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samedi 1 août 2015

Valérie et les mosquées

                                                    


Le 01/08/2015
On a appris cette semaine, par l’intermédiaire du Canard enchaîné, que Valérie Pécresse, au début du mois de juillet, s’est illustrée dans cette politique de racolage, cette fois-ci dans un mode offensif.


Le racolage communautariste est, on le sait, une spécialité du PS.
Mais il serait très injuste de laisser croire qu’il a le monopole de cette recherche désespérée d’un autre peuple, ou tout du moins de nouveaux électeurs.
 Les Républicains ne se débrouillent pas trop mal, eux aussi, dans cette sorte de course à la mer.
On se souvient qu’en juin dernier, Gérald Darmanin, le petit Sarko des corons, avait interdit dans sa ville de Tourcoing un spectacle intitulé « Boudin et chansons ».
On était là dans un mode d’action défensif : ne pas prendre le risque de choquer.
  On a appris cette semaine, par l’intermédiaire du Canard enchaîné, que Valérie Pécresse, au début du mois de juillet, s’est illustrée dans cette politique de racolage, cette fois-ci dans un mode offensif.
 Faisant campagne en Seine-Saint-Denis, elle a tenu des propos qu’elle ne tiendrait sans doute pas un dimanche matin à la sortie de la messe dans sa circonscription de Versailles !
Elle aurait affirmé devant une assemblée de musulmans qu’il faut « résoudre la question des lieux de culte et des écoles confessionnelles car on doit pouvoir donner aux musulmans ce qu’on donne aux Français et aux juifs. Le tout étant de lutter contre ce fléau qu’est l’islamophobie. »
 Différentes façons de comprendre ces propos.

Les musulmans et les juifs ne seraient pas des Français comme les autres.
 Ou bien : qui dit Français, dit chrétien.
 Ou encore : il existerait un culte musulman, un culte juif et… un culte français !
 Vous prenez la phrase comme vous voulez, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle est particulièrement maladroite.
 Évidemment, Mme Pécresse n’a pas voulu dire tout cela et elle s’est sans doute mal exprimée, prise peut-être dans la chaude ambiance du moment.
 Mettons.
 Au-delà de cette maladresse, ces propos montrent que Mme Pécresse, malgré ses airs de ne pas y toucher, est une politicienne à l’ancienne qui pense que l’on doit dire aux électeurs potentiels ce qu’ils ont envie d’entendre.
 Ainsi, « résoudre la question des lieux de culte » est le doux euphémisme pour évoquer le financement de la construction des mosquées.
 Et les musulmans ont sans doute envie d’entendre que l’on (sous-entendu : les pouvoirs publics) va les aider.


Mais dire que l’on doit pouvoir donner aux musulmans ce que l’on donne aux chrétiens (les Français !) et aux juifs n’engage à rien !
 À rien, puisque les pouvoirs publics, hors départements concordataires, ne donnent justement rien aux chrétiens et aux israélites pour l’exercice de leur culte.
 Les pouvoirs publics (État, départements, communes) entretiennent les édifices religieux qu’ils ont confisqués il y a plus d’un siècle, édifices qui furent érigés à travers les siècles grâce à la générosité des fidèles.
 Quant aux églises, synagogues et temples protestants construits après 1905, ils sont à la charge des associations cultuelles.
Pour ce qui est des écoles confessionnelles sous contrat, les dispositions d’aides prévues par la loi s’appliquent quelle que soit la confession et profitent donc déjà aux musulmans : traitements des enseignants, dépenses de fonctionnement et d’investissement.


 Les musulmans ne reçoivent donc pas moins que les chrétiens et les israélites dans ce pays, et donner plus serait faire de la discrimination positive, ce qui n’est pas imaginable pour Mme Pécresse, qui appartient à une formation politique des plus républicaines.


Mais, j’y pense : si l’on veut faire autant pour les musulmans que pour les autres religions dans ce pays, on pourrait peut-être commencer par faire ce que l’on fit à la chrétienne jadis : confiscation, expulsion, séparation.


Un parcours républicain, en somme.


 Il me semble qu’il y a matière à, comme on dit.

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