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samedi 11 avril 2015

Bobigny : réunis à la mémoire de Marie-Thérèse, morte torturée chez elle

Carole Sterlé | 10 Avril 2015, 22h16 | MAJ : 10 Avril 2015, 22h16

Bobigny, quartier de l’Abreuvoir, vendredi soir. Une centaine d’habitants de l’Abreuvoir ont rendu hommage à Marie-Thérèse, tuée chez elle à l’âge de 89 ans. La brigade criminelle recherche activement le ou les meurtriers.

Bobigny, quartier de l’Abreuvoir, vendredi soir. Une centaine d’habitants de l’Abreuvoir ont rendu hommage à Marie-Thérèse, tuée chez elle à l’âge de 89 ans. La brigade criminelle recherche activement le ou les meurtriers. (LP/C.S.)

Pas de banderole ni de pancarte. Même les élus sont venus sans écharpe, ce vendredi soir à l’Abreuvoir en face de la poste de Bobigny où une centaine de personnes se sont rassemblées. Toutes ont voulu protester contre l’indifférence et rendre hommage à Marie-Thérèse, torturée chez elle, à trois mois de son 90e anniversaire.
La retraitée a été découverte par son fils, samedi dernier.
Il était sans nouvelle d’elle depuis trois jours.
Les traces de violence n’ont pas laissé de place au doute. La retraitée a été torturée, tuée et volée.

 Jusqu’à hier, personne n’a été arrêté par la brigade criminelle.
Marie-Thérèse vivait dans ce quartier HLM depuis 1976.
Seule.
Une retraitée discrète, que les services sociaux de la ville ne connaissaient pas particulièrement « Elle n’ouvrait pas facilement sa porte, ça doit être quelqu’un qu’elle connaissait », pense une voisine.
« Sa porte blindée n’a pas été fracturée », ajoute Tony, de l’amicale de locataires.
« Même quand je lui descendais le couscous, elle me demandait de le laisser devant la porte », confie une voisine émue.
Elle se souvient que « des jeunes l’aidaient à monter ses courses » jusqu’au 3e étage.
 D’autres se souviennent que Marie-Thérèse n’hésitait pas à donner de la voix, pour se plaindre du bruit.

« C’était une petite femme, un peu voûtée, qui portait presque toujours une casquette », explique une retraitée.
 « Mais on la voyait de moins en moins, elle avait du mal à marcher depuis quelques mois », ajoute Salima, membre de l’amicale de locataires.
Quelques personnes plus jeunes ont fait le déplacement.
« Parce qu’il ne faut plus que des choses comme ça se reproduisent », lâche Morad, 28 ans, attaché à son ancien quartier.
 Ce meurtre inexpliqué provoque un sentiment de peur.
 « Ma femme ne laisse plus les enfants seuls, et on sursaute à chaque fois qu’on frappe à notre porte », avoue Samir, un voisin.
Sonia Aïrouche, une militante associative qui a participé à la mobilisation, s’empare du porte-voix pour lancer un message de solidarité : « Prenez soin de vos voisins.
 Un bruit ça doit alerter, il faut être vigilant entre nous. »

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