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samedi 13 août 2022

Au feu ! L’Europe à la rescousse


 
 
Marie Delarue 12 août 2022

La brûle. Incendiée par la sécheresse, par l’imprudence, par le défaut d’entretien, par la mauvaise gestion des forêts, par les délires écolos, par l’impéritie… 

Alors, les ministres vont faire de la figuration sur le front des incendies et le Président en profite pour vendre sa soupe : l’Union européenne sans qui nous ne serions rien.

De sa villégiature varoise, a tenu à rassurer les Français. Sur Twitter. Ceux qui ne vont pas sur les réseaux sociaux ne méritent sans doute plus d’être rassurés : ils sont has been. Trop vieux pour participer à la start-up nation.

Donc, jeudi, le chef de l’État a annoncé la bonne nouvelle : « L’Allemagne, la Grèce, la Pologne et, dans les prochaines heures, la Roumanie et l’Autriche : nos partenaires viennent en aide à la face aux incendies. La solidarité européenne est à l'œuvre. » Et d’ajouter : « Comme en juillet, l’Italie reste solidaire avec la France. Plusieurs Canadair arrivent pour soutenir les pompiers français et européens mobilisés sur notre territoire. » C’est sympa.

Suite à la demande d’aide de la France, la Commission européenne a elle aussi envoyé quatre avions de sa flotte de lutte contre les incendies, « rescEU », qui sont positionnés en Grèce et en Suède. Espérons que nos voisins n’en auront pas besoin, sinon, c’est la moitié du continent qui va partir en fumée. Plus haut dans le ciel, c’est le satellite Copernicus de l'Union européenne qui a été activé par la pour juger de haut ce qui se passe sur le terrain.

C’est bien, la solidarité. On se dit que, pour une fois, l’Union européenne sert à autre chose que nous chercher des poux dans la tête. On se dit aussi qu’il est fort dommage d’en arriver là. On aimerait bien savoir pourquoi, d’ailleurs, on n’a plus les moyens ni le matériel pour s’en sortir seuls. « Partout sur le territoire, plus de 10.000 pompiers et personnels de la sécurité civile sont mobilisés contre les flammes. Avec courage et détermination, ils tiennent. Ces soldats du feu sont nos héros », écrit le Président avant de conclure : « Sauver toutes les vies, sauver tout ce qui peut l’être, puis reconstruire : personne ne sera oublié. »

Des héros, oui, sans aucun doute. Et la en manque cruellement : il faudrait, nous dit-on, recruter 50.000 pompiers volontaires. Une bagatelle. Et pourquoi une telle pénurie ?

C’est vrai, ça, pourquoi ? Parce qu’en dehors des incendies de forêts, ils en ont assez de tomber dans des pièges, peut-être ? Parce que se faire caillasser quand on intervient sur un incendie de voiture, voire un accident de la route, n’est pas vraiment incitatif ? Parce que courir après le matériel ou devoir se mettre en danger avec des engins hors d’âge, très peu pour eux ?

Le 15 octobre 2019, les pompiers descendaient dans la rue – des professionnels, ceux-là – pour exprimer « un ras-le-bol généralisé ». Une première. Ils étaient près de 10.000 dans les rues de Paris pour dénoncer le manque d'effectifs et de reconnaissance de leur profession.

Au menu de leurs revendications : « la lutte contre la "sursollicitation" (les missions qui ne relèvent pas de l'urgence et du cœur de métier des pompiers), une revalorisation de la prime de feu (28 % du salaire de base, contre 19 % actuellement) à hauteur des primes de risque accordées aux policiers et gendarmes, et des solutions contre les agressions dont ils sont victimes ».

Quel a été le résultat de ces mois de grève ? Un congrès clôturé par un discours de Christophe Castaner, alors ministre de l’Intérieur. Et puis ? Et puis rien. Toujours un manque criant d’effectifs et de matériel. Alors, comment s’étonner que la brûle ?

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