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jeudi 27 octobre 2016

Sale temps pour Ségolène


 


Le 27/10/2016


Quand ça veut pas, ça veut pas.

C’est peut-être ce que doit se dire l’ex du futur ex de l’Élysée : je veux parler de Ségolène Royal. Après le pilonnage intensif des positions retranchées de son concubin émérite – pilonnage qu’il semble lui-même avoir commandé -, c’est au tour de la mère de ses enfants – pour reprendre la circonlocution à la mode – de prendre cher, pour parler comme un Bruno Le Maire qui voudrait faire jeune.
La semaine dernière, certains imaginaient que l’inspirée de 2007 pourrait être la roue de secours – à défaut d’être le recours – d’un Parti socialiste qui vit une fin de règne décidément bien douloureuse, d’autant que ce règne semble n’avoir jamais commencé.
Et puis voilà que les bisbilles de Ségolène Royal avec Alain Rousset, le président socialiste du conseil régional de la Nouvelle-Aquitaine (Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes), repartent de plus belle.
On se souvient qu’en février dernier, Alain Rousset, qui venait de récupérer dans son grand duché d’Aquitaine l’ancien fief de Mme Royal, avait découvert qu’il héritait de 132 millions d’euros de factures impayées.
« Des découvertes contrariantes », avait-il déclaré.
 On le serait à moins.
L’ancienne présidente de Poitou-Charentes avait, évidemment, contesté le sérieux de cette découverte.

Et Le Canard enchaîné révèle, ce mercredi, que Mme Royal vient de remonter au créneau, en adressant une lettre à Alain Rousset.
Elle aurait tardé à riposter, attendant le pré-rapport de la chambre régionale des comptes – document non rendu public – sur lequel elle s’appuie pour affirmer que Poitou-Charentes a transmis une trésorerie positive de 44 millions d’euros.
Au passage, petite réflexion d’un pékin de base qui a toujours payé ses factures : on peut très bien avoir son compte en banque dans le positif et ne pas payer ses factures ! Cela n’a qu’un temps, certes…
La meilleure défense étant l’attaque, Mme Royal menace maintenant de porter plainte pour diffamation contre M. Rousset si celui-ci ne présente pas des excuses pour avoir parlé de « dérives financières ».
 Ambiance.
S’ajoute à cela la parution d’un livre – encore un livre : La Princesse Royal, de Patrick Guilloton (Éditions du Cherche Midi).
Un livre pouvant en cacher un autre, il était presque passé inaperçu à cause de qui vous savez : goujat jusqu’au bout !
 « Une boule puante », en tout cas, ce bouquin, selon Mediapart.

 L’ancien journaliste de Sud-Ouest nous narre par le menu vingt ans de « ségolénades » en Poitou-Charentes.

Nous n’en retiendrons qu’une seule, tellement symbolique de ce qu’est cette caste socialiste : lorsque la princesse empruntait le train pour se rendre dans ses terres, elle voyageait en première classe mais prenait bien soin de débarquer d’une voiture de seconde.

Et puis, toujours mercredi, voici que Manuel Valls déclenche son artillerie lourde sur les positions du ministre de l’Environnement, désormais zadiste honoraire de Notre-Dame-des-Landes (« Il vaut mieux arrêter les frais », avait-elle affirmé, il y a une dizaine de jours).

À la question de Patrick Cohen « La parole de Ségolène Royal ? Elle affaiblit l’autorité de l’État ? », le Premier ministre a répondu clairement « Oui ». Réponse d’expert.

Exécution de Hollande : ça, c’est fait.
 Élimination de Ségolène : en cours.
 Ces deux-là, qui commencèrent leur ascension, il y a 35 ans, dans l’ombre de l’ombre de François Mitterrand – je veux parler de Jacques Attali -, passent de bien mauvais quarts d’heure.

Les derniers, peut-être – politiquement, j’entends.

En tout cas, les sceptiques qui doutent encore que les naufragés du radeau de La Méduse aient pu, pour de vrai, s’entre-bouffer, devraient sérieusement reconsidérer leur jugement.


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