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lundi 24 mars 2025

Édouard Philippe : quelques sujets qui fâchent…

Capture d'écran Horizons
Capture d'écran Horizons

 

 

 Gestion du Covid-19, limitation de vitesse à 80 km/h, voile islamique : Édouard Philippe accumule les tares.

L’ancien Premier ministre vient de déclarer ne pas être opposé au voile islamique dans le cadre du sport. Avec la gestion de la crise du Covid-19 et l’instauration du 80 km/h sur les routes, Édouard Philippe, présenté comme une sorte d'homme providentiel du camp de la raison pour 2027, collectionne cependant quelques sujets qui fâchent.

Un petit voile, de temps en temps

Édouard Philippe n’est pas contre. C’est ce que l’ancien Premier ministre a fait comprendre, sur Europe 1, le 18 mars en déclarant que l’« interdiction générale et absolue » du tissu islamique serait « contraire à ce qu’est la laïcité en France » en définissant, tel un équilibriste, son concept comme suit : la « neutralité absolue de tous ceux qui sont détenteurs de l’autorité publique » et « la liberté pour les citoyens de pratiquer et de manifester leurs cultes ». Ainsi, il souhaite réserver l’interdiction du voile aux « compétitions organisées dans le cadre de ce que les fédérations sont responsables ». Des propos qui n’ont pas manqué de faire réagir le président du Rassemblement national, qui a dénoncé des « propos ambigus » sur RMC. « Horizons rime avec soumission », s’est offusqué Jordan Bardella.

Il faut dire qu’à la mairie du Havre, qu’il occupe depuis 2010 (avec un intermède de 2017 à 2020 lorsqu'il était à Matignon), Édouard Philippe a toujours soigné ses relations avec la communauté musulmane. En 2017, par exemple, il soutenait l’installation d’une école musulmane dans un ancien presbytère. Dans leur ouvrage Qatar Papers (Michel Lafon, 2019), les journalistes Christian Chesnot et Georges Malbrunot, rapportent les propos du docteur Hatem Chérif, fondateur de l’Association des musulmans du Havre, fondée en 1994. « Nous avions des relations exécrables avec l’ancien maire, […] mais depuis dix ans, […] avec Édouard Philippe […] les relations sont excellentes. »

À ce sujet — [EDITO] Ils ont Trump, Milei et Meloni, nous avons… Édouard Philippe !

 
L'homme du confinement

Comment oublier qu'Édouard Philippe fut le Premier ministre de la grande crise sanitaire du coronavirus, l’homme responsable politiquement du confinement, du port du masque dans les écoles, de l’isolement des anciens dans les EHPAD où beaucoup sont morts dans la solitude. Une période où l’administration a souvent rivalisé d’absurdités kafkaïennes. Des plaintes avaient été déposées contre Édouard Philippe et ses ministres de la Santé Agnès Buzyn et Olivier Véran.

Leurs objets ? Manque d’équipements de protection pour les soignants et la population ou tergiversations sur la nécessité ou non de porter des masques. La Cour de justice de la République (CJR) a annoncé, en décembre, la clôture de son enquête sur la gestion de l’épidémie de Covid-19 par le gouvernement, sans mise en examen, ce qui ouvre à un probable non-lieu.

Mais tout cela, au fond, n'est-ce pas, c'est du passé ! Édouard Philippe revient, aujourd'hui, sur le devant de la scène et brigue désormais officiellement les suffrages des Français pour la prochaine élection présidentielle, alors que la fin de règne de Macron n'en finit pas...


Le passage aux 80 km/h

Édouard Philippe, c’est aussi ce génie de la technocratie que le monde entier nous envie et qui fait passer, en 2018, la vitesse de nos routes de campagne de 90 à 80 km/h. Un an plus tard, une dérogation est néanmoins offerte aux présidents de conseils départementaux qui peuvent décider de repasser certains tronçons à 90 km/h. Les conducteurs fréquentant ces routes sont donc désormais tétanisés à l’idée de passer d’une zone à 80, pensant être sur une route limitée à 90 alors que, finalement, elle l’est à 70 ! Cette décision fut, au passage, une manne pour l’État puisque, rien que dans le département de Haute-Loire, le nombre de flashs avait augmenté de 280 % lors du passage aux 80 km/h.

Étonnamment, on sait qu’après Matignon, Édouard Philippe a passé trois années au conseil d’administration du groupe informatique Atos, qui contrôle le juteux marché public des radars fixes et du traitement automatisé des infractions à la vitesse. La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique avait émis des réserves à cette participation. L’association Anticor, quant à elle, officiellement agréée anticorruption, déposera des plaintes sur la gestion d’Atos et s’attirera ainsi des ennuis.

Celui qui déjeuna avec Marine Le Pen, l’été dernier, soigne son image de présidentiable. De son bureau de maire du Havre, il regarde l'horizon. Pour l'instant, il n'a fait que du cabotage, à la remorque de Rufenacht, Juppé, puis de Macron. Il lui reste, maintenant, à prendre le grand large. C'est une autre affaire.

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