Charles Sannat
Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,
En fait, pour tout vous dire, je ne sais pas avec certitude à qui l’on doit le premier prêt à intérêt ni exactement quand cette première opération eut lieu dans l’histoire humaine.
Ce qui est certain c’est que le prix de l’argent a toujours été en nominal positif.
Toujours.
On peut donc dire que les taux sont au plus bas depuis 6 000 ans, date indicative de l’apparition de l’écriture…
Vous pouvez donc en déduire que nous expérimentons de nouvelles idées économiques et que nous les mettons en application, mais pourquoi ?
Sauver les banques… avec des taux à zéro
Au début de la crise, il fallait sauver les banques et le système bancaire.
Souvenez-vous, nous étions en 2008, il y a presque 10 ans.
Tout le monde était surendetté, à commencer par les ménages américains insolvables qui peinaient à rembourser leurs crédits immobiliers, les États qui empruntaient aussi pour financer leur dette, ou encore les entreprises.
Alors pour faire face à cette crise d’endettement, les banques centrales ont commencé à baisser les taux, encore et encore.
Au début, pour sauver les banque.
Sauf que, au bout de quelques années, tout le monde s’est habitué d’abord aux taux bas, puis aux taux zéro, et maintenant aux taux négatifs…
Tout cela, vous l’aurez compris, est économiquement absurde puisque l’on ne peut pas être payé pour emprunter.
On pourrait croire que l’on peut jouer impunément avec l’argent, la monnaie et les taux, mais à un moment, les effets pervers finissent toujours par vous rattraper.
Cela commence d’ailleurs à être le cas puisque, paradoxalement, à vouloir sauver les banques avec des taux à zéro, on va les ruiner avec des taux négatifs car les banques ne peuvent plus gagner d’argent.
Quand l’argent ne rapporte rien, alors l’activité de « transformation » des banques, dont le métier est censé être de transformer des dépôts en crédits et de gagner sur la différence, devient un modèle économique obsolète.
Avec des taux négatifs, les banques ne sont plus… rentables !
Et les compagnies d’assurance vie ne sont plus… rentables !
Et les placements obligataires, de façon générale, ne sont plus rentables.
On ruine les banques, on ruine le système financier, on ruine également les épargnants, les seniors et tous les futurs retraités qui souhaiteraient pouvoir « capitaliser »…
Et si on montait les taux alors ?
Voilà une idée qu’elle est bonne !
D’ailleurs, c’est celle de la FED qui nous en parle depuis… 4 ans maintenant !!
Sauf qu’elle n’y arrive pas parce que si les taux montent, alors tous les drogués à l’argent négatif, qui sont encore plus endettés qu’il y a 10 ans, à savoir les États et les banques,… font directement faillite.
Alors nous arrivons tranquillement à la fin de la partie où le remède va fatalement finir par tuer le malade.
Nous avons acheté du temps et nous n’en avons rien fait.
Je vous le dis et vous le redis… il n’y a plus aucune solution indolore pour s’en sortir.
La fin qui se profile sera très douloureuse pour chacune et chacun de vous.
Il est déjà trop tard. Préparez-vous !
Charles SANNAT
« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
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« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)
« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.insolentiae.com. »
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