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jeudi 13 juillet 2023

Le naufrage de Pap Ndiaye, vigoureusement crossé à l’Assemblée nationale


 

Marc Baudriller 12 juillet 2023

C’est la période des bulletins scolaires, et s’il y en a un à qui personne ne donnera la moyenne, c’est bien Pap Ndiaye, nommé voilà un an, en juin 2022, et déjà menacé. Le crime ne paie plus.

Ce 11 juillet, le député LR Philippe Gosselin a enfoncé le clou dans le cercueil du ministre sur les bancs de l’Assemblée nationale. 

Le député remarque comme nous ses étranges silences sur les pillages et les incendies, notamment ceux de « plus de 250 établissements d’enseignement », précise-t-il. Philippe Gosselin note aussi l’inclination du ministre pour « l’idéologie woke et la culture cancel », rappelle les efforts de ce ministre dont les enfants sont scolarisés à la très select École alsacienne en faveur de la « mixité sociale dans les établissements privés » et remarque que les fondamentaux de l’école (la lecture, le calcul) restent en souffrance.

La destruction de l’école, volontaire, systématique, appliquée, méthodique, n’aura pas suffi à favoriser la carrière gouvernementale de Pap Ndiaye, qui signera l’un des bilans les plus catastrophiques parmi les locataires de l’hôtel de Rochechouart, le siège du ministère de l’Éducation nationale, rue de Grenelle, à Paris. 

Déstabilisé, inaudible, décrédibilisé, emmêlé dans ses certitudes wokistes, ses priorités folles et ses incroyables contradictions, Pap Ndiaye se sera ligoté lui-même à une vitesse rare. Il fait aujourd’hui face aux attaques venues de toutes parts. Il pensait se refaire la cerise sans risques en attaquant deux médias, CNews et Europe 1, qui font, selon lui, « du mal à la démocratie », et un propriétaire de médias, Vincent Bolloré, « personnage manifestement très proche de l’extrême droite la plus radicale »

Il franchit encore un cap dans l'indignité. Gabrielle Cluzel l’évoquait hier. « Plutôt que de vous immiscer dans le fonctionnement des médias, quand allez-vous vraiment prendre la mesure de vos fonctions, de votre tâche, pour notre Éducation nationale, notre jeunesse ?, a interrogé le député Gosselin. Quid des abayas, de la laïcité, du harcèlement scolaire ? Là, M. le ministre, on voudrait vraiment vous entendre. » Sur son banc, le gouvernement ne l'écoute même plus. Son propos était « banal », répondra le ministre qui n'a que ce pauvre argument : « Il y a la liberté de la presse, il y a aussi la liberté d'expression. » A-t-il pris la mesure, après un an, de sa qualité de ministre ?

 

Pap Ndiaye s'est trompé d'époque

Pap Ndiaye s’est trompé d’époque. Le ministre en bout de course vit toujours dans la France des années 1980, quand les chaînes de télévision se comptaient sur les doigts d’une main et que l’ensemble du spectre médiatique s’unissait contre un fascisme sans cesse réanimé pour permettre à la gauche de respirer. Peut-être rêve-t-il de l’époque de l’ORTF, quand les médias étaient aux ordres. Depuis, la liberté d’opinion a fait un pas, grâce aux réseaux sociaux, au Web, à Cnews, à Europe 1, à d’autres médias non alignés sur la doxa France Inter. Et c’est tant mieux pour la démocratie. Pour nos maîtres censeurs - selon l'heureuse formulation d'Élisabeth Lévy - et leur élève appliqué, comme pour le public de ces médias, il sera difficile de revenir en arrière.

Ainsi, la désorganisation de l’Éducation nationale est à son comble, le niveau des élèves plonge dans tous les classements internationaux, tout est fait dans un système informatique infernal et déresponsabilisant pour masquer les différences de niveaux abyssales nées de l’immigration folle entre les villes, les établissements et les élèves, au nom de la sacro-sainte « égalité des chances ». Quitte à démolir, démonétiser, dévaloriser et désarmer un système pourtant indispensable à la nation.

Mais, on ne le souligne pas assez, derrière le fiasco Pap Ndiaye, un homme porte une responsabilité écrasante. Cet homme, c’est celui qui a écouté les conseils mal inspirés, celui qui a choisi Pap Ndiaye entre mille profils pour devenir le ministre de l’avenir de la France. Cet homme, c’est Emmanuel Macron, un homme prévenu, dont l’épouse fait profession d’enseigner... Dès lors, compter sur Macron pour reconstruire, c’est miser sur Tchernobyl pour protéger la nature. 

Que cherche Macron, quelles sont ses ambitions pour l’école ? Le président de la République ferait bien de lire ces mots adressés aux professeurs, avant de choisir le successeur du désastreux Pap Ndiaye : « Vous tenez en vos mains l’intelligence et l’âme des enfants ; vous êtes responsables de la patrie. Les enfants qui vous sont confiés n’auront pas seulement à écrire et à déchiffrer une lettre, à lire une enseigne au coin d’une rue, à faire une addition et une multiplication. Ils sont Français et ils doivent connaître la France, sa géographie et son histoire, son corps et son âme. » Nous voilà loin de Pap Ndiaye. 

L’auteur ? Jean Jaurès, dans La Dépêche, le 15 janvier 1888.



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