Nicolas Cuoco 18/12/2024
Un hors forfait téléphonique astronomique alourdit la facture déjà controversée du séjour d’Anne Hidalgo en Polynésie française.
L’affaire, révélée par Le Canard Enchaîné, ravive les débats sur la gestion des fonds publics et plonge la mairie de Paris dans une nouvelle polémique.
Le séjour d’Anne Hidalgo en Polynésie française, entre octobre et novembre 2023, continue de faire des vagues. À une facture déjà jugée onéreuse pour les contribuables parisiens de 59 500 euros d’argent public, s’ajoute une dépense inattendue : un hors forfait téléphonique de 30 000 euros. Cette somme, prise en charge par la Ville de Paris, résulterait d’une négligence technique. Selon les informations publiées par Le Canard Enchaîné, la maire aurait utilisé son téléphone comme si elle se trouvait encore à Paris, sans anticiper les besoins d’un forfait adapté aux communications depuis Tahiti.
Du 16 au 22 octobre, elle s’était rendue en Nouvelle-Calédonie puis à Tahiti, accompagnée de cinq personnes, dont ses adjoints aux sports et aux outre-mer, pour, notamment, approfondir les relations culturelles avec ces territoires ultramarins et visiter le site de surf de Teahupo’o à Tahiti, dans le cadre de la préparation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Une plage qu’elle n’a finalement pas foulée car la visite avait été décalée d’une journée…
Trop tard pour l’élue, qui avait déjà pris son billet d’avion pour rendre visite à sa fille, durant les quinze jours suivants, à titre privé cette fois, sur l’île de Raiatea, située à quarante-cinq minutes de Tahiti.Ce voyage a rapidement suscité des interrogations, d’autant plus que l’agenda de l’élue n’avait pas mentionné cette mission et qu’aucune communication officielle de la mairie n’avait accompagné son périple. Pour ne rien arranger, Anne Hidalgo avait partagé sur ses réseaux sociaux des messages qui laissaient penser qu’elle se trouvait toujours dans la capitale française, alors qu’elle était à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie. L’addition globale de ce déplacement avoisine les 90 000 euros, répartis entre les frais de transport, d’hébergement et de restauration pour Anne Hidalgo et ses cinq collaborateurs. Mais aujourd’hui c’est bien la facture téléphonique qui cristallise l’indignation, symbole pour beaucoup d’une gestion jugée imprudente des ressources publiques.
Une plainte déposée par une association anticorruption pour détournement de fonds publics a poussé le parquet national financier à ouvrir une enquête. Les premiers résultats ont conduit à des perquisitions dès mars 2024, dans le but d’éclaircir les responsabilités. La mairie de Paris s’est efforcée de justifier ce déplacement, en insistant sur son rôle stratégique pour les projets culturels et environnementaux à venir. Mais pour l’instant, aucune explication n’a été fournie concernant l’erreur ayant conduit à cette facture téléphonique démesurée.
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