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mardi 19 avril 2016

La police s'inquiète du retour des tensions à Calais



Publié le - Modifié le | Le Point.fr
 

Les réfugiés de la "jungle" de Calais investissent désormais la rocade portuaire.

Les réfugiés de la "jungle" de Calais investissent désormais la rocade portuaire. © AFP/ PHILIPPE HUGUEN

Depuis trois semaines, les réfugiés de la "jungle" placent des branchages sur la chaussée pour tenter d'arrêter les camions qui vont en Angleterre.

Des réfugiés de la « jungle » ont bloqué la rocade portuaire de Calais avec des troncs d'arbre dans la nuit de lundi à mardi, un nouveau moyen de bloquer les camions qui inquiète les autorités, a-t-on appris de sources concordantes.
« Des migrants ont de nouveau tenté de ralentir le trafic routier en déposant des branches sur la chaussée afin de se dissimuler dans les camions qui se dirigent vers le port de Calais », a indiqué à l'Agence France-Presse la préfecture du Pas-de-Calais.
Selon les autorités, depuis trois semaines, les « migrants découpent et placent désormais des branchages, voire des troncs d'arbre, directement sur la chaussée et opèrent simultanément à différents endroits ».
 La préfecture a condamné « fermement » ces comportements « irresponsables et dangereux ».

Baisse des effectifs chez les policiers pendant l'Euro

Cette recrudescence des actions violentes sur la rocade suscite également l'inquiétude des syndicats de police.

 « Depuis trois semaines, on revit des moments compliqués », a réagi Bruno Noël, secrétaire zonal du syndicat Alliance, après une accalmie liée au démantèlement de la zone sud de la « jungle » de Calais mi-mars.
Ce syndicaliste redoute aussi une baisse du nombre des forces de l'ordre en raison de l'Euro de football (10 juin-10 juillet) avec des matches dans la région, à Lille et à Lens.
« Je crains une montée de la tension et des problèmes, d'autant que des milliers de migrants arrivent en Italie, même si certains repartent en Turquie. Les collègues en ont marre, car il n'y a pas de solution », a également estimé Bruno Noël.

Gilles Debove, responsable du syndicat SGP Police-Force ouvrier dans le Calaisis, a aussi fait part de son désarroi.
 « Cela fait trois semaines que les collègues n'en peuvent plus, c'est tous les jours. Il y a deux compagnies de CRS qui sont parties et on a beaucoup de mal à tenir le terrain, en ce moment, ce n'est plus tenable », a-t-il commenté.

« On veut nous faire croire que tout se passe bien à Calais, mais ce n'est pas le cas. C'est toujours, et je pèse mes mots, le bordel. Il y a eu une accalmie en février et en mars, mais on savait pertinemment que ça allait repartir avec l'arrivée du printemps », a-t-il dit, affirmant qu'une centaine de migrants arrivaient « chaque jour » dans la région de Calais.

 Traditionnellement, l'arrivée des migrants dans cette région connaît une forte hausse au printemps, avant le pic lors des mois de juin, juillet et août.

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