8 septembre 2013, 18:38
Par Bruno de la Palme , auteur de 100 ans d’erreurs de la gauche.
Que cherche-t-on en tentant d’abattre le régime de Bachar el Assad, certes un des pires dictateurs de la région ?
Qui va le remplacer sinon les ultras fous d’Allah qui veulent éradiquer toute présence chrétienne, comme en témoigne cet article ?
Quelle est la logique d’attaquer al Qaida et ses affiliés au Mali pour les empêcher à juste titre de prendre le contrôle d’un pays, pour leur livrer 6 mois plus tard l’un des pays clefs du Proche Orient, au centre du conflit israélo-palestinien ?
Les Occidentaux sont-ils devenus fous pour aider l’incendie à se propager ?
Les Européens ont bien raison de se montrer prudents vis-à-vis des prétendues preuves qu’on veut leur présenter comme indiscutables.
Peut-on se poser la question: à qui profite le crime du choc légitime provoqué par cet épouvantable massacre à l’arme chimique ?
Oui, Bachar el Assad est assez cynique pour les employer contre des civils, la cause est entendue.
Son père Hafez el Assad n’avait pas hésité en 1982 à raser la ville de Hama en révolte, faisant entre 15 et 20 000 morts.
Mais la question est: est-il assez fou pour le faire alors que des inspecteurs sont sur son territoire et qu’il sait qu’il franchirait alors la ligne rouge édictée par Barack Obama, pas d’utilisation d’armes chimiques ?
On nous répète à satiété que les rebelles sont incapables d’utiliser ces armes.
Une femme membre des inspecteurs a dit justement le contraire.
Un missile chimique n’a rien de très compliqué, non pas à fabriquer, mais à utiliser.
Faut-il rappeler qu’il y a une quinzaine d’années, un terroriste isolé illuminé a bien lâché du gaz sarin en plein métro de Tokyo ?
Oui les rebelles syriens sont parfaitement capables d’organiser une attaque masquée à l’arme chimique pour utiliser à leur profit l’immense émotion provoquée dans le monde par ce crime odieux.
Attention aux manipulations !
Installer les fous d’Allah à Damas en lieu et place du régime alaouite aurait des conséquences incalculables dans la région et particulièrement en Israël.
Hollande et ses mesures absurdes qui ont mis l’économie française en panne, préfèrent jouer les matamores sur les théâtres extérieurs.
Quand on pense que les socialistes, traditionnellement depuis les années 70 sont à la pointe de l’anti américanisme.
Ils n’avaient pas de mots assez durs pour dénoncer le suivisme de Nicolas Sarkozy vis-à-vis de Washington, que ce soit en Afghanistan ou lors de la réintégration de la France au commandement intégré de l’OTAN.
C’est à pleurer de rire, mais on risque de payer très cher tout cet amateurisme des dirigeants socialistes français.
Il faut rappeler à nos apprentis sorciers la dure réalité du Proche et Moyen Orient. Quelques éléments :
En 1982, le Président socialiste François Mitterrand décidait d’aider fortement l’irakien Saddam Hussein dans sa guerre déclarée contre l’Iran chiite de Khomeiny.
Il était d’ailleurs en cela sur la même longueur d’ondes que les Occidentaux et l’Arabie Saoudite qui craignait le régime religieux chiite à Téhéran.
Mais Mitterrand alla plus loin encore en prêtant directement aux Irakiens des avions super Étendard et des hélicoptères super frelons prélevés sur l’Armée de l’air française dont on repeignit les cocardes aux couleurs de l’Irak pour qu’ils aillent porter nos missiles Exocet semer la terreur dans les vagues de milliers de pasdarans qui défendaient leur patrie.
Nul doute que l’attaque de Saddam Hussein fin 1979 début 1980 contre l’Iran eut l’effet inverse : au lieu de porter un coup mortel au régime des mollahs, il le cimenta à l’époque vis-à-vis de la grande nation iranienne.
C’est que l’on appelle l’effet Valmy du nom de victoire des armées mal équipées mais galvanisées de la France révolutionnaire de 1792 face à la coalition ennemie.
Il n’empêche la France paya ce soutien à l’Irak par une vague d’attentats en France orchestrée par les amis de l’Iran, à commencer par la Syrie et ses affidés, les terroristes Carlos et Abou Nidal.
Rue des Rosiers, rue Marbeuf, la liste est longue et une deuxième vague frappa en 1986.
On payait aussi sans doute le soutien français à l’OLP, la résistance palestinienne étant partagée dans la rivalité avec les deux capitales arabes rivales, Damas et Bagdad sans parler de la guerre civile au Liban.
Toutes nos interventions dans les différents conflits du Proche Orient et du Moyen Orient ont toujours eu des répercussions terroristes sur le territoire français.
Il ne fait aucun doute que cette intervention dont le but est ouvertement de renverser le régime Assad ne fera pas exception.
Et, sans l’aval des Nations Unies, elle apparaitra d’autant plus comme une agression pro américaine.
François Hollande dont la grande expérience internationale l’a fait passer de la Présidence du conseil général de la Corrèze à la tête de la cinquième puissance mondiale ferait bien de s’en souvenir, avant de foncer tête baissée dans un nid de guêpes comme l’a fort bien qualifié François Bayrou.
Et nous les citoyens français qui veulent aller un peu plus loin que le brouet quotidien des nos médias le lui rappeler avec force.
La France n’a rien à gagner mais tout à perdre à s’ immiscer militairement dans cette poudrière.
http://www.enquete-debat.fr/archives/il-est-urgent-de-reflechir-aux-consequences-dune-intervention-en-syrie-29036
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