Le 11/10/2016
Aristide Leucate
Hollande croit avoir des mains pures. Mais il n’a pas de mains…
Et c’est reparti.
Du moins, ça continue.
Toujours la même moraline à deux roupies, concernant la Syrie et son principal allié contre l’islam terroriste, la Russie (sans oublier l’Iran).
Que reproche-t-on à Bachar el-Assad ?
De chercher à se débarrasser de prétendus « rebelles », en prenant pour prétexte l’éradication de Daech.
De quoi accuse-t-on, avec les cris d’orfraie habituels, Vladimir Poutine ?
De pilonner Alep – deuxième ville de Syrie –, bastion des « opposants » au président syrien.
L’ONU accuse les Russes et les Syriens de crimes de guerre, certains responsables internationaux n’hésitant plus à comparer la situation d’Alep à celle de Sarajevo ou de Guernica (Le Parisien, 5 octobre).
Rien que ça !
Certes, « il est […] tout à fait exact de dire que les Russes frappent à 80 % des mouvements autres que Daech. Il faut uniquement rajouter que la plupart dépendent d’Al-Qaïda, vous savez, cette organisation à la base des attentats du 11 septembre 2001, de 2014 à Madrid et de 2015 à Londres… […] Moscou a demandé à Washington de lui désigner les rebelles “modérés”. La réponse est en attente », comme l’a très justement rappelé Alain Rodier, directeur de recherche au Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R) (Le Figaro, 13 octobre 2015).
La vérité est, en effet, que le régime alaouite de Bachar el-Assad est ouvertement menacé par le chaos islamique, via des mouvements affiliés à Al-Qaïda « canal historique », comme le Front al-Nosra, ou dépendant de la nébuleuse comme le Ahrar al-Cham.
C’est dire, en d’autres termes, que les puissances occidentales jouent dangereusement avec le feu.
Là encore, la France se singularise par un amateurisme diplomatique effarant, notre ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, qui se retranche, pleurnichard, derrière « la conscience humaine » (!), présentant visiblement des carences sur un dossier qui le dépasse, sans parler d’une absence, non moins patente, d’épaisseur historique et géopolitique derrière une Amérique bien décidée à précipiter le chaos au Moyen-Orient dont elle souhaite, depuis longtemps, redessiner les contours ethno-géographiques (cf., entre autres, le plan Ralph Peters, publié dans la très sérieuse revue militaire américaine, Armed Forces Journal en juin 2006).
Hollande, notre (enfin ?) futur ex-gouverneur de la France, n’est pas en reste dans cette stérile impolitique d’alignement atlantiste – laquelle, soit dit en passant, s’est considérablement renforcée, depuis que Sarkozy a décidé la réintégration de la France dans le commandement intégré de l’OTAN. Ce 19 octobre, le président russe doit se rendre à Paris pour y inaugurer la cathédrale orthodoxe de la Sainte-Trinité, quai Branly. Hollande tergiverse.
Au Conseil de sécurité, Moscou a opposé son veto à la résolution française d’arrêt immédiat des bombardements sur Alep.
Paris menace d’attraire la Russie devant la Cour pénale internationale pour crimes de guerre.
Aurait-il oublié que le marasme actuel de nos paysans est, notamment, aggravé par l’embargo de Moscou sur nos produits agricoles ?
Bêtement, sans nulle profondeur de vue qui impliquerait de peser au trébuchet les conséquences, à moyen terme, Hollande sacrifie, derechef, à la doxa, à notre sens totalement obsolète de la doctrine humanitariste de la « juste cause », en ignorant allègrement que « la diplomatie sert à parler à ses adversaires, ses rivaux, ses ennemis potentiels, et à faire en sorte qu’en cas de désaccords, nous n’entrions pas en guerre. Elle ne sert pas à parler à ses amis », ainsi que l’observe pertinemment Renaud Girard (Le Figaro, 25 mars).
Hollande croit ainsi avoir des mains pures.
Mais il n’a pas de mains…
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