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mardi 28 mai 2024

Attaque au couteau à Lyon par un OQTF : la préfète relativise


© Capture écran BFM TV © Capture écran BFM TV

 

Une appréciation, lancée rapidement lors d’un point presse de Fabienne Buccio, préfète de la région Auvergne-Rhône-Alpes, en dit long sur l’état d’esprit de certains de nos hauts fonctionnaires. Interrogée sur la situation de l’assaillant présumé lors de l’attaque au couteau qui a eu lieu, ce dimanche 26 mai, dans le métro lyonnais, la préfète admet que le suspect est certes visé par une obligation de quitter le territoire français (OQTF), mais s’empresse de préciser, à plusieurs reprises, que celle-ci était... ancienne. À croire que cette OQTF non exécutée n’est pas un problème en soi…

Une OQTF non exécutée

Rapidement après l’attaque au couteau qui a fait quatre blessés, Fabienne Buccio a pris la parole pour donner les premiers éléments de l’enquête. Le profil du suspect, interpellé par les forces de l’ordre dans les minutes qui ont suivi l’attaque et placé en garde à vue - avant d’être, finalement, admis en unité psychiatrique -, est au centre des questions. « La personne en cause est un ressortissant marocain, au profil psychiatrique - je pèse mes mots - quand même chargé, puisqu’il a fait plusieurs passages dans plusieurs établissements psychiatriques, notamment dans d’autres régions », annonce, en introduction, la préfète, avant de préciser qu’il « n’était absolument pas connu des nos fichiers ». Ce n’est qu’au détour de la question d’un journaliste sur la situation migratoire de l’assaillant que le haut fonctionnaire admet enfin qu’il était effectivement visé par une OQTF. Mais immédiatement, elle précise : « Une OQTF assez ancienne, qui date de 2022. Une OQTF qui a été prise à l’époque par la préfecture de la Vienne, mais comme il a eu plusieurs passages en hôpitaux… Voilà, tout cela reste à approfondir… Mais une OQTF assez ancienne. » Comme si l’ancienneté de cet ordre d’expulsion le rendait aujourd’hui inopérant…

Les « traditions » des populations migrantes

Cette minoration de l’OQTF émise contre ce jeune Marocain de 27 ans jamais exécutée - en raison, notamment, de ses nombreux passages en hôpital psychiatrique, si on en croit le haut fonctionnaire - a rappelé à de nombreux internautes une précédente intervention médiatique de Fabienne Buccio dans laquelle la préfète, alors affectée dans le Pas-de-Calais, relativisait les incendies déclenchés par des migrants dans la jungle de Calais. « Il y a une tradition chez les migrants. Alors, on leur a dit qu’il ne fallait pas le faire, mais quand ils s’en vont, ils font brûler leurs tentes et leurs cabanes. […] On est vigilant, mais ça fait partie des traditions… », déclarait-elle à la presse.

Et elle répétait à d'autres journalistes : « On peut le regretter, mais ça fait partie des traditions de la population migrante. » Une sortie médiatique qui avait indigné une partie de la classe politique. Jean-Paul Garraud, député européen du Rassemblement national, dénonçait alors une « passivité effrayante » du haut fonctionnaire. Un sentiment partagé par son collègue Jordan Bardella qui, en 2019, lors de la mutation de Fabienne Buccio en région Nouvelle-Aquitaine, commentait, sur son compte X : « Fabienne Buccio, nouvelle préfète nommée à Bordeaux à la place de Didier Lallement, était celle qui avait parlé de "tradition" des migrants quand ils avaient mis le feu à la jungle de Calais. Bon courage aux habitants de Nouvelle-Aquitaine ! »


 

Après Bordeaux, on retrouve cette préfète à Lyon où, à nouveau, elle s’illustre. On se souvient, notamment, de son zèle pour interdire les manifestations en hommage à Thomas, le jeune rugbyman tué à Crépol à l’automne dernier. Fabienne Buccio évoquait, alors, des « tentatives de récupération », des « slogans xénophobes » ou encore des « provocations à la haine » « susceptibles d’être prononcées », cela pour justifier son arrêté d’interdiction d'un rassemblement. En janvier, également, la préfète fait de nouveau parler d’elle en sanctionnant sept communes déficitaires en logements sociaux. Sur sa décision, ces villes de la région lyonnaise se trouvent désormais privées de leur compétence en urbanisme et se voient proposer de signer un « contrat de mixité sociale ».

Mais la préfète pleine de mansuétude pour les migrants peut surprendre : il faut souligner son action contre l’extrême gauche. Elle s’était, ainsi, opposée à la tenue d’une conférence, organisée à Lyon, de l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, accusé par Israël d’être proche d’une organisation terroriste et dont la « personnalité [est] extrêmement controversée », notait alors Fabienne Buccio. La préfète s’était également mobilisée pour dénoncer les violences commises par des groupuscules d’extrême gauche lors des manifestations contre la réforme des retraites. L'ombre et la lumière ?

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