Paris Vox a le plaisir de proposer à ses lecteurs une sélection des retranscriptions écrites des chroniques d’Arnaud de Robert, diffusées quotidiennement dans la matinale de Radio Libertés.
Fillon groggy et hagard, il n’en fallait pas plus pour réveiller l’éternel second rôle des présidentielles.
Tel un hibernatus quinquennal, François Bayrou vient de sortir de sa grotte béarnaise pour se poser, rien que ça, en rassembleur de la droite et du centre, n’excluant pas de se présenter à la prochaine élection présidentielle.
Il est impayable ce Bayrou !
Il nous fait le coup tous les cinq ans et s’imagine à chaque fois faire naitre un intense suspens autour de sa personne.
A croire que les journalistes sont humains et font œuvre de charité, car à chaque fois, Bayrou retrouve micros et plateaux de télé, est patiemment écouté (et de la patience il en faut pour résister à son ton monocorde et à ses propos insipides) et parfois même questionné.
Oh, on ne lui demande tout de même pas de développer ses idées, on sait que dans ce secteur c’est le vide intersidéral centriste.
Non, on l’invite à s’amuser, à piquer, à taquiner l’adversaire comme un témoin privilégié, protégé parce qu’on le sait inoffensif.
Le voilà donc de retour sur la scène médiatique, sorti de la naphtaline qui sert d’idéologie au Modem.
Chef d’un mouvement que par amour des contraires et en clin d’œil à Macron on pourrait surnommer « En panne », François Bayrou possède un don particulier mais pas rare en politique, celui de se penser en géant quand il n’est qu’un nain.
Incroyable égo que celui du maire de Pau, qui lui a permis tout de même de mener une carrière politique honorable, en tout cas bien au-dessus de ses capacités réelles.
Bayrou pense grand mais sans idées, sans programme et sans épaisseur.
Il est de cette race d’hommes politiques français qui a peuplé les assemblées et les ministères depuis un siècle contre toute forme de sélection naturelle fondée sur le charisme et l’intelligence.
C’est cela aussi le charme de la démocratie bourgeoise, la possibilité de représenter, même si l’on ne représente que soi-même.
Aucune chance d’être élu, bien sûr.
A chaque scrutin, il frôle la fessée et se voit immanquablement en demeure de faire alliance avec ceux qu’il déteste à droite.
Ardent aux coups de griffe, prompt à l’anathème, Bayrou se mue en carpe japonaise lorsqu’il s’agit de développer des idées neuves ou de dérouler un programme.
C’est bien simple, à vrai dire je ne connais personne capable de me donner ne serait-ce qu’une seule proposition de campagne marquante du patron du Modem.
Faites le test autour de vous, vous verrez, c’est inratable.
Bayrou nous la joue homme au-dessus du système depuis les années 70.
Mais contrairement à Macron qui lui réussit plutôt bien à ce jeu-là, Bayrou y croit vraiment et de hors-système termine immanquablement hors-jeu.
Grande girouette prenant mal le vent, il appelle à voter Hollande en 2012 et soutient Juppé aux primaires.
Sacré flair, non ?
Le voilà maintenant qui fait risette à Mélenchon et hurle contre Macron (cette fois avec raison), pour lui parfait hologramme de l’oligarchie financière.
Il aurait dû rester sur cette bonne note, pour une fois qu’il tapait dans le mille, c’est rare et précieux.
Mais hélas, chez les charognards, l’odeur du sang fait perdre la tête.
Le voilà donc qui moralise autour de Fillon, le dénonçant comme le candidat de l’argent.
Ah bon ?
On croyait qu’il avait déjà mis Macron à cette place ?
Et oui, mais voilà, Bayrou, reparti dans son délire s’imagine calife à la place du calife.
Il se pense en candidat de l’union nationale.
C’est beau !
Beau comme un rêve éveillé, comme une transe que seuls quelques passages médias peuvent procurer.
Exit les 500 signatures, le fait que personne ne l’attend, ne l’espère ou ne veut de lui.
Son égo-centrisme remplit les vides.
C’est le général Tapioca de la politique française, sans troupes, sans argent mais toujours plus haut, du moins dans sa tête.
Ne me croyez pas méchant vis-à-vis de Bayrou.
J’ai même un brin de mélancolie en l’observant.
Diable, c’est peut-être une des dernières fois qu’on le voit.
Espèce politique en voie de disparition, laminé par une génération montante carnassière issue de la finance qui transforme le Centre en le transformant en centre d’affaire, Bayrou se retrouve sans terres.
