement, de par les décisions prises, de l’objet de science « Covid » devant l’objet politique « covidisme », avec une large caution des scientifiques eux-mêmes, étrangetés qui restent à élucider.
Mais ceci n’aurait pu advenir sans une adhésion minimale de la population, ce qui amène la question suivante : comment une majorité de la population en est-elle arrivée à une obéissance sans faille et à accréditer l’ostracisation, via le passe sanitaire, bientôt vaccinal, de leurs compatriotes non vaccinés, parfois leur mort professionnelle, dans ce qui s’apparente désormais à des formes de plus en plus persécutoires ?
En d’autres termes, comment un tel bain d’irrationalité scientifique a-t-il pu s’implémenter dans la population à tel point que, par un retournement diabolique, les politiques ravageuses de tâtonnement, de contradictions, de changement de pied, de fuite en avant puissent se transmuter dans l’esprit du public en actions salvatrices, voire constituer une vraie chance électorale ?
Cinq ressorts quasi anthropologiques ont pu contribuer à cette « réussite ».
La peur, d’abord, la mère de toutes les batailles : faire accroire que la survie physique est en jeu. Elle prépare à la pensée réflexe, celle qui ne passe plus par le cortex. Les images chocs de réanimation en sont le combustible. Peur orientée, car inversement, toute image liée à des effets secondaires du vaccin est proscrite en tant qu’insupportable démagogie.
L’adhésion mimétique, favorisée par la méconnaissance, occasionnée par l’immersion prolongée dans la propagande médiatique massive qui fixe la voie à suivre. Le mimétisme est pernicieux car s’accompagnant de sentiment « démocratique », d’appartenance à la masse, à la majorité d’idée, alors qu’il ne s’agit que de paresse cérébrale, mimétique plutôt que dialectique, fusionnelle plutôt que frictionnelle. Il est consubstantiel de la stratégie du bouc émissaire, qui consiste à maltraiter une minorité expiatrice pour exorciser l’échec. Toute l’œuvre de René Girard.
La voix du salut par la ou les figures tutélaires : l’autorité du « professeur-expert » de plateau, véritable dieu de remplacement.
Cette adhésion obéissante va jusqu’à l’acceptation de la persécution de son prochain, comme en attestent les expériences de Milgram. Inversement, une figure négative doit faire le contrepoint ; le professeur Raoult a été assigné à ce rôle.La voie du salut par l’absolutisation d’un objet de science, à commencer par le vaccin anti-Covid. L’objet est sacralisé, dans une forme d’idolâtrie, de fétichisation, et la nuance scientifique (vaccin utile dans un cas de figure, discutable dans un autre…), la relativisation, la contextualisation, bref la réflexion, deviennent impossibles : le complexe s’efface devant le binaire (le vaccin est efficace en toute circonstance), le vrai et le faux se confondant avec le bien et le mal, antiscience par excellence. Vu par ces gens apeurés, seule la posture provax est envisageable, le reste n’étant qu’antivax : « l’agnostique du vaccin », celui qui veut analyser et nuancer, est impitoyablement ravalé au rang d’antivax, le camp du mal… la réductio ad antivaccinum est en place, qui est au vrai et au faux ce que la reductio ad hitlerum est au bien et au mal.
Enfin, l’homme « animal rationnel » (Aristote), doit être « sauvé » : l’homme est un sapiens, qui se veut maître de ses pulsions, réfléchi : il doit garder intacte l’illusion de sa capacité cognitive complexe, le cogito de Descartes : d’où des débats assommants du type « Faut-il boire assis et pas debout dans les cafés ? » Des questionnements stupides par leur pointillisme, véritable « diversion mentale » qui shunte l’essentiel. Le cerveau cognitif se sature de questions périphériques et laisse le cerveau pulsionnel traiter le corps, le cœur de la question. Se payer de mots, de débats, de fausses-fenêtres cognitives.
Les décideurs et influenceurs ont ainsi stimulé, pour l’adhésion des masses, ces cinq réflexes archaïques. Qu’ils soient eux-mêmes les sujets de ces processus ou purs manipulateurs est de peu d’importance : le résultat est là, l’objectif est atteint, c’est un succès. Pour nous mener où ? C’est un autre débat…
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