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mercredi 3 septembre 2014

Nous sommes en guerre et nos dirigeants ne le savent pas.


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Le 2 septembre 2014


   
Les dernières nouvelles montrent comment se dessinent les zones de congruence, comme des métastases, de l’expansionnisme islamiste.

Prenons de la hauteur, observons la carte du monde.
 En Asie du Sud-Est, dans le sous-continent indien, en Afrique australe et en Amérique latine : le basculement dans la modernité, des États-nations constitués, le développement, la stabilité, la paix relative.
Et puis là, immense et étalé sur trois continents, entre les confins du Pakistan, touchant à l’Inde et à la Chine, puis à l’autre bout, jusqu’aux côtes africaines de l’Atlantique, et vers le septentrion européen, en Turquie et dans les Balkans, une immense tache, verte comme la bannière du prophète-conquérant, verte comme une de ces énièmes idéologies qui s’affublent d’une couleur – rouge, noire ou brune — pour séduire et électrifier les foules.
 Et un but aussi net que le tranchant du sabre ou de la lame de couteau avec lesquels ils égorgent leurs victimes : la réunion de tous les musulmans dans un nouveau califat aux dimensions d’un empire.
Les prédicateurs s’agitent, les mollahs lancent leurs fatwas, les groupes terroristes se sont organisés en armées régulières, les entreprises de déstabilisation politique se multiplient, tout ça avec le soutien financier des pétromonarchies, sans compter les crétins nés de la dernière pluie qui mènent leur djihad individuel en pays dhimmi.
Les dernières nouvelles montrent comment se dessinent les zones de congruence, comme des métastases, de l’expansionnisme islamiste : génocides et épuration ethnique en Irak et en Syrie, déstabilisation de la Jordanie, chaos en Libye où les milices se battent pour le contrôle de Tripoli, exactions des bandes armées en direction du Kenya, du Nigeria, du Mali ; niveau d’alerte terroriste maximale au Maroc ; le Kosovo musulman qui tente d’endiguer le flot de candidats djihadistes, les talibans afghans aux aguets avant le départ des Occidentaux, et derechef le Pakistan, avec la prise d’assaut de la télé d’État (dans un pays qui détient l’arme atomique).

 La stratégie des islamistes : la convergence entre les zones de djihad, en faisant sauter les maillons faibles de la ligne de front occidentale.
Nous sommes en guerre et nos dirigeants ne le savent pas.
Face à une entreprise de conquête aux proportions immenses, Hollande commémore à tout va, l’Europe ploutocratique s’émeut pour ses livraisons de fruits et légumes à la Russie et nos maîtres du monde milliardaires se balancent des seaux d’eau sur la tête pour leurs bonnes œuvres humanitaires.

Quand ce qui agite le peuple le plus puissant de la terre (et aussi le plus bête, mais patience, nous en prenons le chemin grâce aux industries de divertissement) sont les costumes beiges (tan suit) d’un président, on se dit, comme Ernst Jünger, qu’une civilisation qui ne croit plus en ses propres valeurs doit en passer par le feu purificateur.
Ben Laden et Al-Qaïda en ont rêvé.
 Bush suivi d‘Obama, et leurs caniches Blair, Sarkozy ou Hollande l’auront fait.
 Les livres d’histoire, s’il en existe encore, nous diront à quel point nos dirigeants ont fait un contresens majeur.
Aveuglés par la croyance en la supériorité de leur démocratie, les Occidentaux ont fait la guerre aux autocrates d’Afrique et du Moyen-Orient.

En s’attaquant à des États souverains mais précaires, ils ont précipité le chaos.

L’ennemi n’était pas dans la tyrannie des États mais dans la barbarie des sociétés sans États.

 On a ouvert un boulevard à la sauvagerie des sociétés tribales, à la guerre de tous contre tous, alimentée par les identités les plus archaïques qui soient.

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