Ressortez du placard votre blouse blanche mitée, dépoussiérez les éprouvettes de votre cabinet de curiosités, mettez sur votre nez des lunettes de protection et allumez le feu du bec Bunsen trônant sur la paillasse.
À défaut, votre cuisine fera l’affaire. Nous allons nous replonger dans l’univers fascinant de la physique-chimie ; pour certains, une véritable torture, et pour d’autres, une savoureuse madeleine de Proust.
Dans cette discipline austère – science si dure que beaucoup n’y ont récolté que des bosses peu matheuses et suffisamment de bulles pour reconstituer la tête à Toto -, penchons-nous plus précisément sur l’univers des solutions.
Prenez de l’eau pure, le solvant, et ajoutez-y un peu de gros sel, le soluté. Agitez avec vigueur l’éprouvette et vous obtiendrez un mélange homogène : la solution. Notez que chauffer modérément la solution sans atteindre le seuil d’ébullition peut accélérer le phénomène.
Encouragés par ce résultat formidable mais assez peu spectaculaire (car il n’y a rien à voir), continuez à apporter à cette solution de plus en plus de sel. N’oubliez pas de secouer entre chaque apport. Soudain, qu’observez-vous ? Un précipité, une couche de sel qui, au fond du tube à essai, s’amoncelle et refuse de se mélanger. Vous aurez beau vous démener à secouer, encore et encore, rien à faire. Saperlipopette ! Que s’est-il donc passé ?
La solution a tout simplement atteint son seuil de saturation.
D’homogène, le mélange est devenu hétérogène. Les éléments en excès non dissous sont devenus visibles. La solution ne peut plus assimiler d’autres particules élémentaires.
Maintenant, avalez un cachet d’aspirine et contraignez-vous à une petite expérience de pensée à la façon d’Einstein. Transmutez la physique-chimie vers la sociologie. Pour ce faire, vous devrez remplacer, dans ce cours magistral, les termes de solvant par peuple de France, soluté par immigrés extra-européens, solution par assimilation et précipité par communautarisme.
Puis comment interprétez-vous le terme de seuil de saturation ?
Enfin, tentez d’identifier les alchimistes dingos qui, dans la quête d’une impossible pierre philosophale, font que dans leurs creusets expérimentaux, leur tambouille bouillonnante et fulminante finira inéluctablement par leur « péter à la gueule ».
Qui en subira les dommages collatéraux ?
Vous avez un quart d’heure !
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