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samedi 19 juillet 2014

Exclusif. La dette de 2 millions d'euros de Thomas Fabius.

Vendredi 18 Juillet 2014 à 11:00 (mis à jour le 18/07/2014 à 12:00)
 Par Louis de Raguenel 
 
 

Thomas Fabius à Saint-Tropez. Belles voitures et destinations huppées, le fils du ministre aime le luxe et ne s'en cache pas. Photo © Visual Press Agency


Enquête. “Valeurs actuelles” peut le révéler : joueur invétéré, le fils de Laurent Fabius doit 2 millions d’euros au casino de Monte-Carlo.

Déjà interpellé par la police, le 7 juillet, à Paris, pour une infraction au code de la route, il devient une épine dans le pied du ministre des Affaires étrangères.
La justice française s’intéresse, depuis l’automne 2013, à une bien ténébreuse affaire.
 À Monaco, la Société des bains de mer (SBM), propriétaire des casinos et premier employeur privé du Rocher, est dans le collimateur des juges d’instruction Roger Le Loire et René Cros, qui enquêtent autour d’une affaire révélée, en septembre 2013, par notre site Valeursactuelles.com.
Les deux juges français ont ordonné une commission rogatoire internationale pour connaître les conditions dans lesquelles la SBM a remboursé près de 700 000 euros perdus, un soir de juin 2011, au casino par Thomas Fabius.
Avec cette question, lancinante : une autorité française est-elle intervenue ?
Valeurs actuelles est aujourd’hui en mesure d’affirmer que, non seulement Thomas Fabius ne s’est jamais acquitté de cette somme, mais surtout qu’il cumule une dette de près de 2 millions d’euros envers le casino de Monte-Carlo.
Le 15 octobre 2013, au cours de la réunion trimestrielle des représentants de l’État monégasque, du Conseil national (le parlement de la Principauté) et des dirigeants de la SBM, l’“affaire Thomas Fabius” est évoquée.

Valeurs actuelles a pu consulter en exclusivité le procès-verbal de ces échanges.
 Au cours de la réunion, le ministre d’État (chef du gouvernement), Michel Roger, demande à Jean-Luc Biamonti, président délégué de la SBM, de faire un point sur cette “affaire Fabius”.
 
Le représentant de la SBM explique que « M. Fabius a d’abord beaucoup gagné à la SBM et ailleurs avant de commencer à perdre. [Ses] pertes ont été couvertes par des virements de casinos londoniens », puis des virements de la Société générale.
« Lorsqu’il gagnait, le casino payait la Société générale. »
 Jean-Luc Biamonti poursuit : « Il avait un crédit maximal de 1 million d’euros. Un soir, il s’est trouvé à ce maximum. »
 « La SFE [Société de financement et d’encaissement, sorte de banque du casino, NDLR] a augmenté la ligne de crédit. M. Fabius s’est arrêté de jouer et n’est plus revenu. La dette est donc de 1,9 million d’euros. »
 Jean-Luc Biamonti continue son explication et évoque la faute de la SBM, qui intéresse la justice française : « Un week-end, M. Fabius a déposé 650 000 euros à la caisse et a indiqué ne plus souhaiter jouer du week-end. Or, il est revenu jouer […] et n’a pas été empêché par le personnel », ce qu’il aurait dû faire.
 En conséquence, « il a perdu et la SBM a dû rembourser pour incident de jeu. »
C’est pour cette raison que les juges Le Loire et Cros ont ordonné une commission rogatoire internationale.
Endetté de près de 2 millions d’euros (son plafond de pertes étant fixé à 1 million) et alors qu’il déclare ne plus souhaiter jouer, pourquoi Thomas Fabius a-t-il pu le faire ?
 Pourquoi, surtout, la SBM a-t-elle dû rembourser près de 700 000 euros pour « incident de jeu » ? Une certitude : à ce jour, Thomas Fabius ne s’est toujours pas acquitté de sa dette.
Sur instruction des juges français, la police judiciaire de Monaco a entendu le directeur des jeux de la soirée, responsable de cet incident.
 Le procès-verbal de la réunion du 15 octobre indique que « les personnes ayant laissé jouer [Thomas Fabius] ont été sanctionnées ».
Sur le Rocher, on se demande si certaines personnalités françaises ne sont pas intervenues pour étouffer l’affaire…
La visite du président français dans la Principauté, le 14 novembre 2013, qui a eu lieu alors que Monaco devait prochainement signer la “convention pour l’assistance administrative mutuelle en matière fiscale, visant à lutter contre la fraude et l’évasion fiscales”, a-t-elle joué un rôle ?
 
« Il y a une instruction en cours, une commission rogatoire internationale de la France a été exécutée et renvoyée aux juges. J’ignore son contenu, répond le chef du gouvernement monégasque, appelé par Valeurs actuelles. Il s’agit d’une affaire interne au casino et purement française. Vous imaginez un instant que je puisse recevoir un appel concernant cette affaire alors qu’au moins une personne a été entendue par la justice française ? Comme la justice française, la justice monégasque est totalement indépendante, à tel point qu’il n’y a pas de ministre de la Justice à Monaco. La justice ne dépend pas du gouvernement. »
 
Pourtant le doute demeure, notamment sur des pressions qui auraient pu être exercées contre d’autres personnalités à Monaco.
 
L’“affaire” inquiète en haut lieu...Lire la suite...

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