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mercredi 13 juillet 2016

Quand le patron de la DGSI agite le spectre de la guerre civile

 
                                                                        

Le 13/07/2016



La France, jusqu’à ce dimanche soir qui a, paraît-il, plongé le pays dans la déprime, n’était préoccupée que de football.

Plus exactement : les médias n’avaient d’intérêt que pour le foot.
D’émissions spéciales en journées et nuits spéciales entièrement consacrées à la folie du ballon rond, on s’est bien gardé de nous parler des choses qui fâchent.
À peine si l’on a évoqué le rapport de la commission d’enquête sur « les moyens mis en œuvre par l’État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier 2015 ».
L’Euro enfin terminé, on se remet donc doucement à parler de choses sérieuses.
Le Figaro de ce jour s’attarde, ainsi, sur les auditions de Patrick Calvar, le directeur général de la Sécurité intérieure (DGSI).
 La première audition a eu lieu devant l’Assemblée le 10 mai dernier ; la seconde, à huis clos cette fois, le 24 mai.
Et l’on comprend qu’on ait attendu que les Français aient rejoint les plages pour commencer à en parler…
Pour le patron de la Sécurité intérieure, il ne fait aucun doute que les troupes de Daech, si elles sont affaiblies sur le terrain de la Syrie, vont intensifier leurs attaques dans nos villes : « Je suis persuadé qu’ils passeront au stade des véhicules piégés et des engins explosifs, et ainsi qu’ils monteront en puissance », semant la mort en France comme on le voit quasi quotidiennement dans les rues de Bagdad, et comme on l’a vu durant le mois de ramadan dans les rues d’Istanbul.
« Dès qu’ils auront projeté sur notre territoire des artificiers, ils pourront éviter de sacrifier leurs combattants tout en créant le maximum de dégâts », ajoute-t-il.
Interrogé sur la possibilité de voir arriver des armes chimiques, il confirme : « C’est un projet que les islamistes ont toujours en tête. »
 Et de préciser « qu’ils ont acquis en la matière une capacité quasi industrielle », en récupérant notamment les stocks des armées de Saddam Hussein ou Bachar el-Assad.
Quand seront entrées ces armes destinées à fabriquer des « bombes sales », ce qui fatalement arrivera vu l’état de nos frontières, les 400 ou 500 djihadistes entraînés sur le terrain reviendront ici pour y semer la mort.

Des Français, bien sûr, mais plus largement « des milliers de Tunisiens, des milliers de Marocains et d’Algériens [qui] peuvent être projetés sur notre territoire. »

Comme ses homologues, Patrick Calvar ne doute pas un instant que cela adviendra.
La seule question est quand cela arrivera.
Ce qui l’amène à formuler cette autre crainte : « Je pense que nous gagnerons contre le terrorisme ; je suis, en revanche, beaucoup plus inquiet de la radicalisation de la société et du mouvement de fond qui l’entraîne. »
Il l’assure devant la commission : « Vous aurez une confrontation entre l’ultra-droite et le monde musulman – pas les islamistes, mais bien le monde musulman. »

À l’en croire, c’est là le vrai péril : « L’Europe est en grand danger. Les extrémismes montent partout et nous sommes, nous, services intérieurs, en train de déplacer des ressources pour nous intéresser à l’ultra-droite, qui n’attend que la confrontation. »

Le patron de la DGSI insiste et brandit le spectre de la guerre civile : « On ne perçoit pas la montée de la colère et on ne voit pas venir l’affrontement entre les communautés, qui risque d’être brutal. »

Il se peut qu’il dise vrai. Mais alors il faut parler des responsabilités !
Car à qui la faute si l’on en est là aujourd’hui, si les citoyens envisagent de reprendre eux-mêmes leur destinée en main ?
 Qui a failli ?
 Qui s’est aveuglé, a nié les problèmes, jeté le voile sur les quartiers d’immigration, toléré la communautarisation, entretenu les ghettos et acheté une paix sociale de façade pour « ne pas faire le lit des extrêmes » ?

 Quelle réussite !

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