Scène vécue dans une grande ville bourgeoise de la banlieue parisienne.
Lors d’une réunion de conseil de quartier, des fonctionnaires municipaux expliquent aux représentants des habitants comment les arbres du domaine public sont entretenus.
On comprend assez vite que les voitures sont le mal absolu… Dans un monde idéal vert, il faudrait interdire le stationnement desdites voitures au pied desdits arbres : « Cela les fait souffrir, et à la fin, ils meurent. » Dans la réalité, ce n’est pas tant le stationnement des voitures qui semble poser problème que l’enduit bituminé sur le trottoir, les allées piétonnes et, accessoirement la route, qui « empêche les racines de respirer ». Dans l’idéal, il faudrait donc qu’il n’y ait ni bitume ni voitures en ville. Ni habitants ni maisons non plus ?
La ville idéale, c’est la ville sans voitures et sans habitants
On se pince, mais l’heure tourne. Le fonctionnaire-orateur prend manifestement du plaisir à assener son savoir (et asseoir son pouvoir) auprès des habitants-conseillers qui n’ont encore rien vu. L’un d’entre eux s’enhardit et demande ce qui est fait pour les arbres « du domaine privé ».
Jubilation du fonctionnaire-orateur : « C’est une très bonne question. Il y a beaucoup d’arbres chez des particuliers qui font un peu ce qu’ils veulent, nous voulons mettre un terme à tout ça. » Et d’expliquer doctement que l’objectif final est d’interdire à quiconque de faire quoi que ce soit avec ses arbres à lui. « Il faut qu’ils prennent conscience du trésor qui se trouve dans leur jardin. Pour cela, dans un premier temps, nous voulons imposer un système de déclaration préalable avant de tailler ses arbres ou même simplement de couper une branche. Et après, nous basculerons sur un système d’autorisation. » Bien entendu, hors de question de couper un arbre, « cela doit être interdit ». Même si l’arbre en question n’est pas classé « remarquable » ou ne figure pas dans un « EBC » (espace boisé classé) dans le PLU (plan local d’urbanisme). Voici venir un nouveau permis : le permis tronçonneuse.
Vous n’êtes propriétaire de rien, on vous tolère
Oui, les Khmers verts sont bel et bien partout. Verts dehors, rose vif dedans comme les pastèques (photo), ils n’ont pas besoin de se faire élire pour contrôler nos vies : il leur suffit de s’infiltrer à quelques-uns dans les services municipaux et d’occuper les postes clefs pour imposer leur loi. Les élus, par essence de passage, n’osent pas les contredire. Les plus courageux tentent bien d’infléchir leur position en réunion, mais sitôt celle-ci terminée, les fonctionnaires verts ont tout pouvoir. Notes, circulaires, courriers comminatoires, intimidations téléphoniques ou menaces, tout est bon. Une branche dépasse et c’est le recommandé. Un ruisseau qui traverse votre propriété déborde ? Peu importe que la ville ait branché en amont toutes les eaux de ruissellement du quartier sans rien vous demander, c’est quand même à vous de payer le curage. Et d’abattre les arbres centenaires (classés !) dont les racines ont pourri à cause de l’incurie municipale.
Dites-vous bien que, propriétaire terrien, vous n’êtes en réalité sûr de rien, on vous tolère. Avant de vous exproprier demain ?
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