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dimanche 2 octobre 2016

Buisson révèle que Sarkozy n’a pas su tenir la rue… il n’est pas le seul !

 


Le 02/10/2016



N’en déplaise à monsieur Buisson, le Sarkozy de 2006 n’a pas été plus incompétent et calculateur que le Cazeneuve de 2016.

Tout le monde est à peu près d’accord pour le dire : le brûlot rédigé par Patrick Buisson à l’encontre de son ancien patron, Nicolas Sarkozy, ne présente que peu, voire pas d’intérêt.
Tout au plus éclaire-t-il, une fois encore, les sombres coulisses d’un monde politique sur lequel aucun citoyen un tant soit peu informé ne se fait plus aucune illusion.
Ce livre incendiaire, coup de pied de l’âne d’un personnage douteux qui révèle ainsi sa vraie nature, est, en réalité, une imposture.
Par son titre, d’abord (La Cause du peuple), emprunté à la gauche prolétarienne, et à de nombreux journaux passés, dont celui créé par l’écrivain George Sand en 1848.
Ce même titre fut repris, ensuite, dans les années 1970 par diverses publications, dont l’une fut dirigée par un certain Jean-Paul Sartre.
Quel rapport, donc, entre ce livre règlement de comptes et les combats politiques menés par ces femmes et ces hommes de conviction, que l’on pouvait soupçonner de tout sauf d’opportunisme politique ?
Par son contenu, ensuite.
Succession de dénonciations réalisées à l’aide de moyens de basse police, ce livre ne propose rien, ne construit rien et n’apprend rien.

Pourtant, s’il fallait retirer une information utile de ces « révélations », c’est sur la gestion de l’ordre public par nos responsables politiques qu’il faudrait se tourner.
En dénonçant l’attitude de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, lors des manifestations anti-CPE de 2006, Buisson ne fait, en réalité, que mettre le doigt sur un problème depuis longtemps identifié par les responsables policiers du maintien de l’ordre.
Ce problème, dont on a encore pu mesurer la gravité lors des manifestations contre la loi Travail au cours des derniers mois, consiste en l’incapacité, devenue chronique, de nos gouvernements à faire face et à maîtriser les désordres occasionnés lors de ces grands rassemblements.
Or, le phénomène ne remonte pas seulement à 2006 et aux manifestations anti-CPE.

Il est bien antérieur, et suit de près la décadence progressive de notre État de droit. Terrorisés par la rue, pris en otages par les syndicats et traumatisés par l’affaire Malik Oussekine, les gouvernements successifs qui ont eu à gérer de grandes manifestations ont tous démissionné.
Ils ont préféré exposer gravement policiers et gendarmes face à des casseurs toujours plus nombreux et violents, et négocier avec les organisations syndicales la gestion et la sécurité des manifestations.
Il est vrai que ces dernières, bien qu’en étant parfaitement incapables, n’attendaient que ça.

Devant un État de plus en plus faible, dans l’incapacité de s’imposer et de fixer les règles, les services d’ordre étudiants, de la CGT ou autres ont fixé les leurs.
On en a vu, récemment encore, les résultats.
De fait, 2006 avec les manifestations anti-CPE ou 2016 avec les manifestations contre la loi Travail n’ont fait, sur la base des mêmes causes, que produire les mêmes déplorables effets.

Ainsi, n’en déplaise à monsieur Buisson, le Sarkozy de 2006 n’a pas été plus incompétent et calculateur que le Cazeneuve de 2016.
Tous deux sont les promoteurs d’un système de gouvernement qui ne sait plus dire non à la rue – même en état d’urgence – ni s’imposer aux casseurs venus de l’ultra-gauche.

Depuis longtemps, les spécialistes du maintien de l’ordre – CRS et gendarmes mobiles en tête – observent et subissent cette dérive.

 Et il n’est pas besoin d’être CRS cégétiste pour la dénoncer et la regretter.

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