La Turquie? Elle devient un danger pour l’Europe. Ceux qui vantaient "l’islamisme modéré" de Recep Tayyip Erdogan font la démonstration de leur sotte naïveté.
En effet, dans le conflit qui oppose le Monde libre à l’Etat islamique (EI), le président de la république turque se comporte de plus en plus comme l’allié de ce totalitarisme en marche.
Au prétexte de vouloir affaiblir les Kurdes de Syrie, Erdogan est volontairement en train de laisser gagner les nazislamistes de Daech dans leur conquête de la ville kurde de Kobané, au nord de la Syrie.
Assiégés depuis le 16 septembre, les résistants à l’offensive sont laissés seuls ou presque devant le rouleau-compresseur du djihadisme surarmé, qui parsème son avancée de crimes barbares.
Si les derniers bombardements de la coalition menée par les Etats-Unis ont un peu freiné la marche de l’EI, la chute de Kobané est programmée.
Le martyre que subit cette ville, sous le regard impassible des Turcs qui empêchent les renforts et interdisent l’usage de leurs bases aériennes, est révélatrice de l’impuissance occidentale.
La chute de cette ville symbole sera aussi notre défaite.
Il est plus que temps de demander des comptes à la Turquie d’Erdogan.
La Turquie islamisée, si peu solidaire des démocraties qu’elle avait jadis ralliées, ne mérite plus de rester dans l’Otan, qu’elle avait intégré en 1952.
Même si une partie de sa jeunesse, celle d’Istambul pour l’essentiel, est proche de l’Europe et de ses valeurs, ce pays musulman, parce qu’il a rompu avec l’héritage de la laïcité kémaliste, ne peut plus prétendre, non plus, entrer dans l’Union européenne.
Il serait utile à ce propos que ses avocats relisent leurs fadaises sur "l’Europe carrefour, lieu de passage pour des peuples venus d’horizons différents" (Dominique de Villepin, 2005).
Les doubles discours d’Erdogan deviennent en réalité de plus en plus clairs; ceux que tiennent les alliés arabes de la coalition aussi d’ailleurs.
Car, enfin, si Daech est bien leur ennemi, comme l’assurent aussi le Qatar et l’Arabie saoudite par exemple, pourquoi ces pays ne sont-ils pas en train de le combattre pied à pied, sur le terrain, à Kobané?
Les lecteurs du Figaro estiment ce mercredi, à 70,4% (contre 29,6%), que la coalition devrait envoyer des troupes au sol pour sauver la ville.
Mais sommes-nous si sûrs de la fiabilité de nos prétendus soutiens locaux ?
On peut en douter.
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