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dimanche 26 avril 2015

Un gouvernement hors-sol


 
 
Le 26 04 2015
 
Notre gouvernement ne comporte pas un seul entrepreneur, pas un seul cadre, pas un seul employé ou ouvrier, pas une seule personne qui se soit, un jour, frottée au monde de l’entreprise, du marché, de la concurrence, de la vraie vie.
 
L’examen des fiches patrimoniales des membres du gouvernement est riche de leçons, pour qui délaisse la longue-vue du voyeur et chausse les lunettes de l’analyste.
Ils sont 32 1, dont 15 femmes.
À la rubrique « profession », 6 laissent la case vide et 6 autres indiquent leur fonction actuelle de ministre : voilà 12 personnes, 37,5 %, dont on ignore ce qui les a amenées à leur avantageuse situation gouvernementale.
 Ajoutons les fonctionnaires déclarés – ils sont 8 – et l’on obtient 20 ministres sur 32, soit presque les 2/3, qui ignorent tout du monde économique réel.
Les 12 autres sont professions libérales (4 avocats, 3 « juristes », 2 médecins, 1 prof agrégé, 1 magistrat et 1 « économiste »).
 En d’autres termes, et à l’exception d’Emmanuel Macron, passé par la banque, mais qui indique comme profession « inspecteur des finances », notre gouvernement ne comporte pas un seul entrepreneur, pas un seul cadre, pas un seul employé ou ouvrier, pas une seule personne qui se soit, un jour, frottée au monde de l’entreprise, du marché, de la concurrence, de la vraie vie, en somme.

Côté patrimoine, l’analyse est également instructive : plus de la moitié des ministres – 56,6 % exactement – ne possèdent aucune action de société, sous quelque forme que ce soit (comptes-titres, SICAV, PEA, etc.).
En clair, près de 6 ministres sur 10 – et on peut y ajouter le Président – refusent de risquer un centime sur le développement des entreprises françaises.
 Pour les 13 courageux qui s’y sont lancés, la mise reste extrêmement modique, le total investi cumulant à 690.000 euros ; et encore, ce total inclut-il la participation d’un ministre au capital d’une société spécialisée – comptée pour 450.000 euros -, ce qui ne constitue pas une injection dans l’économie française.
7 ministres déclarent un portefeuille inférieur à 10.000 euros.
Cependant, chez les ministres comme dans la France profonde, l’assurance-vie reste le placement fétiche ; ils sont 19, soit 58 %, à mettre leurs économies dans cette formule, pour un total d’un peu plus de 4 millions d’euros, six fois plus que le placement en actions.

La France est gouvernée par des professionnels de la politique et des fonctionnaires : rien de commun avec la vraie France.
 Des gens qui n’ont, aujourd’hui, que le mot « investissement » à la bouche et qui, sans risquer le moindre kopeck dans l’économie nationale, se permettent d’invectiver les actionnaires ou les patrons ; des gens qui n’ont pas la plus petite idée personnelle de la contrainte des marchés, de la concurrence, des fins de mois, de la survie.
Ils sont hors-sol et parlent d’importance !
L’arrogance d’aujourd’hui – devant les médecins, par exemple – comme celle d’hier – devant les familles – traduit beaucoup le mépris et peu la compétence.

Pas besoin d’aller chercher plus loin la désaffection des électeurs envers une caste, timorée pour elle-même, mais audacieuse pour les autres, qui ne représente, finalement, qu’elle-même.

Au-delà de l’égalité homme/femme, à quand la parité jeunes/vieux ou le ratio fonctionnaire/privé dans les fonctions politiques ?
 
Notes:
  1. M. Todeschini n’a pas rempli sa fiche.

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