Formulons les choses simplement : pour les autorités russes, Boris est un mort très encombrant, un mort totalement contreproductif.

 Pour les grands manipulateurs qui agitent le monde, ce martyr vaut son pesant d’émotions, et d’exploitations, au pluriel.
Que les responsables russes courbent l’échine ou relèvent la tête en ces circonstances ne changera rien : le vent du délire va souffler fort et longtemps.
Bien plus longtemps que pour Litvinenko, Politkovskaya, ou souvenez-vous, Yushenko.
 
Souvenez-vous du visage grêlé du héros ukrainien à la face grêlée comme une mauvaise orange.
 Il s’est trouvé des journalistes -largement diffusés- pour prétendre, de source sure, que Poutine avait personnellement versé le poison dans le verre de vodka du dirigeant ukrainien.
 Politkovskaya, presque inconnue des populations russes, devint du jour au lendemain l’égérie martyre de ceux qui dénonçaient les exactions russes en Tchétchénie.
 Sans s’attarder une seconde aux profits qu’en tirait Berezovski, ni la part qu’il avait prise au battage médiatique.
Litvinenko, vert transparent sur son lit de mort, quelle fantastique image, devient le symbole de ce que Poutine poursuivait personnellement ses ennemis de sa vindicte meurtrière au-delà de ses frontières.

De ces trois-là, la presse dominante a extrait jusqu’à l’os tout ce qui pouvait nuire à la Russie, à ses dirigeants.
Des gens in fine de peu de poids ont rendu d’énormes services aux campagnes médiatiques.
Des campagnes en fait peu habiles, qui ne doivent leur succès qu’au contrôle intégral des médias.
Et non à l’ingéniosité de leurs concepteurs.
 Du bombardement à la mode anglaise sur Dresde, massif et grossier.
 
Ici la cible est idéale.
 Comme le choix des médiocres de Charlie-Hebdo.

Bien ciblé, bien utilisé, on soulève tout un peuple pour l’entraîner dans une campagne niaise ou vers le désordre.
Si ce n’est que 4 semaines plus tard, Charlie est ringard, et les ventes de l’hebdo se sont effondrées.
 
Ici, Boris Nemtsov sera utilisé avec toute l’intensité nécessaire, le matraquage sera complet, long et intense.
Et quoi qu’entreprennent les autorités russes, qu’elles trouvent ou non le ou les vrais coupables, la condamnation fonctionnera en boucle.

 Nemtsov politiquement ne représentait rien depuis des années, il s’était complètement discrédité dans les années Eltsine.
 Mais il était, et sera plus que jamais, un excellent symbole, mort en héros au pied du Kremlin.

 Admirez aussi ce symbole très important : au pied du Kremlin.

Ça c’est du lourd, en termes d’exploitation.
 
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Commentaire
 
Qui a intérêt à l’assassinat d’un opposant russe, juste au « pied du Kremlin », en pleine période de diabolisation de « l’homme fort du Kremlin » ?
Quelle que soit votre réponse, arrangez-vous pour que le mot «  Kremlin » y figure car, n’oubliez pas, il s’agit de l’assassinat d’un opposant au Kremlin, à deux pas du Kremlin.
En attendant qu’un touriste en goguette trouve un témoin oculaire ou une carte d’identité, appartenant à quelqu’un de très connu au Kremlin, oubliée à quelques mètres de là…

 La campagne ne fait que commencer.
 
Avic

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