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lundi 3 novembre 2014

Drones d’hypothèses…

 
Drones: cinq centrales nucléaires ont été survolées vendredi soir - YouTube thumbnail


Le 2 novembre 2014


   
Une dizaine de survols nocturnes non identifiés de plusieurs centrales nucléaires en France viennent d'être portés à la connaissance du public ces derniers jours.

Une dizaine de survols nocturnes non identifiés de plusieurs centrales nucléaires en France viennent d’être portés à la connaissance du public ces derniers jours.
 L’information n’est pas anodine, EDF a porté plainte, la gendarmerie est intervenue et des enquêtes sont en cours.
Contrairement à tous les types d’aéronefs pouvant être présents dans le ciel français, s’agissant des drones il n’y a aucune règle spéciale de navigation aérienne, en dehors de la loi qui précise l’usage qui peut en être fait.
Concernant les sites sensibles (dont les centrales nucléaires), pour tous types d’aéronefs à l’exception des avions militaires en mission spéciale et avec l’autorisation des autorités compétentes, le survol d’une centrale dans un rayon de cinq kilomètres à moins de mille mètres d’altitude est une zone d’exclusion aérienne appelée ZIT (zone d’interdiction temporaire de survol).
En cas d’infraction, une interception peut être effectuée avec l’appui des aéronefs militaires dédiés à la protection de l’espace aérien français, en alerte orange dans le cadre du plan « Vigipirate ».
Enfin, lorsqu’il est impossible d’établir l’identification d’un engin hostile potentiellement dangereux, appelé « zombie » dans le langage de la sécurité aérienne, la haute autorité de défense aérienne (HADA) peut décider l’arraisonnement sur un terrain imposé ou la destruction.
 Une chaîne décisionnelle complexe qui peut être parfois assez longue.
Toutes les hypothèses semblent avoir été avancées par les autorités.
Greenpeace ?
 Peu probable, cette organisation assume et revendique en général toujours ses actions.
 Un autre groupe, altermondialistes ou écologistes, pour démontrer la faiblesse des installations nucléaires ?
 Pas de revendication là encore.
 Un jeu de passionnés ?
Possible, mais sur plusieurs sites éloignés et dans une période très courte, cela semble peu probable…
Une dernière hypothèse, murmurée : un groupe terroriste ?
Mais dans ce cas, pourquoi survoler les cibles ?
 Toutes les photos des sites sont accessibles sur Google Maps, avance un haut responsable de la gendarmerie.
 Et puis, précise-t-il, ce sont des appareils très légers, possiblement commandés par des smartphones, trop petits pour emporter une charge explosive.
 Dont acte.
Ces engins ne sont donc pas dangereux…
Une dernière hypothèse n’a pourtant pas été évoquée : celle du « test opérationnel ».
 Une opération qui consisterait à envoyer plusieurs drones sur plusieurs sites la nuit, plus facile pour passer inaperçu dans la mesure où ils ne décollent pas d’un aérodrome et où ils ne sont pas immatriculés, permettant de vérifier l’accessibilité des sites par les airs et la réaction des autorités en temps réel.
 Ce test pourrait révéler les niveaux de protection pour évaluer les chances de succès avec un petit avion d’aéro-club qui pourrait emporter une charge plus lourde dont la masse se situerait, selon le modèle d’aéronef, entre cent et trois cents kilos.
Cette opération apporterait des éléments de réponse déterminants pour préparer une mission offensive : à quelle réaction doit-on s’attendre ?

Quel sera le temps nécessaire aux autorités pour décider d’une interception avec des avions d’arme du type Mirage 2000-5 ou des hélicoptères de combat affectés à ce type de mission de sûreté aérienne ?
 En étudiant et en conjuguant tous ces paramètres, on peut avoir une idée précise de la faisabilité d’un attentat de ce type.
Si l’on considère l’ensemble des centrales nucléaires survolées, la distance de chacune depuis la plus proche base aérienne, l’alerte, l’ordre de décollage, la vitesse d’approche d’un avion d’arme et l’arrivée sur zone, le timing sera dans tous les cas supérieur à dix minutes.

Ajouté à la tentative d’identification obligatoire, à la décision qui, dans la chaîne commandement, doit être prise par le politique et l’intégration du risque de devoir abattre un aéronef au-dessus d’un site nucléaire, l’aéronef hostile aura largement assez de temps pour parcourir le rayon de cinq kilomètres de la zone d’exclusion jusqu’au point d’impact.

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