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vendredi 31 mai 2024

Des milliards pour les Jeux olympiques, des cacahuètes pour les soins palliatif



 

 

C’est vrai, c’est un tantinet vulgaire. C’est même carrément scatologique, mais qu’est-ce que c’est drôle !

Depuis qu’elle a annoncé aux « peine-à-jouir » sa baignade dans la Seine et sa démonstration de « petit crawl » (Hidalgo dixit) pour le 23 juin prochain, le maire de Paris a déchaîné la Toile. 

Un hashtag fort explicite a aussitôt surgi (#JeChieDansLaSeineLe23Juin), alimenté par des posts tous plus drolatiques et inventifs les uns que les autres. Y compris, d’ailleurs, des parodies d’événements parisiens, comme ce « Crotte en Seine » avec les têtes d’affiche annoncées : le maire Anne Hidalgo, le préfet Laurent Nuñez, le préfet de région Marc Guilaume et peut-être, même, le Président Macron en guest-star. Après les gants de boxe et les biceps « photoshoppés », le maillot de bain avantageux ?


 

Vu l’état de la Seine, confirmé d’analyse en analyse, on attend la démonstration avec impatience, et non moins d’impatience la séance de vaccination bien dosée pour ceux qui voudront s’y tremper ; sinon, comment échapper à la leptospirose, au choléra, diarrhées rouges et vertes, dysenterie, hépatite A, fièvre typhoïde et autres saloperies, si affinités.


À boire… et à manger

Les derniers résultats consultables sur l’état de la Seine datent du 8 avril, soit à 100 jours des Jeux olympiques, et selon l’ONG Surfrider Foundation, celui-ci est jugé « alarmant ». On a alors appris que, sur 14 analyses effectuées entre fin septembre 2023 et fin mars 2024, là où vont se dérouler les épreuves de triathlon et nage en eau libre, 13 affichaient des résultats « au-dessus voire très largement au-dessus » des seuils recommandés pour la baignade.

Ces taux ne sont pas issus du cerveau de complotistes « peine-à-jouir », ce sont ceux fixés par les Fédérations de natation et de triathlon, conformes à la directive européenne « baignade » de 2006. On ne fait pas plus officiel. Surfrider faisait donc état de ses « inquiétudes croissantes quant à la qualité des eaux de la Seine », dénonçant les « risques » pour les athlètes « à évoluer dans une eau contaminée ». En cause, en plus du bouillon de culture, un trop-plein de matières fécales.

Pourtant, promis juré craché par terre et dans la Seine, les épreuves auront bien lieu dans le fleuve entre les ponts Alexandre-III et de l’Alma. Et c’est Anne Hidalgo qui va lancer la compétition en faisant trempette avec le préfet. Les Français ont payé pour ça, et payé très cher.

 

1,4 milliard pour nettoyer la Seine

C’est Emmanuelle Ménard, député non inscrit de l’Hérault, qui nous le révèle. Prenant la parole dans le cadre de la discussion de la loi sur la fin de vie et s’insurgeant contre le peu de moyens octroyés par l’État aux soins palliatifs, soit un milliard sur dix ans, voici ce qu’elle dit : « Un milliard sur dix ans. Bravo et merci ! Je veux juste vous poser une question : quand on veut vraiment donner les moyens – et il me semble que les soins palliatifs, ça en vaut la peine –, je vous le demande : combien l’État a-t-il dépensé, en trois ans, pour nettoyer la Seine afin que Monsieur Macron et Madame Hidalgo puissent s’y baigner cet été avant les Jeux olympiques ? »

La réponse est aussi stupéfiante que la somme est exorbitante : « 1,4 milliard pour nettoyer la Seine, contre un milliard pour les dix ans à venir pour les soins palliatifs ! » Voilà, donc, le rapport tel qu’il est : des milliards pour les JO, des cacahuètes pour les soins palliatifs.


 

Comme l’écrivent les internautes, « ils nous ont plongés dans la m…, c’est à leur tour de se plonger dans notre m… » N’étant pas méchants, espérons qu’après cela, nos édiles n’auront pas besoin de soins palliatifs.

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