Le 20/10/2016
Marie Delarue
L’écotaxe ! Vous vous souvenez ? Les portiques, les 986 panneaux de signalisation, les 718.000 boîtiers embarqués, les 770 serveurs
L’annonce est parue fort discrètement en février dernier, dans le Bulletin officiel des annonces des marchés publics (BOAMP).
Un appel d’offres « relatif à la dépose, au transport et au stockage des dispositifs mis en place dans le cadre du projet écotaxe ».
Ah, l’écotaxe !
Vous vous souvenez ?
Les portiques, les 986 panneaux de signalisation, les 718.000 boîtiers embarqués, le centre informatique avec ses 770 serveurs et ses installations futuristes…
Tout ça pour gérer ce petit bijou imaginé par le Grenelle de l’environnement en 2007, l’écotaxe adoptée à la joie de tous en 2009, puis retardée, puis suspendue, les « Bonnets rouges » étant passés par là.
Entrée au gouvernement après le limogeage de la maîtresse énervée du Président, Ségolène Royal reprit le projet en juillet 2014 et… l’abandonna définitivement trois mois plus tard, en octobre 2014.
Paiement de lourdes indemnités et remboursement des échéances bancaires d’Ecomouv’, recettes envolées, coût du démontage à venir…
Au bas mot, la plaisanterie va coûter un bon milliard d’euros aux contribuables français.
Mais chuuuuttt !
Plus personne n’en parle.
Aujourd’hui, Ségolène Royal remet ça : championne de la valse-hésitation, elle veut renoncer à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
Pour éviter les violences !
Quarante ans que dure cette histoire.
Et cinq ans de mandat socialiste pendant lequel on a laissé les altermondialistes venus de la planète entière construire sur le site des fortins et, sans doute, faire en abondance des « ateliers cocktails Molotov » en prévision du Grand Soir.
Je ne sais pas si la construction de cet aéroport est justifiée.
Je ne connais pas le dossier, n’ai aucune capacité à en juger sur le fond.
Je sais seulement que tous les recours ont été purgés, que tout a été jugé, appel après appel.
Pour finir, on a même fait voter les populations le 26 juin dernier.
Elles ont répondu oui à 55,17 %.
Alors ?
Alors rien.
Parce qu’on a la trouille, parce que les élections arrivent, surtout, et qu’on ne voudrait pas qu’un zadiste se prenne un pétard dans la capuche.
Qu’un flic ou un militaire perde un œil ou un bras, ça, on s’en fout, mais un « militant » d’ultra-gauche, c’est grave.
Alors Ségolène Royal, une fois de plus, suggère qu’on plie les gaules et qu’on aille voir ailleurs : « Les élus locaux ne veulent pas perdre la face, c’est compréhensible. Mais le résultat du référendum, positif pour eux, leur permet justement de prendre acte de cette caution tout en reconnaissant que, devant le blocage sur le terrain, il vaut mieux arrêter les frais. L’évacuation se ferait alors pacifiquement », a-t-elle déclaré au JDD.
Arrêter les frais : l’expression est amusante car cela signifie, là encore, et pour commencer, un dédit d’au moins 350 millions d’euros à verser au groupe Vinci, choisi pour construire et exploiter l’aéroport pendant 55 ans.
Quant à l’argument qui justifie la retraite, c’est tout simplement l’aveu que l’État de droit n’existe pas.
Non seulement, dans ce pays, on ne garantit pas la sécurité, mais on s’enfuit avant même que la bataille ne commence.
Manuel Valls maintient la ligne : l’évacuation des occupants du site se fera dès cet automne.
Il faut se dépêcher, l’automne avance.
Hollande ne dit rien, bien sûr.
À croire qu’en coulisse, c’est Ségolène qui gouverne.
Elle qui porte la culotte, comme elle l’a toujours fait.
D’ailleurs, peut-être rêve-t-elle d’une candidature, de ne plus être seulement la « vice-présidente », comme on la nomme dans l’entourage du Président, mais la Présidente tout court ?
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