C’est le destin des OPNI, Objets Politiques Non Identifiés. Adieu donc François et vive le Béarn.
Bonne journée !
Fillon groggy et hagard, il n’en fallait pas plus pour réveiller l’éternel second rôle des présidentielles.
Tel un hibernatus quinquennal, François Bayrou vient de sortir de sa grotte béarnaise pour se poser, rien que ça, en rassembleur de la droite et du centre, n’excluant pas de se présenter à la prochaine élection présidentielle.
Il est impayable ce Bayrou !
Il nous fait le coup tous les cinq ans et s’imagine à chaque fois faire naitre un intense suspens autour de sa personne.
A croire que les journalistes sont humains et font œuvre de charité, car à chaque fois, Bayrou retrouve micros et plateaux de télé, est patiemment écouté (et de la patience il en faut pour résister à son ton monocorde et à ses propos insipides) et parfois même questionné.
Oh, on ne lui demande tout de même pas de développer ses idées, on sait que dans ce secteur c’est le vide intersidéral centriste.
Non, on l’invite à s’amuser, à piquer, à taquiner l’adversaire comme un témoin privilégié, protégé parce qu’on le sait inoffensif.
Le voilà donc de retour sur la scène médiatique, sorti de la naphtaline qui sert d’idéologie au Modem.
Chef d’un mouvement que par amour des contraires et en clin d’œil à Macron on pourrait surnommer « En panne », François Bayrou possède un don particulier mais pas rare en politique, celui de se penser en géant quand il n’est qu’un nain.
Incroyable égo que celui du maire de Pau, qui lui a permis tout de même de mener une carrière politique honorable, en tout cas bien au-dessus de ses capacités réelles.
Bayrou pense grand mais sans idées, sans programme et sans épaisseur.
Il est de cette race d’hommes politiques français qui a peuplé les assemblées et les ministères depuis un siècle contre toute forme de sélection naturelle fondée sur le charisme et l’intelligence.
C’est cela aussi le charme de la démocratie bourgeoise, la possibilité de représenter, même si l’on ne représente que soi-même.
Aucune chance d’être élu, bien sûr.
A chaque scrutin, il frôle la fessée et se voit immanquablement en demeure de faire alliance avec ceux qu’il déteste à droite.
Ardent aux coups de griffe, prompt à l’anathème, Bayrou se mue en carpe japonaise lorsqu’il s’agit de développer des idées neuves ou de dérouler un programme.
C’est bien simple, à vrai dire je ne connais personne capable de me donner ne serait-ce qu’une seule proposition de campagne marquante du patron du Modem.
Faites le test autour de vous, vous verrez, c’est inratable.
Bayrou nous la joue homme au-dessus du système depuis les années 70.
Mais contrairement à Macron qui lui réussit plutôt bien à ce jeu-là, Bayrou y croit vraiment et de hors-système termine immanquablement hors-jeu.
Grande girouette prenant mal le vent, il appelle à voter Hollande en 2012 et soutient Juppé aux primaires.
Sacré flair, non ?
Le voilà maintenant qui fait risette à Mélenchon et hurle contre Macron (cette fois avec raison), pour lui parfait hologramme de l’oligarchie financière.
Il aurait dû rester sur cette bonne note, pour une fois qu’il tapait dans le mille, c’est rare et précieux.
Mais hélas, chez les charognards, l’odeur du sang fait perdre la tête.
Le voilà donc qui moralise autour de Fillon, le dénonçant comme le candidat de l’argent.
Ah bon ?
On croyait qu’il avait déjà mis Macron à cette place ?
Et oui, mais voilà, Bayrou, reparti dans son délire s’imagine calife à la place du calife.
Il se pense en candidat de l’union nationale.
C’est beau !
Beau comme un rêve éveillé, comme une transe que seuls quelques passages médias peuvent procurer.
Exit les 500 signatures, le fait que personne ne l’attend, ne l’espère ou ne veut de lui.
Son égo-centrisme remplit les vides.
C’est le général Tapioca de la politique française, sans troupes, sans argent mais toujours plus haut, du moins dans sa tête.
Ne me croyez pas méchant vis-à-vis de Bayrou.
J’ai même un brin de mélancolie en l’observant.
Diable, c’est peut-être une des dernières fois qu’on le voit.
Espèce politique en voie de disparition, laminé par une génération montante carnassière issue de la finance qui transforme le Centre en le transformant en centre d’affaire, Bayrou se retrouve sans terres.
C’est le destin des OPNI, Objets Politiques Non Identifiés. Adieu donc François et vive le Béarn.
Bonne journée !
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