Le 19/02/2015
Les errements de cette loi Macron, catapultée à coup de 49-3, ne font que confirmer l’incapacité de Hollande et Valls à fédérer.
Après des mois de tergiversations, de manifs corporatistes, de reculades, de concessions, ponctuées par les gesticulations séditieuses de quelques dizaines de frondeurs, 3.000 amendements et même des menaces de mort, Emmanuel Macron et Manuel Valls ont finalement fait passer au forceps la loi « pour la croissance et l’activité ».
Soyons honnête, tout n’est pas à jeter dans ce bric-à-brac législatif.
Les mesures relatives à l’épargne salariale, l’allégement de la fiscalité sur la distribution des actions gratuites, l’encadrement des retraites chapeaux, la lutte contre la fraude des travailleurs détachés, la simplification de la justice des prud’hommes, la libéralisation des autocars, le développement du logement locatif intermédiaire sont de bon augure.
Le principal blocage résidait dans la réforme la plus emblématique du lot : la déréglementation du travail dominical, portant sur douze dimanches par an.
Au Canada, qui a sauté le pas depuis fort longtemps, seul 1 % d’emplois aurait été créé, à en croire Patrick Artus, de Natixis – jusqu’à 3% selon d’autres sources.
Autant dire peanuts. Était-il pertinent de dégainer un 49-3 pour imposer un projet déjà expurgé d’autres points polémiques, et dont moult économistes s’accordent à dire qu’il demeure totalement insuffisant pour relancer l’économie ?
Quitte à court-circuiter l’Assemblée, pourquoi n’avoir pas soumis un texte ambitieux, ciblant aussi les seuils sociaux, la simplification du Code du travail, le statut des fonctionnaires et autres sujets qui fâchent ?
« On n’avait pas de temps à perdre ni de risque à prendre », se justifie François Hollande.
Ah bon ?
On a pourtant le sentiment d’avoir traversé des siècles d’inertie pluvieuse depuis son accession au pouvoir.
« La France a besoin d’autorité », martèle Manuel Valls au JT, l’œil noir, la voix faussement assurée masquant à grand-peine un malaise larvé, déclamant toutes les trois phrases un couplet mélodramatique sur les attentats terroristes, dont on se demande ce qu’ils viennent faire, sinon diversion, au milieu des problèmes de chômage et de pouvoir d’achat.
On brûle de lui répondre que, là où « l’autorité » d’un de Gaulle nous rassurerait, celle d’un Valls en roue libre et perdu en pleine tempête tendrait plutôt à nous refiler des sueurs froides.
En vérité, ce gouvernement compte sans doute sur sa bonne étoile – en l’occurrence la baisse du pétrole et de l’euro – pour dégripper la machine sans trop se frotter au cambouis.
La loi Macron fait avant tout office de baume apaisant destiné à calmer l’impatience de Bruxelles face à une France qui affiche toujours un déficit de son PIB de 4,1 %, et qui pourrait se voir octroyer un nouveau délai le 27 février pour redresser la barre.
D’où une volonté de la jouer « libéral », au prix de dispositions parfois inquiétantes, telle l’ouverture du capital de certaines entreprises publiques comme l’aéroport de Nice, pour lequel Christian Estrosi s’apprête à organiser une consultation référendaire.
Au final, les errements de cette loi Macron, catapultée à coup de 49-3, ne font que confirmer l’incapacité de Hollande et Valls à fédérer, à diriger leurs propres troupes (ne parlons même pas de la France) et à s’affranchir de l’emprise tutélaire européenne.
S’en dégage une sensation confuse d’improvisation brouillonne et de fin d’un règne qui n’a jamais véritablement commencé.
Soyons honnête, tout n’est pas à jeter dans ce bric-à-brac législatif.
Les mesures relatives à l’épargne salariale, l’allégement de la fiscalité sur la distribution des actions gratuites, l’encadrement des retraites chapeaux, la lutte contre la fraude des travailleurs détachés, la simplification de la justice des prud’hommes, la libéralisation des autocars, le développement du logement locatif intermédiaire sont de bon augure.
Le principal blocage résidait dans la réforme la plus emblématique du lot : la déréglementation du travail dominical, portant sur douze dimanches par an.
Au Canada, qui a sauté le pas depuis fort longtemps, seul 1 % d’emplois aurait été créé, à en croire Patrick Artus, de Natixis – jusqu’à 3% selon d’autres sources.
Autant dire peanuts. Était-il pertinent de dégainer un 49-3 pour imposer un projet déjà expurgé d’autres points polémiques, et dont moult économistes s’accordent à dire qu’il demeure totalement insuffisant pour relancer l’économie ?
Quitte à court-circuiter l’Assemblée, pourquoi n’avoir pas soumis un texte ambitieux, ciblant aussi les seuils sociaux, la simplification du Code du travail, le statut des fonctionnaires et autres sujets qui fâchent ?
« On n’avait pas de temps à perdre ni de risque à prendre », se justifie François Hollande.
Ah bon ?
On a pourtant le sentiment d’avoir traversé des siècles d’inertie pluvieuse depuis son accession au pouvoir.
« La France a besoin d’autorité », martèle Manuel Valls au JT, l’œil noir, la voix faussement assurée masquant à grand-peine un malaise larvé, déclamant toutes les trois phrases un couplet mélodramatique sur les attentats terroristes, dont on se demande ce qu’ils viennent faire, sinon diversion, au milieu des problèmes de chômage et de pouvoir d’achat.
On brûle de lui répondre que, là où « l’autorité » d’un de Gaulle nous rassurerait, celle d’un Valls en roue libre et perdu en pleine tempête tendrait plutôt à nous refiler des sueurs froides.
En vérité, ce gouvernement compte sans doute sur sa bonne étoile – en l’occurrence la baisse du pétrole et de l’euro – pour dégripper la machine sans trop se frotter au cambouis.
La loi Macron fait avant tout office de baume apaisant destiné à calmer l’impatience de Bruxelles face à une France qui affiche toujours un déficit de son PIB de 4,1 %, et qui pourrait se voir octroyer un nouveau délai le 27 février pour redresser la barre.
D’où une volonté de la jouer « libéral », au prix de dispositions parfois inquiétantes, telle l’ouverture du capital de certaines entreprises publiques comme l’aéroport de Nice, pour lequel Christian Estrosi s’apprête à organiser une consultation référendaire.
Au final, les errements de cette loi Macron, catapultée à coup de 49-3, ne font que confirmer l’incapacité de Hollande et Valls à fédérer, à diriger leurs propres troupes (ne parlons même pas de la France) et à s’affranchir de l’emprise tutélaire européenne.
S’en dégage une sensation confuse d’improvisation brouillonne et de fin d’un règne qui n’a jamais véritablement commencé.
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