lundi 10 août 2020
bernardlugan
L’attaque qui s’est produite
le dimanche 9 août au Niger, à l’est de Niamey, dans le cercle de Kouré, et qui
a coûté la vie à huit personnes, dont six Français de l’organisation
humanitaire ACTED, appelle les réflexions suivantes :
- La zone de l’embuscade est située au Niger,
hors périmètre opérationnel actuel de Barkhane, dans une zone connue de repos et de transit des groupes
terroristes.
- La zone de l’embuscade est située au Niger,
hors périmètre opérationnel actuel de Barkhane, dans une zone connue de repos et de transit des groupes
terroristes.
Il est donc pour le moins inconcevable que des irresponsables
locaux aient autorisé des ONG à s’y aventurer…pour y observer des girafes…
- Cette zone est située à l’est de la région
dite des « Trois frontières », actuel épicentre du terrorisme où
Barkhane vient de remporter de puissantes victoires.
La vie leur y étant rendue de plus en plus difficile, les GAT (Groupes armés terroristes) étendent donc leur champ opérationnel plus à l’est.
La vie leur y étant rendue de plus en plus difficile, les GAT (Groupes armés terroristes) étendent donc leur champ opérationnel plus à l’est.
- Nous sommes face à une réorganisation des
groupes terroristes qui se traduit par une surenchère. Depuis plusieurs
semaines, les groupes jihadistes se combattent en effet dans la BSS (Bande
sahélo-saharienne) où un conflit ouvert a éclaté entre l’EIGS (Etat islamique
dans le Grand Sahara), rattaché à Daech, et les groupes se réclamant de la
mouvance Al-Qaïda, l’EIGS accusant ces derniers de trahison.
En réalité, les deux
principaux chefs ethno-régionaux de la nébuleuse Al-Qaïda, à savoir le Touareg
ifora Iyad Ag Ghali et le Peul Ahmadou Koufa, chef de la Katiba Macina,
négocient actuellement avec Bamako ce qui provoque la fureur de l’EIGS qui
cherche par des actions spectaculaires, à attirer à lui les déçus d’Aqmi.
Si elle était couronnée de
succès, la stratégie du saucissonnage des groupes terroristes verrait le retour
dans le jeu politique des Touareg ralliés au leadership d’Iyad ag Ghali, et des
Peul suivant Ahmadou Koufa.
Cela permettrait donc de concentrer tous les moyens sur l’EIGS dans la « Région des trois frontières ».
Voilà pourquoi ce dernier cherche de nouveaux terrains d’action…et notamment dans la zone de Kouré.
Tous ceux qui connaissent un minimum le terrain le savent.
Pas les ONG…
Cela permettrait donc de concentrer tous les moyens sur l’EIGS dans la « Région des trois frontières ».
Voilà pourquoi ce dernier cherche de nouveaux terrains d’action…et notamment dans la zone de Kouré.
Tous ceux qui connaissent un minimum le terrain le savent.
Pas les ONG…
Pour ne pas s’en tenir à l’écume journalistique des évènements qui ensanglantent la BSS, mais pour, tout au contraire, en connaître les causes profondes ainsi que leur évolution sur la longue durée, il est essentiel de se reporter à mon livre Les guerres du Sahel des origines à nos jours.
Nous avons rien a y faire dans ses pays de barbaries ...
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