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lundi 10 avril 2017

Que raconte le cas Mohamed Saou ?

 


Le 10/04/2017


Emmanuel Macron a démis Mohamed Saou de ses fonctions. Il faut y voir de l’opportunisme bien plus qu’une réflexion construite.
 
Jusqu’il y a encore peu de temps, Mohamed Saou n’était qu’un illustre anonyme de la politique française.
Désigné référent pour le Val-d’Oise du mouvement En Marche ! en novembre 2016, ce professeur d’histoire-géographie avait tout pour plaire à Emmanuel Macron : issu des quartiers, bien habillé et souriant.
Il se dit même qu’il aurait accompli avec zèle sa mission, enregistrant de bons résultats.
 Côté face, donc, le visage rayonnant d’un jeune dynamique et ambitieux.
Une vitrine idéale pour un Emmanuel Macron désireux de gagner le vote des « quartiers », sans être pour autant décidé à rebuter le reste de son électorat…
Problème : Mohamed Saou avait un autre visage, plus privé.
Visiblement proche de Marwan Muhammad, le très contesté président du Collectif contre l’islamophobie en France, monsieur Saou n’a jamais fait mystère de ses opinions.
Oh, rien que de très classique dans pareil cas : un zeste de marxisme culturel, un doigt de complotisme anti-occidental, quelques gouttes de « Je ne suis pas Charlie et je ne le serai jamais », une cuillère à café de défense hystérique du burkini contre l’ignoble Manuel Valls et trois louches de soutien à l’admirable président Erdoğan.
Savez-vous d’où vient la notion d’« islamophobie » ?
D’Iran. L’ayatollah Khomeiny a d’abord utilisé le terme pour vilipender les femmes qui rechignaient à porter le foulard islamique.
Choisi à dessein, l’expression psychiatrise ceux qui oseraient s’opposer, sur les plans théologique ou philosophique, à certaines pratiques d’une religion.
 C’est aussi ce que fait monsieur Muhammad, modèle de Mohamed Saou, quand il juge que les oppositions au port du burkini relèveraient d’une pathologie toute contemporaine appelée « islamophobie ».
Suite à ces révélations, Emmanuel Macron a démis Mohamed Saou de ses fonctions.
Il faut y voir de l’opportunisme bien plus qu’une réflexion construite.
Le Justin Trudeau français n’a pas manqué d’évaluer les conséquences potentielles du maintien d’un tel individu au poste de référent du Val-d’Oise.
Politiquement, il n’avait pas d’autres solutions.
Il risque pourtant de le payer cher.
Car, à trop jouer avec le feu, on finit par se brûler.
Dès le lendemain, les voix les plus hystériques se sont fait entendre.
 Parmi elles, des soutiens de Benoît Hamon, à l’image du fidèle Alexis Bachelay.
 Il a ainsi déclaré : « Les ratonnades du XXIe siècle ont lieu sur Internet. Et des procès à coups de tweets détournés. Derrière cela, des groupes fachos et leurs alliés. »
 Rien que ça !
 Reconnaissons, au moins, que le député de la première circonscription des Hauts-de-Seine est plus franc qu’Emmanuel Macron.
 Lui assume totalement de collaborer avec des islamistes.
Feïza Ben Mohamed a aussi diffusé un message, encore plus offensif : « Bonjour à tous, Mohamed Saou référent Val-d’Oise pour En Marche a été évincé par Emmanuel Macron suite aux pressions de la fachosphère. Ce parti, adepte du double jeu, préfère donc se séparer d’un de ses principaux militants pour ménager son électorat raciste. Votre carte électorale est votre arme. Votez, sanctionnez et ne vous laissez pas berner par un candidat aussi flou que manipulateur. Ce type de ratonnade doit cesser sans délais ! »

Que dire ?
 D’abord, il paraît évident que ces activistes, de plus en plus influents et entendus, ne se satisferont jamais d’un homme politique classique, y compris l’un des plus enclins à répondre à leurs exigences exorbitantes.
 On se demande d’ailleurs même si Tariq Ramadan trouverait grâce à leurs yeux…

 Ensuite, les partisans du djihad électoral tissent une toile de plus en plus complexe, soutenus par des pays étrangers comme la Turquie ou le Qatar.

 Enfin, ils ont pris conscience de leur poids électoral et déterminent leurs votes uniquement pour des intérêts communautaires, ne se vivant qu’en dehors de la nation.


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