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lundi 30 décembre 2024

Jimmy Carter, ancien président et critique d’Israël ainsi que des guerres en Irak, s’éteint à 100 ans


 
 
Pourquoi Jimmy Carter a qualifié Israël d’État d’apartheid ?
 
 
le 30/12/24

Jimmy Carter, ancien président des États-Unis et défenseur des droits humains, s’est éteint à l’âge de 100 ans dans sa ville natale de Plains, en Géorgie. 

 

Le décès a été confirmé dimanche par le Carter Center, l’organisation non gouvernementale qu’il avait fondée après son mandat présidentiel.

Une vie consacrée au service public et à la paix mondiale

Jimmy Carter, qui a dirigé les États-Unis de 1977 à 1981, a marqué l’histoire par son engagement pour la paix et les droits de l’Homme. Bien que son unique mandat à la Maison-Blanche ait été ponctué de défis, notamment économiques et géopolitiques, il a posé des jalons durables. Sous sa présidence, les États-Unis ont signé le Traité de limitation des armements stratégiques (SALT II) avec l’Union soviétique, bien que la ratification ait été abandonnée après l’invasion soviétique de l’Afghanistan.

  • La signature des accords de Camp David entre Israël et l’Égypte, un jalon de la diplomatie internationale.
  • Les traités sur le canal de Panama.
  • L’établissement de relations diplomatiques officielles avec la République populaire de Chine.
  • La création des départements de l’Énergie et de l’Éducation.

Le courage de faire face aux controverses internationales

Jimmy Carter s’est illustré non seulement par ses réalisations humanitaires et diplomatiques, mais aussi par son courage à exprimer des opinions tranchées, souvent à contre-courant du consensus américain. Cette posture lui a valu autant de critiques que de respect, témoignant de sa détermination à défendre ses convictions, même lorsqu’elles suscitaient des controverses.

Opposition aux guerres en Irak

L’ancien président a été un des critiques les plus constants des interventions militaires américaines en Irak. Il s’est fermement opposé à la guerre du Golfe de 1991, déclenchée sous la présidence de George H. W. Bush, ainsi qu’à l’invasion de l’Irak en 2003 sous George W. Bush. Carter a dénoncé les motivations de ces conflits, estimant qu’ils étaient en contradiction avec les principes qu’il avait toujours défendus : la diplomatie et la recherche de solutions pacifiques. 

En 2007, il accuse publiquement l’administration Bush d’utiliser la torture, affirmant que le président George W. Bush « ment » à ce sujet. Cette critique acerbe, rare pour un ancien président à l’égard d’un autre, reflète son engagement indéfectible pour les droits humains et la transparence.

Critique de la politique israélienne

En 2006, Jimmy Carter publie Palestine : la paix, pas l’apartheid, un ouvrage dans lequel il qualifie Israël d’« État d’apartheid ».

 Cette déclaration repose sur son analyse des barrières, des détecteurs électriques et des blocs de béton érigés par Israël le long de la frontière avec la Cisjordanie, qu’il perçoit comme des obstacles à une paix durable.

Carter y critique également le climat de silence qui entoure, selon lui, toute remise en question de la politique israélienne aux États-Unis. Il déclare que la critique d’Israël est « intimidée » par des pressions exercées sur les candidats politiques et les médias. Ces prises de position ont déclenché une vive controverse :

  • Critiques médiatiques : Des journaux comme le New York Post le décrivent comme un « ami des tyrans de gauche » et un « détracteur des intérêts américains légitimes ».
  • Réactions politiques : Plusieurs figures démocrates, comme Nancy Pelosi et Howard Dean, se sont publiquement distancées de Carter.
  • Accusations d’antisémitisme : L’Anti-Defamation League (ADL) a condamné ses propos et publié des annonces dénonçant ses positions.

Malgré ces critiques, Carter n’a jamais renoncé à ses idées, affirmant que son objectif était de promouvoir une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens.

Un héritage humanitaire exceptionnel

Après avoir quitté la Maison-Blanche, Jimmy Carter a consacré sa vie à des causes humanitaires et diplomatiques. En 2002, ses efforts pour résoudre pacifiquement les conflits internationaux lui ont valu le prestigieux prix Nobel de la paix. Il a également œuvré à la promotion de la démocratie et des droits humains à travers le monde via le Carter Center.

Carter était aussi un auteur prolifique. Parmi ses nombreuses publications figurent un mémoire, un recueil de poèmes et un livre pour enfants, illustré par sa fille.

Des racines modestes

Fils de fermiers producteurs d’arachides, Jimmy Carter a grandi dans une famille modeste profondément ancrée dans les valeurs chrétiennes. Ses parents, Lillian Gordy Carter et James Earl Carter Sr., étaient fermiers et fervents baptistes. Jimmy Carter est le premier président américain à être né dans un hôpital, et son enfance dans la petite ville de Plains l’a profondément marqué.

Destiné d’abord à une carrière militaire, il a obtenu un diplôme en sciences à l’Académie navale d’Annapolis en 1946. Il a servi dans la marine américaine, où il s’est spécialisé dans les sous-marins nucléaires, avant de démissionner en 1953 pour reprendre l’exploitation agricole familiale après le décès de son père.

Une longévité remarquable

Jimmy Carter a fêté son centenaire le 1er octobre 2023, devenant l’un des présidents américains les plus âgés de l’histoire. Il laisse derrière lui une grande famille : 4 enfants, 11 petits-enfants et 14 arrière-petits-enfants. Son épouse, Rosalynn Carter, ancienne Première dame, est décédée en 2023 à l’âge de 97 ans. Ensemble, ils formaient le couple présidentiel le plus durable de l’histoire des États-Unis, mariés depuis 1946.

Les derniers jours

En 2015, Jimmy Carter avait révélé souffrir d’un mélanome qui s’était propagé à son foie et à son cerveau. En février 2023, il a choisi de recevoir des soins palliatifs à domicile, privilégiant le temps passé avec sa famille. Sa dernière apparition publique remonte aux funérailles de son épouse, où il était présent en fauteuil roulant, témoignant une fois de plus de sa résilience.

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