Camp de migrants de Stalingrad (Paris) touché par la tuberculose en 2016. Auteurs : EREZ LICHTFELD/SIPA. Numéro de reportage : 00779301_000017
Attribuer à l’étranger des maladies est idéologiquement très fortement connoté. Partant, l’AFP use de détours interminables pour expliquer que les quelques cas de tuberculose dernièrement enregistrés à Paris viennent d’immigrés récemment arrivés.
Inquiétante nouvelle: le bacille de Koch fait son retour !
Nous ne parlons pas ici du chroniqueur des meilleures gazettes people ou réactionnaires… mais bien de « Mycobacterium tuberculosis », bactérie responsable de la tuberculose, également appelée « peste blanche ».
La tuberculose est la maladie infectieuse la plus meurtrière à l’échelle mondiale, devant le VIH.
S’il reste préférable de se la voir diagnostiquer plutôt qu’un cancer généralisé, il vous est recommandé de soigneusement l’éviter.
Responsable de plus de 4000 morts par jour dans le monde, elle affecte le plus souvent le système pulmonaire et est diaboliquement contagieuse.
Des formes récentes plus résistantes posent problème aux médecins, mais un traitement antibiotique de six mois permet toutefois de s’en débarrasser le plus souvent.
La maladie prolifère auprès des populations pauvres ou affaiblies.
Les trois quarts des cas toucheraient actuellement l’Inde.
1927 cas recensés en 2017 en Île-de-France
Comme nos brillants journaux sont actuellement fort occupés à gloser sur une énième et obscure manigance de François Hollande contre le pouvoir macronien (ndlr: ce dernier évoque l’opportunité d’accueillir les enfants de djihadistes de Syrie, en plus de tous les malheureux migrants ayant fuit les exactions de leur géniteurs), cette information vous a surement échappé : les cas de tuberculose sont en augmentation.
10% de plus ces deux dernières années en Île-de-France, selon le dernier bulletin épidémiologique hebdomadaire émanant de l’Institut de veille sanitaire.
La maladie, qui était en déclin, est deux fois plus fréquente à Paris que sur le reste du territoire français.
A déclaration obligatoire, pas toujours facile à diagnostiquer, 1927 cas de cette maladie ont, au total, été recensés sur 2017.
C’est la Seine-Saint-Denis (93) qui a de loin le taux de déclaration le plus élevé (25/100 000 en 2015 et 26,5/100 000 en 2017), devant le Val-de-Marne (94).
Toutefois, « la plus forte augmentation a été observée à Paris où le taux d’incidence est passé de 13,5/100 000 en 2015 à 16,8/100 000 en 2017, soit une augmentation de 23,4 % », est-il précisé par les autorités sanitaires.
Constatant cette inquiétante nouvelle, l’AFP a jugé opportun d’en informer ses abonnés à travers un communiqué, repris par Le Figaro ou Le Monde.
Historiquement, attribuer à l’étranger des maladies est idéologiquement très fortement connoté.
Les plus fragiles sont les premières victimes
Petit cas de conscience : comment parler de la nouvelle sans stigmatiser ?
Malgré l’efficace vaccin BCG, la maladie était toujours persistante marginalement en France parmi les populations les plus fragiles (poches de très grande pauvreté parmi les SDF, Roms ou personnes conjuguant immuno-déficience et habitat précaire).
Mais le dernier bulletin de l’Institut de veille sanitaire laisse peu de doute quant à l’origine des nouvelles infections constatées.
La tuberculose n’est plus maîtrisée au sein de la population des immigrés arrivée il y a moins de deux ans sur le territoire.
Voilà la formulation retenue dans le communiqué : « Les hommes, les jeunes âgés de 15 à 24 ans et les personnes nées à l’étranger, en particulier celles arrivées en France depuis moins de deux ans, étaient les plus touchées. »
On notera évidemment que les termes « migrants », « réfugiés » ou simplement « immigrés » sont soigneusement évités par l’AFP.
On a préféré opportunément parler des « personnes nées à l’étranger arrivées en France récemment (depuis moins de 2 ans) ».
« Ces observations incitent à poursuivre et renforcer l’adaptation du dépistage de ces populations à risque », apprend-on encore.
La (mauvaise) prophétie du Monde
En 2016, les Décodeurs du Monde se félicitaient du recul de la maladie année après année.
A l’époque, ces derniers faisaient le procès du « faux retour » de la tuberculose dû aux arrivées de migrants.
Alors que de mauvais esprits stigmatisaient alors à qui mieux mieux des camps démantelés dans le nord de Paris pour cause de tuberculose, le journal du soir s’indignait : « Présenter une poignée de cas dans un camp de réfugiés à Paris comme une menace imminente paraît disproportionné, dans un contexte où la tuberculose recule sur le plan national. »
Alors qu’une nouvelle vient à présent infirmer cette affirmation, le journal n’a pas estimé nécessaire, jusqu’à présent, de faire une mise au point.
Voilà déjà que les taxis sont soupçonnés de contourner la porte de La Chapelle pour ne pas effrayer les touristes.
Faudra-t-il bientôt dire à ces derniers de se méfier des crachats sur nos trottoirs ?
Le dernier bulletin peut légitimement inquiéter les plus hypocondriaques ayant peur de finir comme la Fantine des Misérables de Victor Hugo…
Mais nos journalistes ont peu ébruité la nouvelle jusqu’à présent.
Rien non plus du côté des réseaux sociaux, trop occupés à condamner l’attitude « homophobe » de Pierre Palmade (!) ou à dénoncer le « négationnisme » climatique de Pascal Praud et Elisabeth Lévy … Notons cependant que BFM TV a enquêté sur la question, avec l’interview intéressante du Docteur Bouchaud de Bobigny :
Hausse de la tuberculose en Ile-de-France : les immigrés précaires particulièrement touchés pic.twitter.com/z8UhjUR3aT— BFMTV (@BFMTV) 7 mai 2019
Ne désespérons pas de tous les médias !
causeur
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Ici, les commentaires sont libres.
Libres ne veut pas dire insultants, injurieux, diffamatoires.
À chacun de s’appliquer cette règle qui fera la richesse et l’intérêt de nos débats.
Les commentaires injurieux seront supprimés par le modérateur.
Merci d’avance.