La criminalité marseillaise fait l'objet d'une comptabilité morbide scrupuleusement mise à jour.
D'autres territoires français sont dans le même temps beaucoup moins scrutés par les médias, et pourtant... «Pourtant, avec 27 morts depuis janvier par armes à feu ou blanches, la Guadeloupe est la région la plus dangereuse de France», écrivait le site de Roads Mag le 19 juillet dernier, et «ce paradis des Antilles est devenu un enfer en comparaison des villes de métropole comme Marseille ou la sempiternelle et violente Corse, qui font les choux gras des médias nationaux.»
Le site DomActu avait alors dressé la liste de ces homicides: «un chiffre effroyable.
A titre de comparaison, 11 homicides ont été recensés à Marseille et 13 en Corse sur la même période.»
Les victimes sont souvent jeunes, et les rivalités entre bandes souvent à l’origine des violences.
Extraits de l’article de DomActu:«Le 24 janvier, Dorian Lerémon, âgé de 23 ans, est tué par arme à feu à Vieux-Bourg, aux Abymes. Il aurait été impliqué dans une bagarre survenue la veille.
Le 12 février, Dilan Valvert a une dispute avec le petit-ami de sa sœur, en marge du carnaval de Capesterre-Belle-Eau. Une tierce personne se mêle de l'histoire et tue le jeune homme de 23 ans.
Le 20 février, Malik Bégarin, 22 ans, s'est trouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Au cours d'une rixe entre bandes, à Cadet, Sainte-Rose, il est poignardé à mort.»
Et ce n’était qu’en juillet car, depuis, la comptabilité a évolué: la chaîne publique Guadeloupe 1ère écrivait ainsi au début du mois de septembre sur son site que le territoire d’Outre Mer —particularité administrative, la Guadeloupe est à la fois département et région monodépartementale— est, avec 37 meurtres depuis le début de l’année, «la région la plus violente de France».
«A chaque fois –ou presque-, l’alcool et/ou la drogue sont les éléments du dossier», poursuit le site.
Rappelons que la Guadeloupe, plus meurtrière que des départements plus médiatisés, compte un peu plus de 400.000 habitants: c'est un peu plus que la Corse (près de 310.000 habitants) et moitié moins que Marseille (850.000).
Guy Etienne, Procureur de la République de Pointe-à-Pitre, a appelé le 3 septembre toute la société guadeloupéenne à se mobiliser: «parents, amis, enseignants, mais aussi musiciens», poursuit Guadeloupe 1ère. L’influence des modèles du Gansta rap, très populaire dans la jeunesse, est ainsi pointée.
Sur Roads, le journaliste de France-Antilles Adrian Ako poursuit:
«Entre les trafics de drogue et la consommation de stupéfiant qui touche de plus en plus tôt les jeunes et l’apparition des phénomènes de «gang», un peu comme sur le modèle américain, la Guadeloupe doit faire face depuis quelques années à une véritable recrudescence de la violence».En Guadeloupe, le taux de chômage est par ailleurs le double de celui de la métropole. Il peut toucher dans certaines zones plus d'un jeune sur deux, et concerne en premier lieu les jeunes non diplômés.
http://www.slate.fr/france/77448/violence-guadeloupe-oubliee
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