Le 18 décembre dernier, Anne Hidalgo annonçait que « l’hyper-centre » de Paris (Ier, IIe, IIIe et IVe arrondissements) demeurerait en partie interdit à la circulation après les JO.
Avec un périph' limité à 50 km/h et des coûts de stationnement devenus exorbitants, le maire de Paris aura parachevé son œuvre : réserver la capitale aux vélos.
Depuis quatre ans qu’on nous les sert à chaque repas, on a bien compris que les JO de l’été 2024 seront tout sauf une grande fête nationale. Vitrine pour un monde globalisé, ce sera surtout un nouveau test d’ampleur pour la restriction des dernières libertés du citoyen français.
Des interdictions de déplacement
La liste est déjà longue des interdictions en cours ou à venir, déplacements de population et autres farces destinées à transformer Paris en village Potemkine. Il ne s’agit pas seulement de nettoyer la Seine pour y plonger les compétiteurs, mais de vider Paris de tout ce qui pourrait ternir le décor. On apprenait ainsi, en décembre, que « 10 hébergements temporaires ont été installés à travers la France dans le but de délocaliser les sans-abri hors des rues de la capitale », opération qui s’apparente, disent les associations, à un véritable « nettoyage ethnique ». Et quand on aura fini de liquider les bouquinistes et envoyé vers les campagnes tous les migrants, mineurs isolés et crackeux, on pourra enfin goûter à l’entre-soi.
C’est, bien sûr, pour des questions de stricte sécurité que des périmètres ont été délimités dans les zones les plus prestigieuses de la capitale.
Nos édiles, qui ne manquent pas d'humour, affirment qu’il s’agit d’« assurer la bonne gestion des flux et de la circulation ». Sauf que, dans les faits, cela va se traduire pas une interdiction de toute circulation. Mais attention : « Les restrictions de circulation ne concerneront pas les piétons, les cyclistes et les utilisateurs de trottinettes dans les périmètres rouge et bleu. »
Trois zones ont donc été délimitées dans les secteurs les plus touristiques et prestigieux, à savoir Trocadéro, Champ-de-Mars, tour Eiffel, Invalides, Grand Palais, pont Alexandre-III, Concorde. Par ordre d’importance : « périmètre de circulation motorisée réglementée », « périmètre d’interdiction de la circulation motorisée » et, enfin, « périmètre de protection (SILT, pour sécurité intérieure et lutte contre le terrorisme) ».
Pour ce dernier secteur, seuls sont autorisés « les piétons après filtrage », les véhicules « opération sentinelle » et les secours. Tout le reste est strictement interdit, y compris ce qui concerne les soins à la personne ou le portage des repas ; persona non grata, les gens ayant un garage dans la zone, les éboueurs, les balayeurs...Les stations de métro des Champs-Élysées, Concorde et Tuileries seront totalement bouclées, la fermeture intervenant « progressivement » à partir de mars. Mais tout cela, bien sûr, la ville et l’État nous l’assurent, c’est « pour concilier les exigences de sécurité d’un événement majeur avec les déplacements des riverains, l’accès à leur domicile, leur lieu de travail ou leur commerce ». En les empêchant de circuler, donc.
Et des livraisons de colis peu recommandées
Enfin, dernière nouvelle du jour : l’État invite les particuliers à éviter de se faire livrer des colis pendant la durée des jeux. Sur le site dédié, il est conseillé de s’abstenir de livraisons entre le 26 juillet et le 11 août, puis du 28 août au 8 septembre. Et si l’on ne peut l’éviter, il faut « privilégier des livraisons à des heures et des jours avec moins de trafic », « se tourner vers des livraisons à vélo ou à pied » ou encore « privilégier un point-relais en dehors des périmètres de sécurisation ».
Bref, si vous voulez pouvoir vivre l’été prochain, fuyez Paris !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Ici, les commentaires sont libres.
Libres ne veut pas dire insultants, injurieux, diffamatoires.
À chacun de s’appliquer cette règle qui fera la richesse et l’intérêt de nos débats.
Les commentaires injurieux seront supprimés par le modérateur.
Merci d’avance.