Le 30/10/2016
Christine Célérier
Professeur de Lettres
Le torchon est signé Jean-Riad Kechaou.
Le torchon est signé Jean-Riad Kechaou et publié sur le site gauchiste Politis qui héberge son blog « Un prof sur le front ».
On pourrait penser au récit-confession d’un enseignant en souffrance, déprimé par le naufrage de l’Éducation nationale et débordé par les sauvageons qu’elle crée.
Mais M. Kechaou est un enseignant heureux, et un valeureux héros en guerre contre… Robert Ménard !
Robert Ménard y est familièrement tutoyé et délicieusement affublé du surnom de Bébert car « on ne peut ni t’appeler Monsieur le maire, ni par ton prénom, ce serait trop respectueux », alors que « Bébert c’est bien, dans mon imaginaire ça me renvoie au gars qui boit son petit blanc à 9h du mat’ au comptoir du bar PMU et qui refait le monde à sa sauce très alcoolisée ».
Ça commence mal, le maire de Béziers ne buvant pas une goutte d’alcool.
Mais vous connaissez le dicton « qui veut tuer son chien… ».
Et comme le taxer d’alcoolique ne suffit pas, M. Kechaou passe à l’étape supérieure en accusant Robert Ménard de fascisme, et l’assimile à « un petit caudillo (proximité de l’Espagne oblige, mais petit führer, ça marche aussi) ».
M. Kechaou raconte comment « la campagne anti-migrants affichée dans toute la ville de Béziers à la demande de Robert Ménard fut l’occasion de faire un petit cours improvisé avec [ses] élèves de troisième. »
Un « petit cours improvisé » requérant une grande maîtrise du sujet, tout porte à croire que M. Kechaou n’en est pas à sa première « campagne » pro-migrants.
Or, s’il est bien sûr libre de ses opinions, il est censé, dans le cadre de ses fonctions, respecter « le principe de neutralité politique » que la loi impose à tous les enseignants.
Gageons néanmoins que si Najat était saisie, M. Kechaou n’aurait probablement rien à craindre ou même, peut-être, serait félicité, qui sait ?
Car la part belle faite par le ministère Najat à une prétendue « éducation morale et civique » ouvre le champ à l’étalage des idées… pourvu qu’elles soient dans l’orthodoxie gouvernementale.
Ce « petit cours », dont M. Kechaou retranscrit l’affligeant verbatim, est en effet loin d’être neutre, et il s’en vante :
Le contexte s’y prêtait bien, on débutait le cours sur les démocraties fragilisées dans les années 30 et les expériences totalitaires en URSS et en Allemagne.Au très classique et attendu :
• Moi : Cette capuche pour assimiler les migrants à des voyous ? Vous en pensez quoi ?
• Un élève : C’est du racisme !
succède une question plus étrange, et révélatrice de la mauvaise foi de l’enseignant :
• Moi : Essayons d’aller plus loin, quelle peut être aussi l’autre signification de l’affiche ? Concentrez-vous sur la phrase en bas (« Les migrants dans notre centre-ville ! ») et oublions que ce sont des migrants, ça pourrait être qui d’autres ? (sic)
Inviter les élèves à lire sur une affiche ce qui n’y est pas écrit, c’est parfois ouvrir leur esprit critique, mais les forcer à y lire le contraire de ce qui y est écrit, cela s’appelle… ?
M.Kechaou ne pose évidemment pas cette question, mais il y répond indirectement, pris à son propre piège :
Moi : […] Quel type d’affiche c’est ?C.Q.F.D.
• Un élève : Une affiche qui veut manipuler les habitants.
• Moi : Une affiche qui veut manipuler les habitants, c’est… ?
• Des élèves : De la propagande !
• Moi : On pourrait raccorder cette propagande à quel type de régime alors ?
• Un élève : Une dictature !
Toutefois, notre excellent pédagogue a parfaitement raison lorsqu’il termine ainsi son cours : « Parfois, la propagande peut se retourner contre celui qui l’a initié (sic) » !
le bougnoule...
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