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samedi 15 mars 2025

Accueillir des « réfugiés scientifiques » américains ? Mais avec quel budget ?

Manifestation pour la science et contre les coupes budgétaires, Washington, 7 mars 2025. (Photo by Allison Bailey / NurPhoto / NurPhoto via AFP) 
 Manifestation pour la science et contre les coupes budgétaires, Washington, 7 mars 2025. (Photo by Allison Bailey / NurPhoto / NurPhoto via AFP)

 

 

N'en déplaise aux anti-Trump, la science française reste moins bien lotie que la science américaine. 

Science en danger ! Au pays de Tesla et Edison, l’existence de la science serait menacée - par Trump et Musk, évidemment. Sans attendre, la communauté scientifique française s’organise pour accueillir les chercheurs américains. Une réaction outrancière, au regard des réalités.

Le financement du transgenrisme chez les ados

Aux États-Unis, les coupes budgétaires sont réelles. La Johns Hopkins University (JHU, Baltimore) ne recevra plus les 800 millions de dollars de l’USAID - cela faisait beaucoup, pour une université privée. Plus de 2.000 licenciements sont annoncés. Est-ce un mal pour la santé ? À voir. La JHU est très impliquée dans le transgenrisme, y compris celui des adolescents (protocole hormonal : avec un à six mois de testostérone, on obtient une atrophie vaginale), voire des enfants. Un garçon qui n’aime pas trop chahuter souffre peut-être d’une « dysphorie de genre ». C’est scientifique.

Autre exemple de coupe ? Sur X, François Gemenne, prof de HEC Paris ès climat et migration, s’émeut : « Le poste de directeur scientifique de la NASA est supprimé. […] Je pense que tout est dit, après ça. » On tremble : déconnectée de la science, la NASA va-t-elle faire tourner des satellites autour d’une Terre plate? L’article de science.org sur lequel s’appuie François Gemenne confirme l’information mais la relativise énormément. Le poste en question « est parfois resté vacant pendant plusieurs années consécutives ». En fait, il « est distinct de la Direction des missions scientifiques de la NASA et n’a aucune autorité budgétaire ». Pas de quoi en faire un plat.


France, terre d’accueil

Terre d’accueil des réfugiés de tous poils - climatiques, économiques, mégenrés -, la France s’apprête à recevoir des « réfugiés scientifiques ». Les universités de Tours et Orléans sont sur les rangs. À la fac d’Aix-Marseille, on a activé le plan Safe Place for Science - un endroit sûr pour la science. Pas sûr que l’insécurité qui touche les facultés marseillaises en fassent des safe place. Une chercheuse américaine est déjà là, Andrea. Dénonçant auprès de France Info « un climat total d'incertitudes et de peurs », elle précise tout de même avoir « toujours un emploi » et continuer de recevoir des fonds…

Espérons que la situation des chercheurs américains n'est pas urgente. Le protocole du Safe Place for Science prévoit un délai d’examen des candidatures de six à huit mois. Bienvenue en France où, on le sait, les salaires et les conditions de travail ne sont pas ceux des États-Unis. Passer d’un système totalement décentralisé à la pesante mainmise d’un ministère sera sûrement une expérience enrichissante. Quoi qu’il en soit, Aix-Marseille dit avoir reçu « une trentaine de demandes » et prévoit de débloquer 10 à 15 millions d’euros pour les réfugiés scientifiques.


Parlons des coupes budgétaires en France

On débloque des fonds... on débloque tout court ? Au moment même où les chercheurs et les médias s’insurgent contre les coupes budgétaires aux États-Unis, d’identiques coupes ont lieu… en France. Une contradiction dénoncée par le Parti communiste. Pour le professeur Alain Fischer, le budget 2025 est « un mauvais budget, qui survient après une année 2024 où les crédits avaient déjà été amputés de près de 3 % en début de période ». « Parmi les secteurs les plus touchés, indique France Inter, figurent la recherche sur les énergies, la mobilité durable et le spatial, avec notamment une réduction de 100 millions d’euros pour la trésorerie du CNRS. » Cela risque « d’affaiblir davantage les universités ». Difficile d’incriminer Trump ou Musk.

Non contente d’être alarmiste, la communauté scientifique se montre irrationnelle, voire complotiste (on en aurait après la science). Que nous dit le premier mandat de Trump ? Le budget de la recherche a crû, pendant qu’en France (premier mandat de Macron) il stagnait - cf. le schéma ci-dessous. Il est trop tôt pour dire ce que sera le second mandat de Trump, mais la France paraît mal placée pour donner des leçons aux États-Unis. Contactée, la Commission franco-américaine Fulbright, qui a pour mission de faciliter les échanges universitaires entre les deux pays, n’a pour l’heure pas répondu aux questions de BV.

 

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