Jeudi 04 Septembre 2014 à 13:02 (mis à jour le 04/09/2014 à 12:56)
Par Raphaël Stainville
Par Raphaël Stainville
Casting. A 36 ans, Najat Vallaud-Belkacem devient la première femme ministre de l'Education nationale. Photo © AFP
L’ayatollah. Najat Vallaud-Balkacem ne doit pas sa nomination Rue de Grenelle à sa connaissance des dossiers, mais à ses manières d’idéologue qui plaisent tant à la gauche et insupportent la droite.
Portrait d’une provocatrice qui ne recule devant rien pour imposer coûte que coûte ses délires progressistes.
Portrait d’une provocatrice qui ne recule devant rien pour imposer coûte que coûte ses délires progressistes.
Dans son petit poing serré, elle tient un Kleenex.
Najat Vallaud-Belkacem n’est pas la seule, ce 4 juillet 2012, à pleurer la mort d’Olivier Ferrand. Toute la famille socialiste, rassemblée à l’église Saint-Sulpice, pleure la disparition du fondateur de Terra Nova.
C’est en partie grâce à lui que François Hollande a été élu.
En partie grâce à celui qui recommandait au PS d’abandonner les classes populaires au profit d’une nouvelle coalition composée notamment des minorités et des habitants des quartiers à forte population d’origine immigrée.
Dans la foule, il y a là Arnaud Montebourg, qui s’essuie les yeux.
Claude Bartolone, le président de l’Assemblée nationale, accompagné de Valérie Trierweiler, qui représente le chef de l’État absent.
On y croise Jack Lang, Lionel Jospin.
Tout ce que la gauche compte de ministres et d’anciens ministres.
Mais derrière Carole Ferrand, la veuve de l’éphémère député socialiste des Bouches-duRhône, tout le monde remarque la détresse de celle qui est alors depuis un mois et demi ministre des Droits des femmes.
Ses larmes, contrairement à beaucoup d’autres, sont des plus sincères.
Et pour cause.
Si sa carrière doit beaucoup à Gérard Collomb, le maire de Lyon, qui l’a repérée en 2003, et à Ségolène Royal, qui, en 2007, a fait de Najat Vallaud-Belkacem l’une de ses porte-parole pendant sa campagne présidentielle, elle est tout autant redevable à Olivier Ferrand, avec qui elle s’est liée d’amitié.
L’ancienne secrétaire nationale du Parti socialiste chargée des questions société et des droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres (LGBT) était même, pour le fondateur de Terra Nova, comme l’incarnation faite femme des idées progressistes qu’il portait.
Deux ans et demi plus tard, NVB, comme elle aimerait que les médias la surnomment sans parvenir à imposer ses initiales, contrairement à NKM, pleure encore.
La nouvelle ministre de l’Éducation nationale est submergée par l’émotion lorsque Manuel Valls lui rend hommage aux universités d’été du PS, à La Rochelle, saluant, dimanche dernier, « le travail et l’engagement » de la benjamine de son gouvernement, exprimant sa fierté de voir pour la première fois « une femme si jeune occuper cette si lourde fonction ».
Lui n’a pas eu cette chance.
Il a subi les sifflets des frondeurs et des militants du Mouvement des jeunes socialistes, qui ont fait la claque pour perturber son discours de clôture.
Il a peiné à ramener le calme.
Najat, elle, a eu droit à une ovation debout.
Rien de tout cela n’étonne le premier ministre.
Manuel Valls sait que Najat Vallaud-Belkacem est aujourd’hui le dernier trait d’union d’un Parti socialiste fracturé, qui ne se retrouve plus que sur les grandes réformes sociétales, « le plus petit dénominateur commun d’une gauche hier plurielle, qui est aujourd’hui une gauche plus rien », selon la formule d’un fin connaisseur du PS...Lire la suite...
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