Le 24/02/2017
Mise à jour : 23/02/2017 à 16:00 par Julien Bouteiller
En décembre 2015, Élise et Julien étaient sauvagement tués à Rouen (Seine-Maritime). Une enquête du ministère de la Justice pointe la responsabilité de la préfecture. Détails
Une enquête des ministres de la Justice et de l'Intérieur pointe la responsabilité de l'État dans le double homicide d'Élise et Julien, tués dans un appartement de la place de la Pucelle, à Rouen, en décembre 2015.
Élise et Julien, sauvagement tués à Rouen.
Dans la nuit du 19 au 20 décembre 2015, Élise et Julien ont été tués dans un appartement de la place de la Pucelle, à Rouen.
La jeune femme a été violée avant d’être tuée et son ami étranglé dans son sommeil.
Après une soirée en boîte de nuit, les deux jeunes ont croisé la route du meurtrier présumé.
Ce dernier, qui venait tout juste de sortir de prison et faisait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), a été appréhendé une dizaine de jours après les faits.
Retour sur les faits, ici.
La responsabilité de la préfecture pointée du doigt
Cette inspection conjointe des ministères de la Justice et de l’Intérieur pointe directement un dysfonctionnement de l’État et plus précisément de la préfecture.#MeurtreDeRouen le ministère de la justice reconnaît des dysfonctionnements @thierryplouvier pic.twitter.com/Fw3N8h2BFc— Herve Maurey (@HMaurey) 23 février 2017
Cette inspection avait été ordonnée après que le sénateur de l’Eure a interpellé Christiane Taubira puis Jean-Jacques Urvoas sur la situation du principal suspect du double homicide, au moment des faits.
En effet, l’homme faisait l’objet d’une OQTF, après être sorti de prison où il purgeait une peine pour viol.
Hervé Maurey, ami personnel de la famille de l’une des victimes, s’était interrogé sur les conditions qui avaient permis au suspect d’être toujours présent sur le sol français au moment des faits.
« Élise et Julien pourraient être encore en vie »
Interrogé par Normandie-actu, Hervé Maurey a fait part de son « sentiment de révolte et de gâchis » face aux conclusions de l’enquête.
À l’époque, la préfecture n’a pas réussi à faire respecter l’OQTF qui visait le meurtrier présumé. Cette personne n’était pas identifiée, elle utilisait au moins 13 identités différentes depuis son arrivée en France en 2002. La préfecture aurait dû faire part de cette difficulté au juge d’application des peines, explique le sénateur.D’après lui, « si le juge avait été avisé, il aurait pu prendre des mesures.
Il aurait pu revenir sur la remise de peine de deux ans dont avait bénéficié le suspect, il aurait pu prévoir des mesures de rétention ou une obligation de suivi ».
C’est un terrible aveu de l’État et un véritable gâchis. Si tout avait été fait correctement, Julien et Élise seraient encore en vie.Des sanctions ?
Pour l’heure, Hervé Maurey ignore si des sanctions pourraient être prises contre les services pointés du doigt par l’enquête.
Néanmoins, « il appartient désormais aux familles des victimes d’engager ou non la responsabilité de l’État », c’est-à-dire d’envisager des poursuites.
De son côté, le ministère a fait savoir qu’il allait faire passer une circulaire pour que les services de l’État et de la justice travaillent dans une meilleure concertation.
Un travail de fond doit également être amorcé pour une meilleure coordination des fichiers entre les services.
Tout cela afin d’éviter qu’un tel drame ne se reproduise.
source
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Ici, les commentaires sont libres.
Libres ne veut pas dire insultants, injurieux, diffamatoires.
À chacun de s’appliquer cette règle qui fera la richesse et l’intérêt de nos débats.
Les commentaires injurieux seront supprimés par le modérateur.
Merci d’avance.