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samedi 23 juin 2018

Emmanuelle Ménard : « Emmanuel Macron n’est pas le président de la France du quotidien »

Au lendemain de la fête de la Musique qui a vu la cour de l’Élysée se transformer en boîte de nuit, Emmanuelle Ménard est interrogée au micro de Boulevard Voltaire sur les récentes polémiques autour d’Emmanuel Macron : petit florilège, du « pognon de dingue » pour les minima sociaux à la piscine présidentielle à Brégançon.







Hier soir, pendant la fête de la Musique, le palais de l’Élysée s’est transformé en boîte de nuit. Que traduit cela, selon vous, de la vision qu’Emmanuel Macron a de sa fonction présidentielle ?

C’est l’illustration parfaite du « en même temps ».
Il est fidèle à ses lignes, car il en a, en effet, plusieurs.

Le recadrage du jeune lycéen était le bienvenu.
On ne peut pas laisser fouler au pied la fonction présidentielle.
Nous voyons ce que cela a donné sous le mandat de François Hollande.
Plus personne ne respectait plus rien.
La théorie du Président « normal » avait ses limites.
C’est essentiel de remettre des limites à ne pas franchir.

En revanche, la boîte de nuit à l’Élysée pose question.
Je me demande s’il n’a pas mauvaise conscience.
On a toujours l’impression qu’il donne un gage d’un côté et qu’il le reprend de l’autre.
C’est comme sa déclaration sur les aides sociales.
On dépense « un pognon de dingue » mais, « en même temps », on se fait construire une piscine.

En soi, je n’ai rien contre la piscine.
On m’explique qu’assurer la sécurité du Président pour qu’il aille se baigner sur sa plage privée à Brégançon coûterait 10, 15 ou 100 fois plus cher.

En même temps, je rappelle que beaucoup de gens se passent de piscine dans la vie et n’ont pas la chance de partir en vacances.

D’un côté, les aides sociales coûtent « un pognon de dingue » et, « en même temps », on dépense 500.000 euros de vaisselle et on se fait construire une piscine.
N’est-il pas normal que les gens réagissent ?

Il s’agit, évidemment, de maladresses épouvantables.
Je crois qu’Emmanuel Macron n’a pas les pieds sur terre.
Si, vraiment, il connaissait le quotidien des Français, il ne se permettrait pas ce genre de maladresses. Son attitude devient indécente.
Je veux bien que l’on m’explique que la piscine ne coûtera « que » 15.000 euros.
Beaucoup de gens vivent cependant avec dix fois moins que cela.

Le problème est que cette indécence n’est pas voulue.
Elle est assez inconsciente de sa part.
C’est la preuve qu’il ne connaît pas la réalité du pays.
Il connaît la réalité de son environnement, celui des métropoles.
Monsieur Macron est le Président des grandes villes, mais pas le Président de la France du quotidien.

Vous êtes-vous sentie concernée par les propos du Président Macron concernant la lèpre du populisme ?

Je pense qu’il visait effectivement des gens comme moi, mais je ne me sens absolument pas concernée.
Je ne me qualifierais pas de lèpre.

S’il considère que l’expression du peuple peut être qualifiée de lèpre, alors il confirme une fois de plus le mépris qu’il a pour le peuple.

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