Le 10/04/2017
J.-P. Fabre Bernadac
Si vous êtes rappeur, « issu de la diversité », vous pouvez mépriser la police, mettre la vie des automobilistes en danger sans être inquiété.
« Garçon, un café ! »
Ces mots, nous les prononçons ou nous les entendons tous les jours dans ce qui est une spécificité française : le bistro !
Sofiane Zermani, rappeur français d’origine algérienne né à Saint-Denis, les a prononcés, lui, non sur une terrasse ombragée mais au milieu d’une autoroute.
En effet, cette "star" montante du rap hexagonal, pour son dernier clip, publié vendredi 7 avril sur YouTube, a bloqué la circulation de l’autoroute A3, au niveau de la sortie Blanc-Mesnil/Aulnay.
Dans cette vidéo, on le voit clairement avec son équipe interrompre le trafic en stationnant des voitures sur toute la largeur de la chaussée, stoppant ainsi une multitude d’automobilistes.
Puis il installe une table sur l’asphalte pour y boire un café.
Une interruption qui n’a duré que « quelques minutes », signale Le Parisien, comme pour s’excuser de cette révélation.
Les quatre minutes de la scène semblent effectivement avoir été filmées en une seule prise, et se terminent sur le départ de ses auteurs.
Le lendemain de sa publication, le clip a été vu 1,4 million de fois sur YouTube.
Un tournage effectué jeudi, à l’insu – comme le précise le quotidien – de la préfecture de police de Paris : « Nous n’avions pas donné d’autorisation », explique celle-ci.
Mais qu’a attendu la police pour les intercepter, me direz-vous ?
Eh bien, informée « d’une gêne jeudi en fin d’après-midi à la hauteur d’Aulnay », elle a tenté d’intervenir, mais comme l’embouteillage était déjà conséquent, le rappeur et son clan ont eu tout loisir de boire leurs « petits noirs », de filmer les images et de repartir sans encombre.
L’entrave à la circulation étant manifeste et, de plus, matérialisée par le clip, on peut penser qu’un procès-verbal a été dressé à l’encontre du chanteur.
Eh bien, aux dernières nouvelles, c’est non !
Sofiane n’a pas été poursuivi pour ce délit passible de deux ans d’emprisonnement et de 4.500 euros d’amende.
Pourtant, cet acte aurait pu occasionner carambolages en série, blessés et morts, mais cela n’a pas choqué les autorités, notre benêt de ministre « mensuel » de l’Intérieur n’a rien trouvé à redire.
A contrario, vous vous souvenez certainement du clip de campagne que Marine Le Pen diffusa en février dernier, dans lequel on la voit poser devant des falaises de la presqu’île de Quiberon.
Eh bien, ce fait est INADMISSIBLE car elle a tourné ces images sans demander d’autorisation préalable au Conservatoire du littoral du Morbihan ou à la mairie de Saint-Pierre-Quiberon.
Pour Gwenal Hervouët, délégué adjoint pour l’établissement public, la société de production devra donc en assumer les frais.
En effet, il y a des procédures strictes à respecter et on ne peut pas filmer sur certains sites sans autorisation.
Madame le maire de Saint-Pierre-Quiberon, Laurence Le Duhévat, en a même rajouté : « Je reçois des demandes de tournage. Mais je n’ai pas reçu celle-là. Si cela avait été le cas, je crois que je n’aurais pas accepté. Je ne suis pas d’accord avec l’idée que le territoire de Saint-Pierre-Quiberon soit associé avec l’image de ce parti. »
Dommage que Soufiane ait préféré le goudron à ces falaises.
Sûr, elle aurait apprécié !
Moralité : si vous êtes rappeur, « issu de la diversité » (selon la formule consacrée), vous pouvez mépriser la police, mettre la vie des automobilistes en danger sans être inquiété.
Par contre, si vous êtes candidate patriote et que vous tournez des scènes en pleine nature sans même déranger la queue d’une vache, vous êtes condamnable.
Elle est pas belle, la France socialiste ?
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