Le 10/08/2016
Patrick Aulnas
Des groupes sociaux aux modes de vie totalement distincts se forment peu à peu puisque la société globale n’impose aucune exigence.
Ce n’est plus à l’islam de s’adapter à la République mais à la République de s’adapter à l’islam.
En quelques décennies, le chemin parcouru est impressionnant.
Nous sommes passés de l’assimilation à l’intégration, et nous voilà aujourd’hui à la phase ultime : l’organisation du communautarisme.
Petit rappel historique.
Le modèle français d’accueil des immigrés est traditionnellement assimilationniste.
Cela signifie simplement que les étrangers voulant vivre sur notre territoire doivent en respecter, non seulement les institutions et le droit, mais aussi les coutumes, par exemple en matière vestimentaire. Ils doivent aussi, progressivement, se familiariser avec notre culture.
Mais il n’est pas possible de créer une communauté distincte de la nation d’accueil, ayant ses propres valeurs.
L’assimilation des étrangers fut une réussite jusqu’aux années 1960-70.
Il n’était pas question, par exemple, d’accepter des femmes voilées dans les rues dans les années 1960.
Mais la culpabilisation de l’Occident par certains intellectuels, abondamment relayés par les médias, allait tout changer.
La décolonisation, l’anticapitalisme, les réticences face au progrès technique ont conduit une partie des élites européennes, classées à gauche, à élaborer un discours de dévalorisation de notre culture. Nous sommes coupables ! Coupables d’avoir colonisé l’Afrique et l’Asie, coupables d’avoir organisé l’esclavage des Noirs, coupables d’avoir exploité les richesses des autres continents, coupables, enfin, d’avoir détraqué le climat par notre absurde obsession à produire.
Les immigrés d’origine extra-européenne deviennent alors des victimes de l’Occident dominateur.
Il est hors de question de leur demander de faire le moindre effort pour assimiler la culture honnie.
Dans les années 1980, sous la présidence de François Mitterrand, le concept d’assimilation fut remplacé par celui d’intégration.
L’intégration est beaucoup moins exigeante que l’assimilation.
Il suffit de respecter formellement le droit du pays d’accueil.
Il n’est pas nécessaire d’en adopter la culture.
L’immigré peut donc se vêtir de manière traditionnelle, refuser qu’un médecin examine son épouse, lui imposer le voile, exiger des heures d’ouverture des piscines réservées aux femmes, etc.
Le pays d’accueil doit faire beaucoup de concessions pour intégrer les immigrés, mais ceux-ci n’ont plus l’obligation d’adhérer à ses valeurs.
Chacun comprend que l’intégration conduit tout simplement au communautarisme.
Des groupes sociaux aux modes de vie totalement distincts se forment peu à peu puisque la société globale n’impose aucune exigence.
L’Europe assiste, ainsi, à la régression vers la violence de toute une jeunesse de culture musulmane qui a été laissée seule aux prises avec les simplismes du totalitarisme de Daech.
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