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lundi 5 mai 2014

Aymeric Caron ou l’arroseur arrosé…


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cloporte

Le 4 mai 2014

   
Aymeric Caron, l’inquisiteur médiatique du samedi soir, se retrouve à son tour sur le banc des accusés.

C’est l’histoire de l’arroseur arrosé.
 D’ordinaire habitué à sermonner, parfois violemment, ceux dont les opinions ne sont pas conformes aux siennes, Aymeric Caron, l’inquisiteur médiatique du samedi soir, se retrouve à son tour sur le banc des accusés.
En cause, son échange houleux avec le cinéaste Alexandre Arcady dans « On n’est pas couché » à propos du film 24 jours, qui relate l’assassinat d’Ilan Halimi.
 Dans une séquence coupée au montage par France télévision, mais rapportée par le site Causeur, Aymeric Caron déplore que le film ne fasse pas état de la progression de l’islamophobie – plus rapide selon lui que celle de l’antisémitisme -, puis brandit les chiffres d’une ONG concernant les enfants palestiniens tués par l’armée israélienne.
Depuis, les critiques pleuvent.
 Il faut dire que son argumentaire, ambigu et confus, tend à déresponsabiliser le meurtrier Youssouf Fofana, en reprenant à son compte les explications que celui-ci a fournies lors du procès, pour justifier les atrocités commises contre Ilan Halimi.
 Il est donc bien curieux qu’Aymeric Caron ait préparé des fiches afin d’évoquer son hostilité envers la politique d’Israël à ce moment-là.
 C’est d’ailleurs ce que lui a fait remarquer Natacha Polony, dont les propos sont eux aussi rapportés : « Tu viens à une émission sur Ilan Halimi avec des données sur les Palestiniens tués par l’armée israélienne, est-ce que tu te rends compte de ce que tu fais ? »


Cette affaire est très paradoxale.
 Aymeric Caron incarne très bien l’une des plaies de notre débat public, à savoir la moralisation excessive de la pensée.
 Il s’indigne à tout va, fait la leçon à loisir.
Il donne l’impression d’essayer d’ériger des barrières morales dans lesquelles il voudrait circonscrire le débat public, et par là-même, exclure tous ceux qui ne partagent pas sa vision béate de l’immigration ou du multiculturalisme.
 Alain Finkielkraut ou Denis Tilinac en ont d’ailleurs fait les frais récemment.
 Les excès moralisateurs d’Aymeric Caron et de quelques autres nuisent à la bonne tenue du débat puisqu’ils s’arrogent le droit de discréditer moralement les opinions de leurs adversaires idéologiques.
Mais cela n’efface tout de même en rien l’exigence morale de n’afficher aucune complaisance avec l’innommable.
 Il est des faits et des circonstances, en l’occurrence ici un assassinat précédé de plusieurs jours de torture, qui commandent la retenue.
 Et c’est justement Aymeric Caron, le grand donneur de leçons, qui s’est montré incapable de faire preuve de la décence la plus élémentaire.

Cet inlassable dénonciateur de « dérapages », pour la plupart imaginaires, ne s’est même pas rendu compte que ses propos étaient totalement déplacés.
Plaidant pour un malentendu, il a toutefois tenté de se défendre sur Canal + en jurant qu’il n’a jamais voulu « justifier l’injustifiable ».

 Mais ne lui en déplaise, le coup est rude pour son image.

 Plutôt que de donner des leçons de morale à tort et à travers, il vaudrait mieux désormais qu’Aymeric Caron en garde quelques-unes pour lui-même.

Mais pas sûr qu’il retienne la leçon.

1 commentaire:

  1. J'adore quand les bien-pensants se font prendre dans les pièges qu'ils ont creusé

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