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samedi 29 août 2015

SOMME A1 : les gens du voyage ont levé le barrage

Par AFP | Publié le 29/08/2015 à 12:06 |Mis à jour il y a environ 1 heures



 
12h06.  Les gens du voyage ont levé le barrage

Les gens du voyage ont levé le barrage mais l’autoroute devrait «rester fermée» dans la journée en raison des réparations à réaliser.
Une décision de justice rendue par la Cour d’appel d’Amiens qu’ils avaient saisie samedi matin leur ayant été favorable, la soixantaine de gens du voyage a décidé de mettre fin à cette action.
A midi, tous avaient quitté les lieux.
 Ceux-ci étaient à présent investis par les pompiers qui aspergeaient de la mousse sur la chaussée, très dégradée.
 «Même si les barrages ont été levés, l’autoroute restera a priori fermée aujourd’hui en raison des réparations à effectuer sur la chaussée», a indiqué la préfecture de la Somme qui invitait les automobilistes, en cette journée rouge de retour de vacances, «à prendre les déviations indiquées».
Samedi dans la matinée, la Cour d’appel d’Amiens avait infirmé la décision prise la veille par le juge d’application des peines qui avait refusé une sortie provisoire du détenu de 26 ans qui purge une peine de six et quatre ans.
 «La Cour a finalement autorisé la sortie sous escorte de 8h00 à 18h30» du fils incarcéré, ainsi que de son cousin, incarcéré «pour les mêmes faits», a affirmé le secrétaire général du parquet général, Rodolphe Juy-Birmann.

Malgré la levée des barrages, le trafic était fortement ralenti sur l’A1 avec 9,5 km de bouchon dans le sens Lille-Paris et 6,5 km dans le sens inverse.

11h20 : L’autoroute A1 était toujours bloquée dans les deux sens au niveau de Roye (Somme) par une manifestation de gens du voyage samedi matin, dans l’attente d’une décision de justice, en rapport avec la fusillade de mardi.

Vers 10h00, Bison futé comptabilisait huit kilomètres de bouchon dans le sens Lille-Paris, dus à la fois à cette action entamée vendredi soir mais aussi à un accident, et deux kilomètres dans le sens Paris-Lille.
Des déviations ont été mises en place, mais n’ont pu totalement désengorger le trafic en ce weekend classé rouge de retour de vacances, sur l’une des autoroutes les plus fréquentées d’Europe.

Outre des feux de pneus, de paille et de palettes, la soixantaine de manifestants, munis de tronçonneuses, n’ont pas hésité à couper des arbres environnants ou utiliser des poubelles pour alimenter d’autres feux, notamment sur des ronds points situés près d’un camp de gens du voyage. Cette manifestation survient quatre jours après qu’une fusillade a éclaté dans un camp voisin faisant quatre morts, dont un gendarme et un bébé, et trois blessés.

 Les gens du voyage ont décidé de cette action spectaculaire pour contraindre les autorités à accepter que le fils d’une des victimes de la fusillade, actuellement incarcéré à la maison d’arrêt d’Amiens pour «trafic de voitures» de source judiciaire, puisse assister aux funérailles de son père, lundi.
La situation, «tendue» selon la préfecture, pourrait cependant se débloquer en fin de matinée si la Cour d’appel d’Amiens, dont l’audience est prévue à 10h00, accède finalement à cette demande.

Vendredi soir, le juge d’application des peines avait refusé d’autoriser, sous escorte policière, la sortie de cet homme de 26 ans pour assister à la veillée funéraire.
«Il faut que la justice rétablisse ce matin l’erreur d’appréciation qu’elle a faite hier», a estimé Jérôme Crépin, l’avocat du prisonnier qui purge des peines de six et quatre ans.
 «Si elle refuse, ce serait la double peine pour mon client. La justice doit donner un visage administratif, mais aussi humain», a-t-il expliqué.
De son côté, le secrétaire général du parquet général Rodolphe Juy-Birmann a expliqué que la justice «ne rend pas de décision sur la pression de la rue», estimant toutefois qu’il fallait «peser le pour et le contre» dans une situation délicate.

Réseau saturé

Sur le terrain, la situation n’avait que peu évolué samedi matin.
«C’est vrai, il y a du désordre», soupirait un gendarme aux avant-postes de Roye, commune de 6.200 habitants.
«On essaye d’être pragmatiques pour éviter un effet boule de neige», a indiqué de son côté la préfecture de la Somme préférant «poursuivre le dialogue» avec les manifestants.

Nombre d’usagers se sont retrouvés démunis : «Vers 21H30, nous avons été bloqués avant Roye.
Il y avait beaucoup de familles autour et des étrangers rentrant chez eux: Belges, Britanniques et Hollandais», a ainsi indiqué Patrick Leduc, immobilisé dans son véhicule en ce weekend de retour de vacances.
Du fait des déviations, une grande partie du réseau secondaire a également été saturé durant la nuit, selon un photographe de l’AFP, laissant de nombreux touristes livrés à eux-mêmes en pleine campagne.
«Les incendies de ballots de paille, de pneus et d’arbres ont rendu la chaussée impraticable», a expliqué le groupe Sanef, qui gère l’autoroute, dans un communiqué.
 «Le but est de contenir les manifestants sur l’autoroute et au niveau du rond point» devant le camp, a confié un porte-parole de la préfecture de la Somme qui assure que les effectifs de police ont été revus à la hausse «notamment par des renforts venant d’autres départements».

Âgé de 73 ans, l’auteur présumé de la fusillade était sous l’emprise de l’alcool lorsqu’il a fait feu, tuant trois membres d’une même famille, une jeune femme de 19 ans, sa fille de neuf mois et son beau-père, ainsi qu’un gendarme de 44 ans.
 Il a été mis en examen pour assassinat et tentative d’assassinat, et écroué.









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