Il faut plusieurs années pour élaborer un vaccin
qui soit fiable et sans trop d’effets secondaires, mais l’épidémie due
au coronavirus a pris tous les labos de court.
Si la famille du virus est connue depuis longtemps, leur dernier rejeton (SARS-CoV-2) l’est mal, et n’ayant pas encore provoqué d’épidémie, les laboratoires ne s’étaient guère préoccupés de trouver un vaccin pour contrer ses effets nuisibles.
Mais tout n’évolue pas toujours comme prévu.
Ce coronavirus, bien que d’une famille honorablement connue, joue les trouble-fête, provoque une maladie qui ressemble à la grippe mais qui n’est pas vraiment identique, ignore les frontières, affole les dirigeants, désoriente les experts et panique les populations.
Il n’y a pas de traitement spécifique et les quelques propositions thérapeutiques qui avaient le mérite d’exister et d’être immédiatement disponibles furent dédaigneusement ignorées par les autorités qui préférèrent, on se demande encore pourquoi, conseiller l’abstention thérapeutique dans l’attente d’une aggravation qui menait le malade directement en réanimation, surtout s’il était âgé et souffrait de pathologies associées.
L’orage épidémique passé, reste le recours au vaccin pour se protéger du virus.
Le marché pour un vaccin anti-coronavirus est donc immense et inespéré pour les laboratoires pharmaceutiques, qui vont dès lors se livrer à une course acharnée pour être le premier à mettre le vaccin sur le marché et toucher le jackpot.
La population l’attend, les gouvernements aussi, qui n’hésitent pas à subventionner les laboratoires pour être les premiers servis (on se croirait chez Apple à la sortie d’un nouveau modèle de téléphone).
Cependant, la mise au point d’un vaccin efficace et sans danger nécessite de nombreuses années d’essai pour vérifier son efficacité et, surtout, son absence d’effets secondaires graves.
Mais ici, l’enjeu est énorme, non pas en termes de santé publique (le coronavirus tue moins que beaucoup de ses confrères, et encore moins que les maladies cardio-vasculaires, le cancer et autres réjouissances) mais en termes de marché à saisir tant que la population est prête à tout pour accepter un vaccin, entretenue dans sa panique par des autorités complaisantes.
Pour les plus optimistes des infectiologues, nous ne pourrons pas disposer d’un vaccin avant l’automne 2021, au mieux.
Mais afin d’accélérer les essais (plusieurs dizaines de programmes de recherche sur le sujet sont en cours dans le monde actuellement), un laboratoire américain, le National Institute of Allergy and Infectious Diseases (NIAID), a décidé de développer une souche particulière de coronavirus pour l’injecter à des volontaires préalablement vaccinés afin de développer un modèle d’infection expérimentale et tester, ainsi, l’efficacité du vaccin sans avoir à attendre des mois ou des années qu’ils se contaminent de manière naturelle.
Cette méthode a déjà été utilisée pour lutter contre d’autres maladies.
Mais en matière de coronavirus le pari est risqué, car nous connaissons mal les expressions pathologiques de ce virus et le moyen de les soigner, surtout si, à terme, cette souche s’avère plus dangereuse que l’original !
Peut-être serait-il plus urgent de définir des attitudes thérapeutiques à adopter en fonction des différentes phases d’évolution du Covid-19 que de se préoccuper d’un vaccin réalisé à la hâte et dont les effets secondaires ne seront connus qu’après une expérimentation à grande échelle.
Mais comme dans beaucoup de domaines, l’intérêt du marché prime sur les besoins réels de la population, au point de parasiter le discours scientifique et celui des politiques afin qu’il satisfasse ses objectifs.
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